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Mille Miglia : La course la plus DANGEREUSE de l'histoire

12 mai 1957, quelque part en Italie du Nord. Un bolide rouge fonce à 241 km/h sur une route de campagne. À son bord, Alfonso de Portago, marquis espagnol, playboy notoire et pilote de légende. Quelques heures plus tôt, il embrassait l'actrice Linda Christian au bord de cette même route. Un baiser qui passera à l'histoire sous le nom du "Kiss of Death". Car dans quelques secondes, son pneu va exploser, sa Ferrari va se disloquer, et avec elle, la plus dangereuse course automobile du monde va mourir pour toujours.

Mais comment on en est arrivé là ? Comment une course née d'un coup de sang adolescent a-t-elle pu devenir l'événement automobile le plus spectaculaire et le plus meurtrier de l'histoire ? Je vais vous raconter l'histoire des Mille Miglia, cette course folle où des hommes roulaient à plus de 200 km/h à travers l'Italie, sur des routes ouvertes, devant 5 millions de spectateurs massés sur le bord des routes.

La naissance d'une vengeance (1927)

Tout commence en 1922 par une humiliation. Brescia, petite ville du nord de l'Italie, perd l'organisation du Grand Prix d'Italie au profit de Monza. Pour les notables locaux, c'est un camouflet insupportable. Imaginez un peu : votre ville perd le prestige de la plus belle course du pays ! Alors pendant 5 ans, la rancœur monte, monte, jusqu'à ce que deux jeunes comtes de 24 ans, Aymo Maggi et Franco Mazzotti, décident de montrer à l'Italie entière ce qu'elle a perdu.

En 1927, ils créent leur propre course. Pas une petite course de village, non. Quelque chose de gigantesque, d'inédit, de complètement dingue : 1618 kilomètres d'un coup, de Brescia à Rome et retour, sur les routes publiques italiennes. Le principe ? Foncer le plus vite possible à travers toute l'Italie, en traversant villes, villages, montagnes et campagnes. Je vous jure, c'est comme si aujourd'hui quelqu'un décidait d'organiser une course Paris-Marseille-Paris en pleine circulation !

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Et vous savez quoi ? Ça marche du tonnerre. Dès la première édition, 77 pilotes s'inscrivent. Tous italiens, évidemment - les étrangers n'ont même pas le droit de participer au début. Et devinez combien arrivent au bout ? 51 seulement. Déjà, dès la première année, on comprend que cette course va être spéciale.

Tazio Nuvolari : Le coup de génie dans l'obscurité

Mais c'est vraiment en 1930 que la légende prend une dimension mythique. Cette année-là, un pilote va réaliser un coup tellement audacieux qu'on en parle encore aujourd'hui. Tazio Nuvolari, surnommé "Il Mantovano Volante" - le Mantouan Volant. Un type complètement fou, mais d'un talent absolu.

Je vous plante le décor : on est dans la nuit, quelque part entre Rome et Brescia. Nuvolari roule dans son Alfa Romeo 6C 1750, et devant lui, son rival de toujours, Achille Varzi. Les deux hommes se détestent cordialement, et Varzi mène la course. Nuvolari est derrière, et il peste. Comment faire pour le rattraper sans qu'il s'en aperçoive ?

Et là, Nuvolari a une idée de génie. Ou de fou, ça dépend du point de vue. Il éteint ses phares. Oui, vous avez bien lu. Il éteint ses phares et roule dans l'obscurité totale, à 150 km/h, en suivant les feux arrière de Varzi ! Imaginez la scène : l'Italie dort, la route serpente dans la campagne, et ce dingue roule en aveugle en se guidant uniquement sur les phares de son rival.

Pendant des kilomètres, Varzi ne se doute de rien. Il pense avoir semé Nuvolari depuis longtemps. Et puis, à 3 kilomètres de l'arrivée, PAF ! Nuvolari rallume ses phares, dépasse Varzi stupéfait et remporte la victoire ! Cette manœuvre passe à l'histoire sous le nom de "victoire à fari spenti" - victoire phares éteints. Du pur génie criminel.

