Printemps 1959, Göteborg, dans les bureaux de Volvo. Un ingénieur de 37 ans du nom de Nils Bohlin vient de terminer son prototype révolutionnaire : une simple ceinture qui va sauver plus d'un million de vies. Sauf que personne ne le sait encore. Et vous savez quoi ? Au lieu de garder jalousement cette invention pour faire du fric, Volvo va l'offrir gratuitement au monde entier. Ouais, carrément, ils vont renoncer à leurs droits de brevet pour que tous les constructeurs puissent sauver des vies avec leur trouvaille.
Mais ça, c'est juste un aperçu de ce qui nous attend aujourd'hui, parce qu'on va parler de deux marques qui ont littéralement révolutionné l'automobile mondiale depuis un petit pays nordique : la Suède. Deux constructeurs qui ont fait de la sécurité et de l'innovation leur obsession, au point de transformer à jamais notre façon de concevoir les voitures. Je vous raconte l'histoire de Saab et Volvo, ces géants suédois qui ont prouvé qu'on pouvait être à la fois visionnaires et altruistes dans un monde de business impitoyable.
Mais bon, commençons par le commencement, et croyez-moi, ça démarre fort.
Les origines : Quand les avions rencontrent l'automobile
On est en 1927, Göteborg, Suède. Deux hommes, Assar Gabrielsson et Gustaf Larson, viennent de fonder une marque qui va marquer l'histoire : Volvo. Leur vision ? Simple mais révolutionnaire pour l'époque : produire des voitures sûres et durables pour les conditions suédoises. Parce que bon, en Suède, l'hiver c'est pas une blague, et les routes non plus.
Et tenez-vous bien pour l'anecdote de leur première voiture : le 14 avril 1927, la toute première Volvo sort d'usine... en marche arrière ! Je vous jure que c'est vrai. Les ingénieurs, épuisés après avoir bossé toute la nuit, avaient monté la transmission à l'envers. La ÖV4, surnommée "Jakob" par les ouvriers, a donc fait sa première sortie en reculant. Un début un peu bancal, mais ça annonce déjà le caractère unique de cette marque.
Mais l'histoire la plus dingue, c'est celle de Saab. En 1937, Svenska Aeroplan Aktiebolaget voit le jour. Leur truc ? Les avions militaires. Ils fabriquent des chasseurs pour l'armée suédoise, et ils sont plutôt doués. Sauf qu'en 1945, la guerre se termine, et les commandes d'avions militaires, bah... elles s'effondrent.
Alors plutôt que de fermer boutique, les dirigeants de Saab ont une idée de génie : "Et si on appliquait notre expertise aéronautique à l'automobile ?" Et là, mes amis, c'est le début d'une révolution.
Sixten Sason : Le pilote qui ne savait pas dessiner des voitures
Et c'est là qu'intervient un personnage absolument fascinant : Sixten Sason. Ce mec, c'est l'anti-designer automobile par excellence. Né Karl Sixten Andersson en 1912, c'était un pilote de chasse dans l'armée suédoise. Sauf qu'un jour, paf, crash d'avion. L'accident lui coûte un poumon et met fin à sa carrière de pilote.
Alors il rejoint Saab comme... illustrateur technique pour avions militaires. Et en 1946, on lui demande de dessiner la première voiture Saab. Le problème ? Il n'avait jamais dessiné de voiture de sa vie ! Alors qu'est-ce qu'il fait ? Il s'inspire directement de ce qu'il connaît : l'aérodynamique des avions.
Le résultat ? La Saab 92, une voiture qui ressemble littéralement à une aile d'avion posée sur quatre roues. Et le plus dingue ? En soufflerie, elle affiche un coefficient de traînée de 0,32, ce qui était exceptionnel pour l'époque. Les gars avaient inventé l'aérodynamisme automobile sans le savoir !
Cherchez à travers notre sélection de plus de 1500 modèles. Parcourez nos différentes catégories : voitures françaises, étrangères, sport & compétition, véhicules de métiers, par époques..
L'innovation qui change tout : La ceinture de sécurité
Mais revenons à notre ami Nils Bohlin chez Volvo en 1959. Ce gars-là, il va révolutionner la sécurité automobile avec une invention d'une simplicité déconcertante : la ceinture de sécurité à trois points.
Avant lui, les ceintures existaient, mais elles étaient soit inexistantes, soit à deux points et franchement pas terribles. Bohlin, lui, il a cette idée géniale : pourquoi ne pas créer une ceinture qui passe sur la poitrine ET le bassin ? Trois points d'ancrage au lieu de deux.
Et là, c'est le moment où Volvo aurait pu se faire des couilles en or avec ce brevet. Mais non. Ils décident de le rendre libre de droits pour que tous les constructeurs puissent l'utiliser gratuitement. Leur raisonnement ? "La sécurité, ça ne se vend pas." Point barre.
