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Bernard DARNICHE : Le cycliste devenu roi du rallye français

Mars 1970, Rallye de Monte-Carlo. Dans les virages vertigineux du Col de Turini, une petite berline bleue déboule à plus de 150 km/h dans la nuit noire. Au volant, un gamin de 28 ans qui ne sait même pas qu'il est en train d'écrire l'une des plus belles pages du sport automobile français. Son nom ? Bernard Darniche. Sa voiture ? Une Alpine A110 qui va révolutionner le monde du rallye.

Ce que Bernard ignore encore, c'est qu'il va devenir le roi incontesté du Tour de Corse avec six victoires, qu'il va faire d'Alpine la première marque française championne du monde, et qu'avec ses "Mousquetaires", il va donner au rallye français ses plus belles lettres de noblesse.

Mais attendez, parce que cette histoire commence de la façon la plus improbable qui soit. Bernard Darniche n'était pas destiné au sport automobile. Né le 28 mars 1942 à Cenon près de Bordeaux, c'est un simple ajusteur... cycliste ! Ouais, vous avez bien entendu. Le futur roi du rallye français pédalait pour gagner sa vie et ne connaissait absolument rien aux voitures de course.

Et puis un jour, il en a eu marre. Marre de son usine, marre de son plafond qui l'emmerdait. Comme il le dira plus tard avec cette franchise qui le caractérise : "J'ai pris l'option d'avoir le ciel au-dessus de la tête plutôt qu'un plafond". Voilà le genre de type qu'était Bernard - du genre à tout plaquer sur un coup de tête.

Les premiers pas vers la légende

1965, Bernard a 23 ans quand il fait ses premiers pas en compétition... mais pas comme pilote ! Non, il commence comme copilote, histoire de se faire la main. C'est là qu'il découvre ce monde de fous furieux qui foncent dans les forêts à tombeau ouvert.

Ses premiers succès, il les décroche sur NSU - pas vraiment la marque la plus glamour, mais bon, on fait ce qu'on peut quand on débute. Et puis arrive 1969, le Critérium des Cévennes. L'événement qui va changer sa vie.

Ce jour-là, à la fin de la course, deux types l'attrapent par le bras. Pas n'importe qui : Jean Rédélé et Jacques Cheinisse. Rédélé, c'est le fondateur visionnaire d'Alpine, l'ancien concessionnaire Renault de Dieppe qui rêve de faire voler ses petites voitures bleues sur tous les rallyes du monde. Cheinisse, c'est le directeur sportif, celui qui va orchestrer toute l'épopée Alpine.

Ils lui disent cash : "Tu vas courir pour nous". Pas une question, une affirmation. Et Bernard, il dit oui. Comme ça, sans même savoir dans quoi il s'embarque.

La rencontre avec l'Alpine A110

1970, Bernard découvre sa nouvelle monture : l'Alpine A110. Et là, c'est le coup de foudre immédiat. Cette petite merveille lancée en 1963 révolutionne tout ce qu'on connaissait de l'automobile de course.

Vous imaginez ? Une voiture qui ne pèse que 620 kg ! À l'époque où les autres constructeurs sortaient des tanks de 1200 kg, Jean Rédélé avait eu le génie de créer une voiture avec un châssis épine dorsale en acier et une carrosserie en fibre de verre. Résultat : un poids plume qui dansait sur les routes comme une ballerine.

Et le moteur dans tout ça ? Au début, c'était modeste : 51 chevaux. Mais bon sang, qu'est-ce qu'elle était efficace ! Et puis au fil des évolutions, ça grimpera jusqu'à 180 chevaux. Imaginez 180 chevaux dans 620 kg - c'était du pur délire à l'époque.

1972 : La consécration française

Bernard prend ses marques, apprend, observe. Il faut dire qu'il avait un petit complexe d'infériorité au début. Il le reconnaît lui-même : "J'étais pris d'un complexe et je voulais vraiment les meilleurs ingénieurs" pour se donner confiance.

Et il les a eus, les meilleurs ! Mauro Bianchi - oui, le grand-père de Jules Bianchi, le pilote de F1 - et François Castaing comme ingénieur moteur, qui finira conseiller à la Maison Blanche pour les Affaires Automobiles aux USA. Pas mal pour un ancien cycliste, non ?

