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Michèle Mouton : La seule femme à avoir humilié les légendes du rallye

1985, Colorado, États-Unis. Une femme française au volant d'une Audi Sport Quattro S1 se prépare à défier la montagne la plus mythique du sport automobile américain. Face à elle, Pikes Peak, ses 156 virages, ses 1440 mètres de dénivelé et surtout Bobby Unser, la légende locale qui a dominé cette course pendant des années. Personne ne donne cher de la peau de cette Européenne qui ose venir chatouiller les maîtres américains sur leur propre terrain.

Mais quand le chrono tombe, c'est l'électrochoc. Michèle Mouton vient de pulvériser le record de la montagne, laissant Bobby Unser et tous les spécialistes américains sur le carreau. Et la réaction d'Unser ? Il veut sortir de sa retraite pour récupérer "son" record. La réponse de Michèle ? "Si tu as les couilles, on peut faire la course du sommet vers le bas si tu veux !"

Voilà, c'est ça Michèle Mouton. La seule femme de l'histoire à avoir gagné une manche du championnat du monde des rallyes, celle qu'on surnommait "le beau volcan noir", et qui a passé sa carrière à casser les codes d'un sport automobile 100% masculin.

Je vais vous raconter l'histoire de la Reine des rallyes, celle qui a failli devenir championne du monde en 1982, qui a révolutionné le sport automobile avec l'Audi Quattro, et qui s'est battue contre les plus grands pilotes de son époque dans des machines de 500 chevaux qui n'avaient aucun système de sécurité. Une histoire de passion, de tragédie, et de révolution technique qui a changé à jamais le visage du rallye mondial.

Les débuts d'une révolutionnaire

Tout commence à Grasse, en 1951. Michèle Mouton naît dans une famille d'horticulteurs, au milieu des champs de roses et de jasmin de la Côte d'Azur. Son père cultive les fleurs, sa mère tient la maison, et rien ne prédestine cette petite fille à devenir une légende du sport automobile. Rien, sauf peut-être cette 2CV bleue que son père laisse traîner dans la propriété familiale.

Michèle a 14 ans quand elle commence à conduire cette 2CV sur les petits chemins de terre de la propriété. Et là, quelque chose se passe. Le père remarque que sa fille a un truc en plus. Une aisance naturelle, une façon de négocier les virages, de sentir la voiture qui ne trompe pas. Mais à l'époque, on ne se dit pas "tiens, ma fille va devenir pilote de rallye". Non, on se dit juste qu'elle conduit bien, point barre.

Les années passent, Michèle grandit, et en 1972, le hasard frappe. Elle rencontre Jean Taibi, un passionné de rallye qui l'invite au Tour de Corse comme simple spectatrice. Et là, c'est le déclic. L'ambiance, les voitures qui attaquent dans les épingles corses, l'adrénaline pure. Michèle est sous le charme.

Taibi lui propose de devenir sa copilote pour le Monte-Carlo 1973. Elle accepte, mais son père n'est pas du tout emballé. Il trouve Taibi arrogant, et surtout, l'état de sa voiture le dégoûte. Alors il prend une décision qui va changer l'histoire du sport automobile. Il dit à sa fille : "Si tu veux continuer en rallye, tu dois devenir pilote. Je vais t'acheter une voiture et payer une saison pour que tu montres ce que tu vaux."

Et c'est comme ça qu'en 1973, Michèle Mouton se retrouve au volant de sa première voiture de course : une Alpine A110. La voiture mythique de l'époque, celle qui gagne les rallyes, celle qui fait rêver tous les passionnés. Et moi, quand j'y pense, ça me donne envie de vous parler de ces petites merveilles...

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Les premières victoires

1974, 1975. Michèle Mouton cartonne littéralement le championnat de France féminin des rallyes. Deux titres consécutifs avec son Alpine, et déjà, elle fait parler d'elle. Mais le plus beau, c'est qu'elle ne se contente pas des épreuves "réservées aux dames". Non, elle veut affronter les hommes sur leur terrain.

Et en 1975, elle fait quelque chose d'absolument révolutionnaire. Elle s'engage aux 24 Heures du Mans avec un équipage 100% féminin. Michèle, Christine Dacremont et Marianne Hoepfner au volant d'une Moynet LM75. Les commentateurs rigolent, les concurrents aussi. Une voiture de course pilotée par trois femmes au Mans ? Voyons donc.