Cette décision altruiste a permis de sauver plus d'un million de vies à ce jour. L'Office allemand des brevets a même classé cette invention comme l'un des huit brevets les plus importants pour l'humanité dans le domaine automobile. Pas mal pour une simple ceinture, non ?
L'obsession suédoise pour la sécurité
Mais c'est pas fini. Dès 1962, toutes les Saab sortaient d'usine avec des ceintures de sécurité en série, plusieurs années avant que la législation suédoise ne l'impose. Ces mecs étaient en avance sur leur temps.
Et je vous assure que chez Volvo, c'était pareil. Dès 1927, les fondateurs avaient déclaré : "Le principe devant guider tout ce que nous faisons est – et doit rester – la protection des hommes et des femmes." Ils ne rigolaient pas avec ça.
D'ailleurs, Volvo n'a pas arrêté là. En 1972, ils inventent le premier siège enfant orienté vers l'arrière. Dans les années 70, ils commencent à collecter et analyser systématiquement les données d'accidents pour améliorer constamment leurs voitures. Et plus récemment, ils ont développé le système City Safety pour éviter les collisions urbaines.
La révolution turbo de Saab
Pendant ce temps, chez Saab, on ne chôme pas non plus. En 1976, ils sortent un truc de dingue : la première voiture de tourisme turbocompressée au monde. Ouais, carrément. Avant eux, le turbo, c'était réservé aux voitures de course ou aux gros moteurs industriels.
Mais les ingénieurs Saab, avec leur background aéronautique, ils maîtrisent déjà cette technologie sur les avions. Alors ils se disent : "Pourquoi pas sur nos voitures ?" Et bam, ils démocratisent le moteur turbo.
Le résultat ? Des voitures familiales qui avaient des performances de sportives. C'était révolutionnaire. Ils venaient de prouver qu'on pouvait avoir puissance et efficacité dans un même moteur.
Erik Carlsson : Le pilote légendaire "sur le toit"
Et puis il y a Erik Carlsson, le pilote officiel Saab qui était une légende vivante. Ce mec était surnommé "Carlsson sur le toit" à cause d'un accident spectaculaire où on l'avait trouvé littéralement sur le toit de sa voiture après un tonneau.
Mais le plus dingue avec Carlsson, c'est qu'il était un maître de la psychologie en course. Il lui arrivait de duper les équipes adverses en faisant croire qu'il avait une quatrième vitesse sur sa Saab 96... qui n'en avait que trois ! Comment ? En débrayant simplement en troisième pour imiter le bruit d'un passage de rapport. Du génie pur.
Avec ses petites Saab deux-temps, il a remporté trois victoires consécutives au RAC Rally et deux au Monte-Carlo. Pas mal pour des voitures qui ressemblaient à des œufs sur roues !
Bon, et maintenant je dois vous avouer un truc. Toute cette passion pour les voitures suédoises, ça me rappelle pourquoi j'adore les miniatures de cette époque. Parce que tenir une petite Saab 96 ou une Volvo 122S au 1/43ème dans ses mains, c'est un peu comme retrouver toute cette époque d'innovation d'un coup.
C'est d'ailleurs pour ça que j'ai ouvert ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, surtout du 1/43ème, avec pas mal de modèles suédois de l'époque. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. J'ai des Volvo, des Saab, des voitures de rallye... un peu de tout quoi.
La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça avec du papier bulle parce que ces petites voitures, ça casse facilement.
Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques modèles suédois qui valent vraiment le détour.
Maintenant, parlons un peu plus de l'influence de ces marques sur le reste du monde...
Le design révolutionnaire : Quand l'aérodynamique devient art
Ce qu'il faut comprendre, c'est que Sixten Sason n'a pas juste dessiné des voitures, il a créé un langage esthétique. Son fameux profil "hockey stick", cette ligne caractéristique qui remonte vers l'arrière, est devenu la signature visuelle de Saab jusqu'aux modèles les plus récents.
Et vous savez quoi ? Au début, toutes les Saab 92 étaient livrées dans une seule couleur : un vert bouteille très particulier. Pas par choix esthétique, oh non. C'est juste que Saab utilisait les stocks de peinture verte qui servaient à peindre leurs avions militaires ! Économique et pratique, très suédois comme approche.
Ce n'est qu'en 1953 avec la 92B que d'autres couleurs ont été proposées. Mais ce vert militaire est resté dans l'ADN de la marque.
L'innovation continue chez Volvo
De son côté, Volvo continuait à innover. La marque a toujours eu cette approche méthodique, presque scientifique de la sécurité. Ils ne se contentaient pas d'inventer, ils analysaient, mesuraient, amélioraient.