1972, c'est l'année magique. Bernard au volant de son Alpine A110 1800 devient Champion de France des rallyes. Le gamin de Bordeaux qui ne connaissait rien aux bagnoles quelques années plus tôt vient de signer son premier titre national.

Mais ce qui me fascine chez Darniche, c'est sa capacité d'adaptation. Au début, il n'était "pas très bon sur la glisse, la neige" comme il l'avoue lui-même. Alors vous savez ce qu'il a fait ? Il est allé demander à son coéquipier Nicolas : "Je veux être ton coéquipier pendant les reconnaissances pour voir ce que tu fais".

Voilà l'intelligence de Bernard : reconnaître ses faiblesses et apprendre des meilleurs. Et ça a marché parce que ses coéquipiers, "ils m'ont mis à leur niveau volontairement". C'est ça l'esprit Alpine : l'entraide plutôt que la rivalité.

Les "Mousquetaires" d'Alpine

On arrive maintenant à l'époque dorée d'Alpine. Sous la direction de Jacques Cheinisse, les "Mousquetaires" vont conquérir le monde : Nicolas, Andruet, Thérier, Piot et bien sûr notre Bernard. Mais attention, c'était pas du cinéma - ces gars-là s'entendaient vraiment comme une famille.

Écoutez ça : "On partageait tout et on faisait un pot commun partout". Quand ils rentraient du rallye du Portugal après une victoire, "les prix étaient donnés en cash" et Bernard se souvient qu'"à l'époque on gagnait beaucoup d'argent". L'esprit de camaraderie avant tout !

Mais c'est au Tour de Corse que Bernard va vraiment entrer dans la légende. Six victoires - oui, six victoires au Tour de Corse ! En 1970, 1975, 1977, 1978, 1979 et 1981. Un record qui ne sera égalé que bien plus tard par Didier Auriol. Bernard, c'était tout simplement "le roi de Corse".

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1973 : Alpine conquiert le monde

Et puis arrive 1973. L'année qui va faire d'Alpine la première marque française championne du monde. Oui, vous avez bien lu : avant que Peugeot ne vienne squatter les rallyes, c'est cette petite marque de Dieppe qui a mis la France sur le toit du monde automobile.

Le Championnat du Monde des Rallyes Constructeurs venait d'être créé, et devinez qui a remporté la première édition ? Alpine et son A110, en battant des mastodontes comme Lancia, Porsche et Ford. C'était David contre Goliath, et David avait gagné !

Moi, quand je pense à cette époque, ça me donne des frissons. Ces petites Alpine bleues qui débarquaient sur tous les rallyes du monde et qui mettaient tout le monde d'accord. C'était de la poésie en mouvement, une symphonie de moteurs Renault poussés à leurs limites.

L'Alpine A110 était bien plus qu'une simple voiture populaire - c'était un symbole de génie français et d'innovation. Quand elle est sortie en 1963, personne n'imaginait qu'elle deviendrait l'une des voitures de rallye les plus emblématiques au monde.

Et vous savez quoi ? Cette A110, elle me rappelle pourquoi j'adore les voitures anciennes. Parce que tenir une petite Alpine au 1/43ème dans ses mains, c'est un peu comme retrouver toute cette époque d'un coup.

C'est d'ailleurs pour ça que j'ai ouvert ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, surtout du 1/43ème, avec une belle sélection de voitures françaises des années 50 à 90. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. J'ai des Alpine bien sûr, mais aussi des Citroën, des Renault, des Peugeot... un peu de tout quoi.

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Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques Alpine A110 miniatures qui valent vraiment le détour.

Maintenant, parlons un peu plus de l'histoire de cette petite révolutionnaire...

Le roi du Col de Turini

Mais s'il y a bien un endroit où Bernard était imbattable, c'est sur le Col de Turini. Cette épreuve spéciale mythique du rallye de Monte-Carlo, surnommée "la Nuit des Longs Couteaux", se déroule sur un col alpin de 1 600 mètres d'altitude, généralement dans l'obscurité totale.

