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Citroën Type H : L'acte de résistance qui a révolutionné la France

Vous savez quoi ? Je vais vous raconter l'histoire d'un véhicule qui ressemble à un réfrigérateur sur roues et qui est pourtant devenu l'une des plus belles réussites de l'automobile française. On est en pleine Occupation allemande, les nazis interdisent à Citroën de développer de nouveaux modèles, et Pierre-Jules Boulanger, le patron de la marque aux chevrons, décide de leur faire un magnifique bras d'honneur en lançant en secret le projet du futur Citroën Type H.

Parce que oui, concevoir ce véhicule en cachette des occupants, c'était littéralement un acte de résistance. Alors imaginez un peu la scène : pas d'essence, pas de matières premières, les Allemands qui surveillent tout, et malgré ça, les ingénieurs de Citroën bossent dans l'ombre sur ce qui deviendra le véhicule utilitaire le plus emblématique de France.

L'histoire commence vraiment en 1947, quand Pierre-Jules Boulanger pose un cahier des charges qui tient en quelques mots : "faire au moins cher !" Vous voyez, Boulanger c'est un visionnaire, mais c'est aussi un pragmatique. Il veut un véhicule utilitaire monocoque à traction avant qui utilise un maximum de pièces de la Traction Avant existante. Le génie du truc, c'est de réutiliser ce qui marche déjà.

Mais il y a un problème, et pas des moindres. En 1945, l'État français impose le fameux "Plan Pons" qui réserve le secteur des véhicules utilitaires légers à Peugeot et Renault. En gros, on dit à Citroën : "vous n'avez pas le droit de jouer dans cette cour-là".

L'acte de rébellion qui a changé l'histoire

Alors là, je ne sais pas vous, mais moi j'adore quand quelqu'un refuse de se faire dicter sa loi. Boulanger refuse tout net d'arrêter le "Projet H" et décide de présenter son véhicule en franc-tireur au Salon de Paris d'octobre 1947. C'est du pur culot, et ça va marcher.

Le nom "Type H" ? Ah bah ça, c'est du Citroën tout craché. Rien de sophistiqué, aucun marketing savant : il arrivait huitième dans la série d'études, donc "H" comme huitième lettre de l'alphabet. Point barre. J'adore cette simplicité pragmatique qui tranche avec les noms marketing d'aujourd'hui.

Mais derrière cette simplicité se cache une vraie révolution technique. Pierre Franchiset, le père technique du Type H, a pensé et suivi la conception de ce véhicule pendant la guerre. Et sa trouvaille, elle vient tout droit de l'aéronautique militaire.

La révolution de la tôle ondulée

Vous connaissez le célèbre avion allemand Junkers Ju 52 ? Eh bien, Franchiset s'en inspire pour créer une coque autoporteuse en tôle ondulée. Le principe est génial : la tôle ondulée est plus rigide à épaisseur égale qu'une tôle lisse. Résultat, on peut utiliser des tôles plus fines, donc moins chères, tout en conservant une rigidité exceptionnelle.

C'est du génie d'ingénierie pur ! Et ça donne cette silhouette si particulière, très cubique, signée par le designer italien Flaminio Bertoni. Vous savez, ce véhicule qui ressemble à un tube géant, ça n'est pas un hasard. C'est de l'architecture pensée, inspirée de l'aviation.

Le Citroën Type H était bien plus qu'un simple utilitaire - c'était un symbole de liberté commerciale et d'ingéniosité française. Quand il est dévoilé en 1947, personne n'imagine qu'il va révolutionner le commerce de proximité pendant plus de 30 ans.

Et vous savez quoi ? Cette révolution du commerce ambulant, elle me rappelle pourquoi j'adore les véhicules utilitaires en miniature. Parce que tenir un petit Type H au 1/43ème dans ses mains, c'est un peu comme retrouver toute cette époque de l'artisanat français d'un coup.

C'est d'ailleurs pour ça que j'ai ouvert ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, surtout du 1/43ème, avec un focus sur les véhicules anciens de 1950 à 1999. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. J'ai des Citroën bien sûr, des utilitaires, des berlines, des sportives... un peu de tout quoi.

La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça avec du papier bulle parce que ces petites voitures, ça casse facilement.

Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques Type H miniatures qui valent vraiment le détour.

Maintenant, parlons un peu plus de l'histoire de ce révolutionnaire sur roues...

La naissance du "tube" français

Le Type H entre en production en juin 1948, et là, c'est le carton immédiat. Avec un volume utile de 7,3 m³ et une charge de 1 200 kg, il révolutionne littéralement le commerce ambulant. Les bouchers, boulangers, épiciers, tous se l'arrachent.

Mais ce n'est pas tout ! Les artisans adorent, les administrations aussi. Les PTT l'adoptent massivement, la Police en fait son véhicule de service - d'où son surnom de "panier à salade" - et même l'Armée s'y met. Ce véhicule devient omnipréent dans le paysage français.

Et moi, quand je vois passer un Type H dans la rue aujourd'hui, j'ai toujours un petit pincement au cœur. Parce que ce véhicule, c'est toute une époque du commerce rural de proximité qui ressurgit. C'était l'époque où le boulanger passait dans les villages, où l'épicier ambulant amenait les courses aux personnes âgées.