Et ça, ça a donné des trucs dingues. Comme les pare-chocs auto-réparateurs sur la Saab 99, les phares avec lave-glaces, les renforts de protection latérale... Des innovations qui paraissent évidentes aujourd'hui, mais qui étaient révolutionnaires à l'époque.
L'influence mondiale d'un petit pays
Et c'est là que ça devient vraiment impressionnant. La Suède, avec ses 10 millions d'habitants, a eu un impact disproportionné sur l'industrie automobile mondiale. Leurs constructeurs ne produisaient "que" 200 à 300 000 voitures par an, mais leurs innovations ont influencé tous les autres.
La ceinture de sécurité à trois points ? Obligatoire partout dans le monde aujourd'hui. Le turbo sur les voitures de série ? Standard sur la plupart des moteurs modernes. L'aérodynamisme automobile ? Sason en était le pionnier.
Je trouve ça fascinant qu'un pays si petit ait pu révolutionner une industrie entière. Ça montre qu'en innovation, c'est pas la taille qui compte, c'est la vision.
Les années glorieuses
Dans les années 70-80, Saab et Volvo étaient au sommet de leur art. Volvo avec ses breaks familiaux increvables, Saab avec ses berlines turbo qui défrayaient la chronique en rallye. Ces voitures avaient une personnalité unique, un caractère qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.
Et puis il y avait cette image. Conduire une Volvo, c'était dire : "Je privilégie la sécurité de ma famille." Conduire une Saab, c'était dire : "Je suis un ingénieur, un intellectuel, quelqu'un qui comprend les vraies innovations."
Ces marques ne vendaient pas juste des voitures, elles vendaient une philosophie, un art de vivre à la suédoise.
La descente aux enfers et l'héritage
Mais bon, toutes les belles histoires ont une fin. Pour Saab Automobile, ça s'est terminé tragiquement en 2011 avec la faillite. General Motors avait récupéré la marque, mais n'avait jamais vraiment compris son ADN. Ils ont essayé de transformer ces voitures d'ingénieurs en produits grand public standardisés.
Le résultat ? Une perte d'identité fatale. La dernière Saab est sortie d'usine en décembre 2011, et avec elle disparaissait 70 ans d'innovation automobile.
Mais attention, Saab AB, la maison mère, existe toujours. Avec plus de 16 500 employés, c'est l'une des plus importantes entreprises de défense et aérospatiale au monde. L'expertise technique n'a pas disparu, elle est juste retournée à ses origines aéronautiques.
Volvo : La continuité dans l'excellence
Volvo, de son côté, a mieux navigué dans les eaux troubles de la mondialisation. Racheté par le chinois Geely en 2010, le constructeur a su préserver son identité tout en bénéficiant d'investissements massifs.
Avec plus de 615 000 véhicules livrés en 2022, Volvo reste un leader mondial, toujours fidèle à sa philosophie de sécurité. Et aujourd'hui, ils sont même pionniers dans l'électrique avec leur gamme EX et leurs objectifs de neutralité carbone.
Livraison gratuite dès 75€, colis protégés avec soin et plus de 1000 clients déjà satisfaits. Découvrez pourquoi les collectionneurs nous font confiance.
L'héritage éternel
Aujourd'hui, quand je regarde une voiture moderne, je vois partout l'héritage suédois. Chaque ceinture de sécurité, chaque airbag, chaque système d'aide à la conduite trouve ses racines dans l'obsession sécuritaire de Volvo. Chaque moteur turbo, chaque optimisation aérodynamique porte la marque de l'innovation Saab.
Ces deux marques ont prouvé qu'on pouvait être rentable tout en étant éthique, innovant tout en restant pragmatique. Dans un monde automobile souvent cynique, elles ont gardé leur âme d'ingénieurs passionnés.
Et vous savez quoi ? C'est exactement ça qui me fascine dans les miniatures de cette époque. Chaque petit modèle raconte cette histoire d'innovation, cette époque où les constructeurs osaient encore prendre des risques, proposer des solutions révolutionnaires.
Tenir une Saab 99 Turbo miniature, c'est tenir entre ses mains 70 ans d'ingénierie aéronautique appliquée à l'automobile. C'est tenir l'histoire de mecs qui ont osé dire : "Et si on mettait un turbo sur une familiale ?"
Alors voilà l'histoire de la Suède automobile. Deux marques, deux philosophies, mais une même obsession : faire mieux que les autres. Saab avec son héritage aéronautique et son culte de la performance, Volvo avec sa quête éternelle de la sécurité parfaite.
Des constructeurs qui ont prouvé qu'un petit pays nordique pouvait révolutionner l'industrie automobile mondiale. Et quelque part, dans chaque voiture moderne, il y a un peu de génie suédois qui continue de rouler.
C'est beau, non ?