Bernard y a été victorieux dix fois ! Dix fois ! Vous vous rendez compte ? Dans ces virages en épingle où le moindre faux pas vous envoie dans le décor, Bernard dansait avec son Alpine comme s'il était chez lui.

Et le plus beau, c'est 1979 quand il remporte le Rallye de Monte-Carlo au général. Le prestigieux Monte-Carlo ! Le Graal de tout pilote de rallye. Bernard venait de signer l'une des plus belles victoires de sa carrière sur les routes alpines qu'il connaissait par cœur.

L'après-Alpine : la consécration internationale

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Parce que après Alpine, Bernard va prouver qu'il n'était pas qu'un pilote de marque. Il va chez Lancia avec la mythique Stratos et là, c'est l'explosion totale.

Champion d'Europe des Rallyes en 1976 et 1977, Champion de France en 1976 et 1978. Au total dans sa carrière : 87 victoires en rallyes. Quatre-vingt-sept ! Le chiffre donne le vertige.

Mais moi, ce qui me touche le plus dans l'histoire de Bernard, c'est qu'il n'a jamais oublié d'où il venait. Ce petit gars de Bordeaux qui a quitté son usine pour avoir "le ciel au-dessus de la tête" est devenu une légende mondiale sans jamais perdre sa simplicité.

L'héritage d'une époque dorée

Aujourd'hui, quand je me balade dans l'usine de Dieppe - rebaptisée "Manufacture Alpine Dieppe Jean Rédélé" en hommage au fondateur - et que je vois les nouvelles A110 qui sortent des chaînes, je ne peux pas m'empêcher de penser à Bernard et à ses copains.

Parce que cette nouvelle Alpine A110 lancée en 2017, c'est un peu la fille spirituelle de celle que pilotait Bernard dans les années 70. Même légèreté, même agilité, même plaisir de conduite. Rédélé et Darniche seraient fiers.

Je me dis souvent que l'esprit des "Mousquetaires" a disparu du rallye moderne. Cette fraternité, ce partage, cette passion pure... Aujourd'hui, c'est business, sponsors, politique. À l'époque de Bernard, c'était juste de la passion à l'état brut.

Ces gars-là ne couraient pas pour l'argent ou la gloire. Ils couraient parce qu'ils aimaient ça, point. Parce qu'ils avaient découvert qu'on pouvait faire voler une voiture sur les routes de France et que c'était le plus beau métier du monde.

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Bernard aujourd'hui : la mémoire vivante

Bernard Darniche a aujourd'hui plus de 80 ans, et il reste la mémoire vivante de cette époque dorée. Quand il raconte ses souvenirs, on sent encore cette flamme qui brûlait en lui sur les routes de Corse ou dans les Alpes.

Il a vu passer toutes les évolutions du rallye : des Alpine artisanales aux monstres du Groupe B, des Toyota modernes aux Citroën surpuissantes. Mais au fond, je sais qu'il garde une tendresse particulière pour cette petite A110 bleue qui a fait de lui une légende.

Parce que voyez-vous, Bernard Darniche n'est pas juste un champion. C'est le symbole d'une époque où tout semblait possible, où un petit cycliste de Bordeaux pouvait devenir le roi du rallye français, où une petite marque de Dieppe pouvait conquérir le monde.

C'est l'histoire d'un homme qui a choisi le ciel plutôt que le plafond, et qui nous a offert quelques-unes des plus belles pages du sport automobile français. Un homme qui prouve qu'avec de la passion, du travail et un peu de folie, on peut vraiment déplacer des montagnes.

Ou dans son cas, faire voler des Alpine sur les routes de Corse.

Et moi, chaque fois que je vois passer une A110 moderne, je pense à Bernard. Je pense à cette époque bénie où la France dominait le rallye mondial avec ses petites voitures bleues et ses pilotes de génie.

Bernard Darniche, le roi français du rallye. Une légende qui a écrit l'histoire avec un volant entre les mains et le ciel au-dessus de la tête.

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Illustration Voitures Rétros Vintage France
Le jour où Bernard Darniche a failli courir sous le nom de... Jacques Martin