Mai 1968, les pavés volent dans Paris, les étudiants manifestent, et pendant que la France brûle, un type dans un bureau dessine tranquillement sur une photo de Renault 4. Il s'appelle Michel Boué, il a 35 ans, et il n'imagine pas une seconde qu'il est en train de créer l'une des voitures les plus révolutionnaires de l'histoire automobile française. Vous savez, cette petite voiture ronde qui va changer à jamais notre façon de voir les citadines : la Renault 5.
Cette histoire, c'est celle d'une voiture qui n'aurait jamais dû exister. Parce que franchement, en 1968, qui pouvait imaginer qu'on allait tous craquer pour une petite bagnole à deux portes avec des pare-chocs en plastique ? Personne. Et pourtant...
Les débuts improbables d'une révolution
Alors, revenons en arrière. Michel Boué, designer chez Renault, il passe ses pauses déjeuner à griffonner sur des photos de Renault 4. Pas parce qu'on lui a demandé, non, juste parce qu'il s'ennuie et qu'il a des idées plein la tête. Et moi je me dis que c'est dingue comme les plus grandes révolutions naissent souvent pendant les pauses café, vous voyez ce que je veux dire ?
Le truc, c'est que ses supérieurs tombent sur ses dessins par hasard. Et là, c'est le coup de foudre immédiat. Ils voient ces formes arrondies, ce design complètement différent de tout ce qui se fait à l'époque, et ils se disent "putain, mais c'est génial ce truc". Pardon l'expression, mais c'est vraiment ça qui s'est passé.
Sauf que l'histoire de Michel Boué, elle a un côté tragique que j'ai du mal à raconter sans avoir un petit pincement au cœur. Le mec dessine la voiture de ses rêves en mai 68, elle sort en 1972, et lui... il meurt d'un cancer fin 1972. Il aura à peine eu le temps de voir sa création triompher. Ça me fout les boules à chaque fois.
Pierre Dreyfus et le projet 122
Mais heureusement, il y a Pierre Dreyfus, le PDG de Renault à l'époque. Ce type-là, il a une vision. Il veut créer ce qu'il appelle une "voiture à vivre". Pas juste un moyen de transport, non, une vraie compagne de vie. Pour la ville, pour la campagne, pour les jeunes, pour les femmes. Une voiture qui s'adapte à tout.
Et moi j'adore cette philosophie, parce que c'est exactement ça qui manquait à l'époque. Les voitures, c'était soit des grosses berlines pour papa, soit des trucs spartiates pour aller au boulot. Mais une voiture fun, pratique ET abordable ? Ça n'existait pas.
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L'innovation technique qui a tout changé
Alors, parlons technique un peu. La R5, c'est la première voiture européenne avec des pare-chocs en plastique. Oui, ça paraît con dit comme ça, mais en 1972, c'était révolutionnaire. Tous les constructeurs faisaient du chrome, du métal, du lourd. Et Renault débarque avec du plastique polyester.
Je vous jure, Renault a dû construire une usine entière juste pour mouler ces pare-chocs. Et vous savez quoi ? Tous les autres constructeurs ont copié dans les années qui ont suivi. Tous. Parce que c'était plus léger, moins cher, et ça ne rouillait pas.
Le design qui a défini la citadine moderne
Mais le vrai génie de la R5, c'est son design. Ces formes arrondies, ce hayon qui descend jusqu'au pare-chocs, ces poignées de porte intégrées qu'on ne voit même pas... À l'époque, ça paraissait venir du futur.
Et franchement, quand je regarde les citadines d'aujourd'hui, je me dis que Michel Boué a défini les codes qu'on utilise encore maintenant. Compacte mais spacieuse, pratique mais stylée, abordable mais pas cheap. C'est exactement la recette de la R5.
La Renault 5 était bien plus qu'une simple voiture populaire - c'était un symbole de liberté et d'indépendance pour toute une génération de Français. Quand elle est sortie en 1972, personne n'imaginait qu'elle deviendrait l'une des voitures les plus emblématiques de l'Hexagone.
Et vous savez quoi ? Cette R5, elle me rappelle pourquoi j'adore les miniatures automobiles. Parce que tenir une petite R5 au 1/43ème dans ses mains, c'est un peu comme retrouver toute cette époque d'un coup.
C'est d'ailleurs pour ça que j'ai ouvert ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, surtout du 1/43ème, spécialisé dans les voitures anciennes de 1950 à 1999. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. J'ai du Renault bien sûr, mais aussi toute une collection de voitures qui ont marqué l'histoire.
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Maintenant, parlons un peu plus de l'histoire de cette petite révolutionnaire...
La campagne "Supercar" qui a révolutionné la pub
Alors là, accrochez-vous, parce que la campagne publicitaire de la R5, c'était du jamais vu. L'agence Publicis a eu une idée de génie : faire parler la voiture.
"Bonjour, je suis la Renault 5, on m'appelle aussi Supercar". Avec des yeux à la place des phares et un sourire sur le bouclier. Ça paraît ringard maintenant, mais en 1972, c'était révolutionnaire.
Et ils ont vu les choses en grand : 6 500 abribus, 1 200 panneaux publicitaires, deux dessins animés dans 1 750 cinémas. Du jamais vu pour l'époque. Moi je trouve ça génial, cette idée d'humaniser une voiture, de la rendre attachante.
