On est en juin 1968, il pleut des cordes sur le circuit du Mans. Dans sa Matra, Henri Pescarolo réalise qu'il a un problème : ses essuie-glaces viennent de lâcher au premier tour. La plupart des pilotes rentreraient aux stands, feraient réparer ou abandonneraient. Lui ? Il appuie sur l'accélérateur et plonge dans la nuit sous des trombes d'eau, sans visibilité, guidé uniquement par les feux rouges flous des voitures devant lui. Cette nuit-là, Henri ne savait pas qu'il était en train d'écrire l'une des pages les plus folles de l'histoire du sport automobile français.
Parce que Henri Pescarolo, c'est pas juste un pilote de plus dans l'histoire de l'automobile. C'est l'homme qui détient le record absolu de participations aux 24 Heures du Mans avec 33 courses disputées entre 1966 et 1999. 33 fois au Mans, vous vous rendez compte ? Moi j'ai déjà du mal à regarder les 24 heures en entier à la télé, alors imaginez les disputer...
Et cette histoire, elle commence bien avant cette nuit de 1968 sous la pluie. Elle commence dans les années 60, quand un jeune mécanicien de Montfermeil rêve de vitesse et de gloire. Henri Pescarolo naît en 1942, et très tôt, il comprend que sa destinée passe par les moteurs. Mais entre comprendre et réussir, il y a un monde.
Les premiers pas vers la légende
En 1965, Henri rejoint Matra comme troisième pilote en Formule 3, aux côtés de Jean-Pierre Jaussaud et Jean-Pierre Beltoise. Matra, c'est l'écurie française qui monte, qui veut montrer que la France peut rivaliser avec les Anglais et les Italiens. Et Henri, bah il a faim. Une faim de réussir qui va le porter jusqu'au sommet.
Je vais vous dire, à l'époque, être pilote automobile en France, c'était pas comme aujourd'hui. Pas de budget pharaonique, pas de simulateurs, pas de préparateurs physiques. Tu apprends sur le tas, tu prends des risques, et si tu survis, tu deviens meilleur. Henri, il survit, et même plus que ça : en 1967, il remporte le championnat d'Europe de Formule 3. Le petit gars de banlieue parisienne commence à faire parler de lui.
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Mais c'est en 1966 que commence sa véritable histoire d'amour avec Le Mans. Sa première participation. Moi, quand j'y pense, je me dis que 33 participations, ça représente quoi ? Ça représente 33 années où chaque mois de juin, Henri se dit "allez, on y retourne". 33 fois où il espère que cette fois sera la bonne. 33 fois où il risque sa vie sur ce circuit mythique.
L'exploit qui forge une légende
Revenons à cette fameuse nuit de 1968. Henri est au volant de sa Matra, et là, catastrophe : les essuie-glaces lâchent dès le premier tour sous une pluie battante. Vous savez ce que c'est, rouler sous la pluie sans essuie-glaces ? Moi, rien que sur l'autoroute à 130, j'ai déjà flippé. Lui, il roule à plus de 300 km/h sur les Hunaudières dans le noir complet.
Mais Henri, il a cette mentalité qui fait les champions : abandonner, c'est pas dans son vocabulaire. Alors il continue, guidé uniquement par les feux arrière des autres voitures, "sans savoir s'ils étaient à gauche, à droite ou au centre" comme il le dira plus tard. Toute la nuit, il pilote à l'aveugle, dans des conditions épouvantables. Et vous savez quoi ? Cette performance héroïque, elle forge sa réputation pour toujours. Henri Pescarolo, c'est le pilote qui n'abandonne jamais.
L'accident qui aurait pu tout arrêter
Mais en avril 1969, le destin frappe un grand coup. Lors d'essais privés au Mans, la Matra d'Henri décolle sur la ligne droite des Hunaudières et prend feu. Gravement brûlé au visage et au corps, deux vertèbres fracturées, les médecins lui imposent trois mois d'immobilité totale.
Là, n'importe qui aurait accepté son sort, aurait suivi les conseils médicaux. Mais Henri, c'est pas n'importe qui. Il comprend très vite que s'il veut sortir de l'hôpital sur ses deux jambes et retourner en course, il va devoir se débrouiller seul. Alors chaque nuit, en secret, il mène sa propre rééducation dans sa chambre d'hôpital. Il tombe, se relève, retombe, se relève encore. Le personnel médical le découvre un matin debout et marchant seul, complètement stupéfait.