Sauf que quand il commence à pleuvoir, c'est le carnage. Michèle, sur pneus slicks, se met à doubler tout le monde. Au stand, ils la supplient de s'arrêter pour changer de pneus, mais elle refuse. "Je doublais tout le monde, pourquoi j'aurais dû m'arrêter ?" Et au final ? Victoire dans leur catégorie. Premier succès d'un équipage féminin au Mans.

Mais Michèle, elle en veut plus. Beaucoup plus. Elle veut jouer dans la cour des grands, affronter les Röhrl, les Toivonen, tous ces pilotes qui dominent le championnat du monde des rallyes. Et en 1981, elle va avoir sa chance.

L'arrivée chez Audi : la révolution Quattro

1981. Audi débarque en rallye avec une voiture complètement révolutionnaire : la Quattro. Première voiture de rallye à transmission intégrale, elle va changer à jamais le visage du sport automobile. Et pour la piloter, Audi cherche des pilotes capables de dompter cette bête de 300 chevaux.

Michèle Mouton signe chez Audi, et là, tout s'accélère. La Quattro, c'est une révolution technique. Là où les autres voitures perdent l'adhérence dans les virages, elle colle au bitume. Là où les pilotes doivent lever le pied, Michèle peut continuer à attaquer. C'est une arme de guerre déguisée en voiture de rallye.

Et en octobre 1981, au Rallye Sanremo, l'impensable se produit. Michèle Mouton gagne. Première femme de l'histoire à remporter une manche du championnat du monde des rallyes. Et pas n'importe laquelle : Sanremo, une épreuve mythique, sur les routes italiennes qu'elle connaît par cœur grâce à sa copilote Fabrizia Pons.

Fabrizia Pons, justement. L'Italienne qui va devenir sa complice de toujours. Ensemble, elles forment le premier équipage féminin à gagner en championnat du monde. Une paire parfaite : Michèle au volant, Fabrizia aux notes, et une confiance absolue entre elles deux.

1982 : L'année de tous les possibles

1982, c'est l'année de la consécration. Michèle enchaîne les victoires : Portugal, Grèce, Brésil. Elle mène la course au titre mondial face à Walter Röhrl, le maître allemand qui a déclaré qu'il n'accepterait jamais d'être battu par une femme. Une phrase qui en dit long sur l'époque.

Mais Michèle s'en fiche. Elle pilote comme une furie, exploite à fond les capacités de sa Quattro, et petit à petit, elle se rapproche du titre. À quelques rallyes de la fin de saison, elle est en position de devenir la première femme championne du monde des rallyes.

Et là, c'est comme ça que cette histoire pourrait bien prendre un autre tournant. Car vous savez quoi ? Je vous raconte ça parce que Michèle Mouton et sa Quattro, elles m'ont toujours fait rêver. Cette époque où les voitures de rallye étaient de vrais monstres de puissance, sans aide électronique, juste le talent du pilote face à la machine.

C'est d'ailleurs pour ça que j'ai ouvert ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, surtout du 1/43ème. Ces petites voitures, c'est un peu comme retrouver toute cette époque légendaire dans ses mains. J'ai quelques Audi Quattro de collection, des Alpine A110, des voitures des années où Michèle dominait les routes. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme.

La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça avec du papier bulle parce que ces petites merveilles, ça casse facilement. Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques modèles qui valent vraiment le détour.

Maintenant, revenons à cette course au titre mondial de 1982...

Le drame de Côte d'Ivoire

Décembre 1982, Rallye de Côte d'Ivoire. L'épreuve décisive. Michèle est encore en course pour le titre, mais elle doit absolument bien figurer pour espérer coiffer Walter Röhrl au poteau. Le matin du départ, à 7 heures, son téléphone sonne.

C'est son compagnon. Il lui annonce la mort de son père. Le choc. Sa première réaction ? "Je rentre tout de suite." Mais sa mère prend le téléphone et lui dit cette phrase incroyable : "Non, ton père n'aurait jamais voulu que tu rentres. Tu fais ta course et on t'attend."

Imaginez la scène. Votre père vient de mourir, vous êtes à des milliers de kilomètres de chez vous, et vous devez prendre le départ d'un rallye en Afrique où le moindre faux pas peut vous coûter la vie. Et pourtant, Michèle prend le départ. Avec ce fardeau émotionnel énorme sur les épaules.

Elle ne gagnera pas le rallye. Elle ne gagnera pas le titre mondial non plus. Walter Röhrl s'impose au championnat, mais Michèle termine deuxième. Deuxième du monde. La première femme de l'histoire à monter sur le podium final du championnat du monde des rallyes.