L'âge d'or et les exploits impossibles

Les années 30 et 40, c'est vraiment l'âge d'or de cette course de dingues. Chaque édition apporte son lot de légendes, d'exploits impossibles et d'anecdotes complètement folles. Tenez, je vais vous en raconter une qui résume bien l'esprit de l'époque.

Un jour, lors d'une course - pas les Mille Miglia mais le Tourist Trophy -, Nuvolari roule tranquillement quand un autre pilote perd le contrôle de sa voiture et défonce la vitrine d'une boucherie. Que fait notre Tazio national ? Il monte sur le trottoir, tend le bras, et attrape un jambon au passage ! Pendant qu'il roule ! C'est ça, l'esprit des pilotes de l'époque : transformer chaque situation en opportunité, même les plus absurdes.

Parce que ces types-là, ils n'étaient pas comme nous. Ils roulaient sans ceinture de sécurité, sans casque obligatoire, sans rien. Juste eux, leur voiture, et cette folie pure qui les habitait. Et le public adorait ça ! Imaginez : 5 millions d'Italiens massés sur 1600 kilomètres de routes, applaudissant ces héros de métal et de vitesse.

Mais il y a une course qui va marquer l'histoire pour toujours. Une course qui va repousser toutes les limites du possible. On est en 1955, et un pilote britannique va réaliser quelque chose d'absolument extraordinaire.

Stirling Moss : Le record de l'impossible

Stirling Moss. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais en 1955, c'est le pilote le plus rapide du monde. Et cette année-là, pour les Mille Miglia, il a un plan. Un plan complètement dingue : battre le record absolu de la course.

Moss ne fait rien comme les autres. D'abord, il recrute Denis Jenkinson comme copilote. Jenkinson, c'est pas un pilote, c'est un journaliste. Mais il a un truc que les autres n'ont pas : il connaît le parcours par cœur. Pendant des mois, les deux hommes préparent la course avec une précision d'horloger suisse. Ils notent chaque virage, chaque bosses, chaque danger.

Le jour J, Moss grimpe dans sa Mercedes-Benz 300 SLR. Cette voiture, c'est littéralement une Formule 1 avec des phares. 300 chevaux, châssis ultra-léger, et une vitesse de pointe qui dépasse les 270 km/h. Autant dire que c'est une bombe sur roues.

Et là, ils réalisent la performance la plus spectaculaire de l'histoire automobile. 10 heures, 7 minutes et 48 secondes pour parcourir 1597 kilomètres. Ça fait une moyenne de 157,7 km/h ! Sur des routes de montagne ! Avec des villages à traverser ! C'est tout simplement hallucinant.

Mais le plus fou, c'est qu'à un moment, leur voiture devient littéralement aéroportée sur 60 mètres après avoir franchi un pont à 250 km/h. Moss garde le contrôle, atterrit, et continue comme si de rien n'était. Ce record n'a jamais été battu. Et il ne le sera jamais, parce que plus jamais on n'autorisera une course aussi dangereuse.

D'ailleurs, parlons-en de cette dangerosité. Parce que les Mille Miglia, c'était beau, c'était spectaculaire, mais c'était aussi un carnage.

Alfonso de Portago : Le baiser de la mort

Alfonso de Portago. Marquis espagnol, 28 ans, beau comme un dieu grec. Ce type, c'est l'incarnation parfaite du playboy des années 50. Pilote de course, jockey, champion de bobsleigh olympique, pilote d'avion... Il excelle dans tout ce qu'il touche. Et surtout, il a ce truc en plus, cette aura magnétique qui fait que toutes les femmes tombent amoureuses de lui.