Une longévité industrielle exceptionnelle

Vous voulez une preuve que ce véhicule était révolutionnaire ? Il reste en production jusqu'en 1981, soit 33 ans de carrière ! Et le plus fort, c'est qu'il n'y a eu aucune évolution majeure de sa silhouette pendant toute cette période. Quand c'est bien pensé dès le départ, pas besoin de bricoler.

Au total, ce sont près de 489 000 véhicules qui sortent des chaînes de montage. Un succès phénoménal pour un véhicule qui était né dans la clandestinité pendant l'Occupation.

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Mais bon, toutes les belles histoires ont leurs zones d'ombre, et celle du Type H en a une particulièrement tragique.

La mort tragique du visionnaire

11 novembre 1950. Pierre-Jules Boulanger quitte Paris au volant d'une Citroën Traction 15-6 et prend la direction de Clermont-Ferrand. Il ne sait pas qu'il fait son dernier voyage. Sur la Nationale 9, sa voiture part en tête-à-queue et percute un arbre. Boulanger meurt sur le coup.

L'ironie du sort, c'est qu'il ne verra jamais le succès de la DS qu'il avait initiée, ni l'immense popularité de son Type H. L'homme qui avait défié les nazis et l'État français meurt dans un banal accident de la route. Ça me fout un peu le cafard, je dois l'avouer.

Mais vous savez quoi ? Pendant l'Occupation, Boulanger n'avait pas fait que concevoir des véhicules en cachette. Il avait carrément refusé de rencontrer Ferdinand Porsche et ne communiquait avec les autorités allemandes que par intermédiaires. Plus fort encore, il organisait discrètement le sabotage des camions produits pour la Wehrmacht en plaçant la jauge d'huile au mauvais endroit, provoquant la casse des moteurs !

Voilà le personnage : un résistant qui sabotait les véhicules nazis le jour et concevait l'avenir de l'automobile française la nuit.

L'héritage d'un génie

Le Type H, c'est bien plus qu'un véhicule utilitaire. C'est devenu un symbole culturel français. Combien d'entre vous ont des souvenirs d'enfance avec le camion du boulanger qui passait dans la rue ? Ou le marchand de glaces qui arrivait avec sa petite musique ?

Moi, je me souviens très bien du poissonnier qui passait dans mon quartier avec son Type H. Il klaxonnait toujours de la même façon, et toutes les mamies du coin sortaient avec leurs cabas. C'était ça, la France des années 60-70 : un commerce de proximité incarné par ce véhicule aux formes si particulières.

Et puis il y avait tous ces artisans : le plombier, l'électricien, le menuisier... Tous avaient leur Type H. Parce que ce véhicule, il était parfait pour transporter les outils et les matériaux. Sa forme cubique optimisait l'espace, et sa robustesse permettait de le charger sans compter.

La renaissance moderne du mythe

Aujourd'hui, l'héritage du Type H continue. L'italien Fabrizio Caselani propose une version moderne basée sur le Citroën Jumper, perpétuant l'esprit du Type H avec le confort d'un utilitaire contemporain. Parce que oui, cette esthétique si particulière continue de faire rêver.

Et dans les brocantes, sur les marchés vintage, dans les festivals, on voit encore des Type H qui roulent ! Certains sont devenus des food trucks, d'autres des boutiques ambulantes. Ils continuent leur mission d'origine : apporter le commerce là où il faut.

Vous savez, quand je vois un Type H restauré dans un rassemblement de véhicules anciens, je me dis qu'on a là un des plus beaux exemples de l'ingéniosité française. Un véhicule conçu avec les moyens du bord, pensé pour être efficace et économique, et qui a fini par marquer toute une époque.

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Les leçons d'un succès intemporel

Si je devais retenir une chose de l'histoire du Type H, ce serait la leçon de Pierre-Jules Boulanger : parfois, il faut savoir désobéir pour innover. Quand l'État vous dit "vous n'avez pas le droit", quand l'occupant vous interdit de créer, il faut savoir passer outre pour construire l'avenir.

Le Type H, c'est la preuve qu'avec de l'audace, de l'ingéniosité et un peu de désobéissance civile, on peut créer quelque chose qui marquera l'histoire. De 1948 à 1981, ce véhicule a incarné l'esprit français : débrouillard, efficient, et un brin rebelle.

Et puis, il y a cette beauté dans la simplicité. Pas de fioritures, pas de marketing tape-à-l'œil. Juste un nom pragmatique - "H" pour huitième - et une forme fonctionnelle inspirée de l'aviation. Quand le design suit la fonction, on obtient souvent de la beauté.

Alors la prochaine fois que vous croiserez un Type H sur la route, prenez le temps de le regarder. Derrière ces tôles ondulées se cache une histoire de résistance, d'innovation et de génie français. C'est ça, l'automobile ancienne : chaque véhicule raconte une époque, chaque modèle porte en lui l'âme de ses créateurs.

Le Citroën Type H nous rappelle qu'avec de l'audace et de l'ingéniosité, on peut transformer une contrainte en opportunité, un interdit en révolution. Et ça, franchement, ça me donne encore des frissons aujourd'hui.

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Bonjour et bienvenue sur Bernard Miniatures ! Je suis Bernard, et j'ai le plaisir de vous présenter mon site dédié aux voitures miniatures.

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L'anecdote secrète du sabotage Citroën pendant l'Occupation