L'exploit américain et les dernières batailles

1985, Pikes Peak. Michèle Mouton débarque aux États-Unis avec sa Quattro S1, la version ultime de la voiture allemande. 500 chevaux, un aileron gigantesque, et une ligne à vous donner des frissons. Les Américains rigolent. Qu'est-ce qu'une Européenne vient faire sur leur montagne sacrée ?

Mais quand Michèle attaque, c'est le silence radio. Elle connaît la montagne par cœur après quelques reconnaissances, elle maîtrise sa voiture comme personne, et surtout, elle n'a peur de rien. Résultat : record pulvérisé, Américains humiliés, et Bobby Unser qui sort de ses gonds.

"Si tu as les couilles, on peut faire la course du sommet vers le bas si tu veux !" La réplique de Michèle est rentrée dans la légende. Voilà comment on répond aux machos de l'époque.

1986 : La fin d'une ère

1986. Michèle Mouton devient la première femme à remporter un championnat majeur en gagnant le championnat d'Allemagne des rallyes avec Peugeot. Un exploit de plus à ajouter à son palmarès déjà impressionnant.

Mais cette même année, le drame frappe. Henri Toivonen, le pilote finlandais avec qui Michèle entretenait une amitié et une rivalité respectueuse, se tue au Tour de Corse avec sa copilote. L'accident est si violent que la FIA décide d'interdire les voitures Groupe B, ces monstres de puissance devenus trop dangereux.

C'est la fin d'une époque. La fin de l'âge d'or du rallye, quand les voitures développaient 500 chevaux et plus, quand les pilotes jouaient leur vie à chaque spéciale. Michèle, ébranlée par la mort de son ami, prend sa retraite sportive. Elle a 35 ans et une carrière extraordinaire derrière elle.

L'héritage d'une pionnière

Mais l'histoire de Michèle Mouton ne s'arrête pas là. En 1988, elle cofonde le Race of Champions en mémoire d'Henri Toivonen. Une course qui existe encore aujourd'hui et qui réunit les meilleurs pilotes du monde, toutes disciplines confondues.

En 2010, elle devient la première présidente de la Commission Femmes et Sport Automobile de la FIA. Une reconnaissance de son statut de pionnière, de celle qui a ouvert la voie à toutes les femmes qui rêvent de piloter au plus haut niveau.

Et aujourd'hui encore, son record tient. Aucune femme n'a réussi à égaler ses exploits en rallye mondial. Quatre victoires en championnat du monde, deuxième du championnat en 1982, et surtout, une carrière qui a prouvé qu'avec du talent, de la détermination et un sacré culot, on peut bousculer tous les codes.

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Le beau volcan noir

On l'appelait "le beau volcan noir", à cause de sa Quattro noire et de son tempérament de feu. Un surnom parfait pour une femme qui a passé sa carrière à exploser les préjugés et à prouver que le talent n'a pas de sexe.

Moi, quand je repense à cette époque, je me dis qu'on a vécu quelque chose d'unique. Ces années 80 où le rallye était à son apogée, où les voitures étaient de vrais missiles, où les pilotes étaient des héros. Et au milieu de tout ça, une femme française qui tenait tête aux plus grands, qui gagnait des rallyes et qui cassait tous les codes.

Michèle Mouton, c'est plus qu'une pilote. C'est un symbole, une révolutionnaire, celle qui a prouvé que dans un monde d'hommes, il suffisait parfois d'une femme exceptionnelle pour tout changer. Sa Quattro noire qui dévalait les routes d'Europe, c'était le symbole d'une époque où tout semblait possible.

Et si aujourd'hui les femmes peuvent rêver de piloter en F1, en rallye, ou dans n'importe quelle discipline automobile, c'est en partie grâce à elle. Grâce à cette gamine de Grasse qui a commencé par voler la 2CV de son père et qui a fini reine des rallyes.

Alors la prochaine fois que vous entendrez le bruit d'un turbo qui siffle dans les épingles, ou que vous verrez une Quattro sur la route, pensez à Michèle. La seule, l'unique, celle qui a écrit l'une des plus belles pages de l'histoire du sport automobile. Et qui nous a prouvé qu'avec des couilles - même quand on n'en a pas - on peut déplacer des montagnes. Ou les dévaler à 200 km/h, c'est selon.

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Bonjour et bienvenue sur Bernard Miniatures ! Je suis Bernard, et j'ai le plaisir de vous présenter mon site dédié aux voitures miniatures.

Illustration Voitures Rétros Vintage France
Le jour où Michèle Mouton a failli ne jamais piloter