En 1957, Portago débarque aux Mille Miglia avec sa Ferrari. Il est au sommet de sa gloire, il roule pour la Scuderia Ferrari officielle, et tout le monde le voit comme un futur champion du monde. Mais Portago, c'est aussi un type qui n'a peur de rien. Un type qui prend des risques insensés, qui vit chaque moment comme si c'était le dernier.

Le 12 mai 1957, jour de la course, Portago s'arrête au bord de la route. Là, l'attend Linda Christian, actrice américaine et ex-épouse de Tyrone Power. Devant les photographes, il l'embrasse passionnément. Cette photo va devenir iconique, mais pas pour les bonnes raisons. Parce que quelques heures plus tard, ce baiser sera surnommé "The Kiss of Death" - le baiser de la mort.

Portago remonte dans sa Ferrari et repart. Il roule vite, très vite. Trop vite. À Guidizzolo, près de Brescia, sa voiture file à 241 km/h quand soudain, son pneu avant éclate. La Ferrari devient incontrôlable, quitte la route, et se désintègre littéralement. Portago et son copilote Edmund Nelson meurent sur le coup.

Mais le pire, c'est que la voiture fauche 9 spectateurs, dont 5 enfants. Des familles entières venues admirer ces héros de la vitesse, et qui repartent dans des cercueils. L'Italie est sous le choc. L'Europe entière s'indigne. Comment a-t-on pu laisser faire ça ?

Quelques heures plus tard, le gouvernement italien prend une décision historique : interdiction totale de toutes les courses automobiles sur routes publiques. Les Mille Miglia, c'est fini. Pour toujours.

Piero Taruffi : La dernière victoire

Mais avant que tout s'arrête, il y a eu une dernière victoire, presque magique. Cette année 1957, avant l'accident de Portago, un homme avait remporté la course. Piero Taruffi, 50 ans, surnommé "le Renard d'Argent".

Taruffi, c'est le pilote le plus expérimenté de sa génération. Un type qui connaît chaque pierre, chaque virage des routes italiennes. Il a participé 13 fois aux Mille Miglia, et 13 fois il est passé à côté de la victoire. Treize ! Vous imaginez la frustration ?

Mais en 1957, à 50 ans, quand tout le monde pense qu'il est trop vieux, Taruffi réalise enfin son rêve. Il gagne sa Ferrari, et cette fois, tout se passe bien. Il remporte sa première et dernière victoire aux Mille Miglia. Quelques heures avant que la course disparaisse à jamais.

Je sais pas vous, mais moi, ça me donne des frissons. Ce vieux renard qui attend 30 ans pour réaliser son rêve, et qui y arrive juste avant que le rideau tombe définitivement.

Bien sûr, pour moi qui collectionne les voitures de cette époque, ces histoires résonnent d'une façon particulière. Quand je vois une Ferrari 250 GT ou une Mercedes 300 SL au 1/43ème dans ma boutique, je pense à tous ces héros qui ont rendu ces voitures légendaires. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai créé BernardMiniatures.fr.

J'ai plus de 1500 miniatures en stock, principalement du 1/43ème, et pas mal de modèles de cette grande époque de l'automobile : les Ferrari des années 50, les Alfa Romeo de Nuvolari, les Mercedes de Moss... Bon, je suis pas un gros site, alors j'ai souvent qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. Chaque miniature raconte une histoire.

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Mais revenons à nos Mille Miglia. Parce que l'histoire ne s'arrête pas en 1957.

La renaissance d'une légende (1977-aujourd'hui)

Pendant 20 ans, les Mille Miglia restent un souvenir. Un souvenir douloureux, sanglant, mais magnifique. Et puis en 1977, quelqu'un a une idée de génie : et si on faisait revivre la course, mais différemment ?

L'idée, c'est brillant dans sa simplicité. On garde le même parcours, le même esprit, mais on change les règles. Plus de course de vitesse, mais une course de régularité. Plus de bolides modernes, mais uniquement des voitures historiques ayant réellement participé aux éditions originales.