Moi, cette anecdote, elle me donne des frissons à chaque fois. Parce que ça résume tout Henri Pescarolo : la détermination absolue, le refus de la fatalité, cette rage de continuer coûte que coûte.
Les années Matra et la gloire
Et cette détermination, elle va payer. En 1972, Henri forme un duo légendaire avec Graham Hill, le champion du monde de Formule 1 et vainqueur d'Indianapolis. Ensemble, ils remportent les 24 Heures du Mans. La première victoire d'Henri, mais pas la dernière.
Parce que là, Henri a trouvé sa voie. Le Mans, c'est son terrain de jeu, son royaume. En 1973 et 1974, il remet ça avec Gérard Larrousse, deux nouvelles victoires consécutives. Trois victoires en trois ans avec Matra, ça commence à faire beaucoup pour un "simple" pilote français.
Et puis Henri, il court pas qu'au Mans. Il dispute 64 Grands Prix de Formule 1 entre 1968 et 1976, pilotant pour Matra, puis pour l'écurie naissante de Frank Williams, et enfin pour BRM. Pas mal pour un gars qui a commencé comme mécanicien, non ?
D'ailleurs, il y a une anecdote savoureuse avec Frank Williams. Quand Matra le licencie en 1971, c'est Williams qui vient le chercher en lui disant : "Je suis en train de créer ma propre équipe F1. Si tu peux venir et apporter un budget, ce serait formidable." Henri arrive chez Williams avec le financement de Motul, et devine quoi ? Il garde toujours son casque vert avec le logo Motul, même quand il revient chez Matra en 1972. Résultat : il franchit la ligne d'arrivée au Mans avec un gros logo Motul sur son casque alors que la voiture arbore les couleurs d'une marque d'huile concurrente ! Ça, c'est de la fidélité.
Henri, c'est vraiment un personnage attachant. Et vous savez quoi ? Cette passion pour l'automobile, moi je la retrouve tous les jours dans ma boutique. Parce que ces voitures des années 60-70-80, celles qu'Henri pilotait, elles ont une âme que les voitures modernes n'ont plus. C'est pour ça que j'ai ouvert BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, principalement du 1/43ème, et évidemment quelques Matra qui valent le détour. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça avec du papier bulle parce que ces petites merveilles, ça casse facilement. Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques Matra qui racontent exactement cette époque héroïque.
Maintenant, parlons un peu plus de la suite de l'histoire d'Henri...
La quatrième victoire et les années Porsche
Parce que l'histoire d'Henri, elle s'arrête pas là. En 1984, dix ans après sa troisième victoire, il remet ça avec Porsche. Quatrième victoire au Mans, première pour un Français ! À 42 ans, Henri prouve qu'il est toujours là, toujours affamé de victoires.
Et cette victoire de 84, elle a un goût particulier. Parce qu'entre-temps, Henri a connu des hauts et des bas. Des années moins glorieuses, des voitures moins performantes, des abandons frustrants. Mais il a tenu bon, il a continué à croire en ses capacités.
Le mécanicien improvisé
D'ailleurs, il y a une anecdote de 1987 qui résume parfaitement l'esprit Henri Pescarolo. Au volant d'une Kouros-Mercedes, il tombe en panne dans les virages Porsche. Pendant plus d'une heure, Henri joue les mécaniciens de fortune avec une sangle et une clé à bougie. Il parvient à redémarrer sa voiture et rentre aux stands... pour découvrir que son garage a été vidé ! Le directeur d'équipe Peter Sauber avait déjà signé l'abandon, pensant la panne irréparable.
Mais bon, quand tu vois Henri qui débarque avec sa voiture qui marche, tu annules vite fait la feuille d'abandon. Cette anecdote, elle me fait marrer à chaque fois. Henri, c'est le genre de pilote qui répare sa caisse au bord de la piste et qui revient comme si de rien n'était.