Un succès qui dépasse toutes les espérances
Le résultat ? La R5 devient la voiture la plus vendue en France de 1972 à 1986. Plus de 5,5 millions d'exemplaires en 14 ans. C'est énorme ! Pour vous donner une idée, c'est la sixième voiture la plus vendue de l'histoire de France.
Et le prix ? 10 800 francs pour la version L, 12 000 pour la TL. À l'époque, c'était accessible pour la classe moyenne. Pas donné, mais pas hors de portée non plus.
Mais attendez, parce que l'histoire devient encore plus dingue quand la R5 traverse l'Atlantique...
La conquête de l'Amérique du Nord
En 1976, Renault se dit "et si on tentait l'Amérique ?". Alors ils rebaptisent la R5 "Le Car". Oui, "Le Car", avec l'article français. Plutôt mignon comme nom, non ?
Mais c'est au Québec que ça devient vraiment savoureux. Là-bas, on l'appelle "La Cinq", et devinez qui devient l'ambassadeur de la marque ? Robert Charlebois ! Le chanteur québécois qui vante les mérites de la petite française.
Le slogan québécois ? "Le Chameau", pour sa faible consommation. Et ça marche du tonnerre : la R5 atteint 50% du marché de la petite voiture au Québec. Du jamais vu pour une voiture européenne en Amérique du Nord.
L'influence sur la concurrence
Évidemment, Peugeot ne pouvait pas laisser Renault avoir le monopole. En 1972, le Lion sort la 104. Plus classique, moins révolutionnaire, mais avec un avantage : quatre portes. C'était la plus petite quatre portes du monde à l'époque.
Mais moi je trouve ça marrant, cet accord tacite entre Renault et Peugeot. Comme s'ils s'étaient dit "bon, toi tu fais les deux portes fun, moi les quatre portes pratiques". Jusqu'en 1974 quand Peugeot sort un coupé deux portes de sa 104. Là, les gants étaient jetés.
Il a fallu attendre 1980 pour voir une Renault 5 à quatre portes. Huit ans ! Renault était tellement sûr de son coup qu'ils n'ont pas jugé nécessaire de réagir immédiatement.
L'héritage d'une révolution
La R5 a créé ce qu'on appelle aujourd'hui le segment B des petites citadines. Avec la Fiat 127, elle a défini les codes de toutes les petites voitures qui ont suivi. Et je pèse mes mots : TOUTES.
Le hayon, les pare-chocs plastique, les formes arrondies, l'habitacle optimisé... Toutes ces innovations sont devenues la norme. Et quand vous regardez une Peugeot 205, vous voyez l'ADN de la R5. Normal, puisque c'est elle qui a écrit le cahier des charges de la citadine moderne.
Mais ce qui me frappe le plus, c'est que la R5 a aussi changé notre rapport à l'automobile. Avant elle, une voiture était un outil. Avec elle, c'est devenu un objet de plaisir, un accessoire de mode, un compagnon de vie.
Les versions qui ont marqué l'histoire
Au fil des années, la gamme s'est étoffée. La version L d'entrée de gamme, la TL mieux équipée, la GTL encore plus cossue, et la mythique TS pour ceux qui voulaient un peu plus de pêche.
Et puis il y a eu les versions sportives légendaires, mais ça, c'est une autre histoire que je vous raconterai peut-être dans une prochaine vidéo.
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Michel Boué : le génie méconnu
Vous savez, chaque fois que je vois une R5, je pense à Michel Boué. Ce type qui dessinait pendant ses pauses, qui a révolutionné l'automobile française, et qui n'aura jamais pu profiter de son succès.
Il avait 35 ans quand il a dessiné la R5. 39 ans quand il est mort. Une vie courte, mais un héritage immense. Et franchement, je trouve ça injuste qu'on ne connaisse pas mieux son nom.
Parce que voyez-vous, la R5, c'est pas juste une voiture. C'est la vision d'un homme qui a compris avant tout le monde ce que les gens voulaient vraiment : une voiture qui leur ressemble.
L'impact sur l'industrie mondiale
Et cet impact, il s'est ressenti dans le monde entier. Les constructeurs japonais, allemands, italiens... tous ont copié les innovations de la R5. Le plastique, le design, la philosophie même de la citadine moderne.
Moi je dis souvent que la R5, c'est un peu l'iPhone de l'automobile. Pas forcément la première dans son domaine, mais celle qui a tout fait mieux que les autres et qui a imposé sa vision.
Épilogue : quand une voiture change une époque
Alors voilà, 14 ans de production, 5,5 millions d'exemplaires, des dizaines de pays conquis. La Renault 5 n'était pas juste la voiture des années 70, elle était l'esprit des années 70.
Cette décennie où tout changeait, où les jeunes voulaient leur indépendance, où les femmes prenaient le volant massivement, où on commençait à se préoccuper de consommation... La R5 était parfaitement en phase avec son époque.
Et vous savez quoi ? Cinquante ans plus tard, Renault a relancé la R5 en version électrique. Parce que certaines idées sont intemporelles. Parce que le génie de Michel Boué continue d'inspirer.
Moi, chaque fois que je croise une R5 dans la rue (et oui, il y en a encore !), je me dis que cette petite voiture ronde a écrit une page d'histoire. L'histoire d'une révolution qui a commencé sur une table à dessin en mai 68 et qui continue encore aujourd'hui.
Et c'est ça qui est beau avec l'automobile ancienne : derrière chaque modèle, il y a des hommes, des rêves, des révolutions. La Renault 5, c'était tout ça à la fois. Une petite voiture qui a changé le monde.