Et ça marche ! La nouvelle formule séduit immédiatement. Des collectionneurs du monde entier sortent leurs Ferrari, leurs Alfa Romeo, leurs Maserati des années 30, 40 et 50 pour revivre la magie des Mille Miglia.

Aujourd'hui, cette course de régularité est devenue "la plus belle course automobile du monde" selon Enzo Ferrari lui-même. Chaque année, 400 équipages sélectionnés sur le volet parcourent l'Italie sous les acclamations de centaines de milliers de spectateurs.

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Mais vous savez quoi ? L'esprit reste le même. Quand je vois ces images de la Mille Miglia moderne, avec ces merveilles d'avant-guerre qui défilent dans les villes italiennes, je retrouve cette magie qui faisait battre le cœur de millions d'Italiens.

L'héritage éternel

Parce que c'est ça, au fond, l'héritage des Mille Miglia. Cette course a créé des légendes immortelles. Nuvolari et son coup de génie nocturne. Moss et son record impossible. Portago et son tragique destin. Taruffi et sa victoire au crépuscule.

Ces hommes ont repoussé toutes les limites de ce qu'on pensait possible. Ils ont transformé l'automobile en art, la vitesse en poésie, et le danger en spectacle absolu. Oui, c'était dangereux. Oui, c'était fou. Mais bon sang, qu'est-ce que c'était beau !

Et puis il y a cette dimension presque mythologique. L'Italie tout entière qui s'arrête pendant une journée pour regarder passer ces héros de métal et de vitesse. Des paysans qui abandonnent leurs champs, des ouvriers qui quittent leurs usines, des enfants qui sèchent l'école, tous massés sur le bord des routes pour applaudir ces demi-dieux de la vitesse.

C'était une époque où l'automobile faisait encore rêver. Où une voiture n'était pas juste un moyen de transport, mais un objet de passion, de beauté, de performance absolue. Les Ferrari, les Alfa Romeo, les Maserati de cette époque, c'étaient des œuvres d'art qui roulaient à 200 km/h.

Aujourd'hui, quand je regarde une de ces miniatures dans ma collection, je pense à tous ces héros. À Nuvolari qui roulait phares éteints dans la nuit italienne. À Moss qui pulvérisait tous les records. À Portago qui embrassait la mort en embrassant la vie.

Les Mille Miglia, c'était plus qu'une course. C'était le symbole d'une époque où les hommes osaient tout. Où la beauté et le danger se mélangaient dans un cocktail grisant. Où l'impossible devenait possible à force de talent et d'audace.

Et vous savez quoi ? Cette magie-là, elle n'est pas morte. Elle vit encore dans chaque Ferrari qui rugit sur les routes italiennes. Dans chaque collectionneur qui bichonne sa merveille d'avant-guerre. Dans chaque passionné qui rêve encore devant ces légendes de métal.

Les Mille Miglia nous ont appris que les rêves les plus fous peuvent devenir réalité. Que l'audace peut déplacer des montagnes. Et que parfois, pour créer quelque chose d'immortel, il faut accepter de jouer avec la mort.

C'est ça, l'héritage des Mille Miglia. Une leçon de passion absolue, de beauté pure, et de courage sans limites. Une leçon qui résonne encore aujourd'hui, 90 ans après cette première course née d'un coup de colère adolescent dans une petite ville italienne.

Parce qu'au fond, nous avons tous un peu de Nuvolari en nous. Cette envie de dépasser nos limites, de réaliser l'impossible, de transformer nos rêves en réalité. Les Mille Miglia nous rappellent que parfois, il suffit d'éteindre ses phares et de foncer dans l'obscurité pour toucher la lumière.

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Bonjour et bienvenue sur Bernard Miniatures ! Je suis Bernard, et j'ai le plaisir de vous présenter mon site dédié aux voitures miniatures.

Illustration Voitures Rétros Vintage France
Le secret de la Ferrari 315 S de Portago