Au-delà du Mans : la polyvalence d'un champion
Parce que Henri, c'est pas juste un spécialiste du Mans. En 1991, il remporte les 24 Heures de Daytona. Dans les années 90, il participe au Rallye Dakar. Il dispute même le Bathurst 1000 en Australie à trois reprises ! Moi, à 50 ans passés, j'ai déjà du mal à suivre mes commandes de miniatures, alors imaginez courir le Dakar...
Et puis Henri, il a une autre passion : l'hélicoptère. Il explique : "Sur la route, c'est fini, tu n'es plus libre de rien. Avec l'hélico, rien de tout cela. Tu n'as pas de plan de vol à déposer. Tu décolles quand tu veux et tu vas où tu veux, comme tu veux !" Il considère son appareil comme "son ultime espace de liberté". Il participe même à des compétitions d'hélicoptère nécessitant des manœuvres de précision similaires aux opérations de secours. Henri, décidément, il a besoin de vitesse et d'adrénaline dans tous les domaines.
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Le mentor et fondateur d'équipe
Mais Henri, c'est aussi un transmetteur. Après sa retraite de pilote en 1999 - à 57 ans, après 33 participations au Mans ! -, il fonde Pescarolo Sport en 2000. Son équipe concourt au Mans jusqu'en 2012, avec notamment le soutien de PlayStation et Gran Turismo. Henri forme de jeunes pilotes français, obtient plusieurs podiums. Parce que quand tu as autant d'expérience, tu la partages.
Et cette expérience, elle vaut de l'or. 33 participations au Mans, c'est 33 fois 24 heures d'endurance, soit 792 heures de course. 792 heures à plus de 200 km/h de moyenne, dans des conditions parfois extrêmes. Moi, 792 heures, c'est presque un mois complet de travail. Henri, c'est un mois de sa vie passé à rouler au Mans.
L'héritage d'une légende
Alors, qu'est-ce qui fait d'Henri Pescarolo une légende ? C'est pas juste ses quatre victoires au Mans, même si c'est déjà énorme. C'est pas juste ses 33 participations, même si c'est un record qui ne sera probablement jamais battu. C'est cette capacité à se relever, à continuer, à ne jamais abandonner.
Cette nuit de 1968 sous la pluie sans essuie-glaces, cet accident de 1969 et sa rééducation secrète, cette panne de 1987 qu'il répare lui-même... Henri Pescarolo, c'est l'incarnation de l'esprit du Mans : l'endurance, la détermination, le dépassement de soi.
Et vous savez quoi ? Dans un monde où tout va de plus en plus vite, où on zappe dès qu'on s'ennuie, Henri nous rappelle qu'il y a encore de la place pour la persévérance. Que parfois, il faut tenir bon, même quand tout semble foutu.
Moi, quand je regarde mes miniatures de Matra 670, de Porsche 956, toutes ces voitures qu'Henri a pilotées, je me dis qu'elles racontent plus qu'une simple époque de l'automobile. Elles racontent l'histoire d'un homme qui a transformé sa passion en légende.
33 fois au Mans : un record éternel
Henri Pescarolo, l'homme aux 33 participations au Mans. Un record qui ne sera probablement jamais égalé, dans un sport où la sécurité moderne limite les carrières longues. Henri a eu la chance de courir à une époque où un pilote pouvait disputer les 24 Heures pendant plus de 30 ans, de 1966 à 1999.
Trente-trois fois, Henri a enfilé son casque vert, trente-trois fois il a pris le départ sur cette ligne droite mythique. Trente-trois fois, il a affronté la pluie, le soleil, la nuit, la fatigue, les pannes, les accidents. Et quatre fois, il a levé les bras en vainqueur.
Aujourd'hui, Henri Pescarolo a 82 ans. Sa carrière de pilote est derrière lui, mais son héritage perdure. Dans chaque jeune pilote qui rêve du Mans, dans chaque amateur qui collectionne les miniatures de ses voitures, dans chaque passionné qui se souvient de cette nuit de 1968 sous la pluie.
Parce qu'au final, Henri Pescarolo nous a appris une chose essentielle : que parfois, la vraie victoire, c'est pas de gagner, c'est de ne jamais abandonner. Et ça, mes amis, c'est une leçon qui vaut toutes les victoires du monde.














