1946, gare de Lyon, un étudiant de 20 ans pousse difficilement son vélo vers le quai. Son sac à dos l'écrase, la pente lui fait mal aux jambes, et là, tout d'un coup, il aperçoit un truc bizarre qui le dépasse sans effort. Un vélo... mais avec un petit moteur qui tourne au-dessus de la roue avant. Le type pédale à peine, il avance comme si de rien n'était, et surtout - et ça c'est le plus dingue - il a l'air de s'amuser.
Cet étudiant vient d'assister à la naissance d'un mythe. Le VéloSolex, "la bicyclette qui roule toute seule". Et moi, cette histoire, elle me fascine parce qu'on parle d'un engin qui a tout faux techniquement parlant mais qui va devenir l'un des cyclomoteurs les plus vendus au monde. Plus de 7 millions d'exemplaires, vous vous rendez compte ?
Mais avant de vous raconter comment deux ingénieurs ont révolutionné la mobilité des Français, il faut qu'on remonte en 1905. École Centrale Paris, promotion 1905. Deux gamins brillants se rencontrent sur les bancs de l'école : Marcel Mennesson et Maurice Goudard. À 21 et 24 ans, ils ont tout pour réussir, sauf que Marcel, lui, il a galéré pour arriver jusque-là.
Les deux génies qui ne se doutaient de rien
Marcel Mennesson, orphelin de père à 14 ans. Vous imaginez ? À une époque où les études coûtent une fortune, c'est sa grande sœur qui bosse dans une maison de confection de chapeaux qui va payer ses études. Elle se saigne aux quatre veines pour que son petit frère puisse devenir ingénieur. Et moi, ça me touche cette histoire, parce qu'on voit déjà que Marcel, il a cette détermination qui va le mener loin.
Maurice Goudard, de son côté, c'est un peu plus bourgeois, mais tout aussi génial. Les deux gamins se lient d'amitié et décident qu'ils vont monter leur boîte ensemble. En 1905, à peine diplômés, ils créent leur société. Et devinez quoi ? Ils ne font pas des vélos ! Non, ils fabriquent des radiateurs centrifuges. Je vous jure, des radiateurs !
Mais bon, Marcel et Maurice, ils ont l'œil. Très vite, ils se rendent compte que l'avenir, c'est l'automobile qui démarre. Alors ils se reconvertissent dans les carburateurs. Et là, attention, ça marche du tonnerre. Leur carburateur Solex va équiper pratiquement toutes les voitures françaises de l'époque. Peugeot, Citroën, Renault... tout le monde veut du Solex.
Ah, et le nom "Solex", vous allez voir, c'est une histoire rigolote. Maurice Goudard organise un concours familial en 1910. Les règles ? Trouvez un nom de cinq lettres maximum, deux syllabes, euphonique, qui n'ait aucune signification et qui se prononce pareil dans toutes les langues. Franchement, essayez de faire ça, c'est du sport ! Et c'est comme ça que "Solex" est né, le 14 juin 1910. Trente ans avant le premier cyclomoteur !
La guerre change tout
1914, la guerre éclate. Et là, nos deux associés, ils font un truc qui me laisse sur le cul : ils partent au front et laissent leur entreprise entre les mains de leur secrétaire. Vous vous rendez compte ? Une boîte qui marche du feu de dieu, et eux ils se disent "allez, on va se battre pour la France". C'est beau mais c'est complètement dingue !
Mais c'est justement dans les tranchées que Marcel va avoir l'idée du siècle. Il observe les soldats chargés comme des mulets qui peinent dans les côtes, et il se dit : "Et si on mettait un petit moteur sur un vélo ?" L'idée est là, mais il va falloir attendre 1940 pour qu'elle prenne forme.
1940 : L'idée révolutionnaire naît en pleine guerre
Nous voilà en 1940, la France est occupée, l'essence est rationnée, et Marcel Mennesson - qui a maintenant 56 ans - décide que c'est le moment parfait pour lancer son cyclomoteur révolutionnaire. Révolutionnaire, mais complètement barré techniquement.
Le concept ? Un petit moteur de 38 cm³ posé sur la roue avant d'un vélo, avec une transmission par galet qui appuie directement sur le pneu. Sur le papier, c'est génial. Dans la réalité, c'est un vrai piège à cons ! La répartition des masses est n'importe quoi, la direction devient instable dès qu'on accélère, et par temps de pluie, le galet glisse sur la roue. Mais Marcel s'en fiche, il a la conviction que ça va marcher.
Et vous savez quoi ? Il a raison. En 1943, le VéloSolex est officiellement homologué par décret. En pleine occupation allemande ! J'imagine la tête des bureaucrates de Vichy qui découvrent ce truc bizarre : "Euh, c'est un vélo ou une moto ?" - "Les deux, monsieur l'administrateur, les deux..."
La Renault 4 était bien plus qu'une simple voiture populaire - c'était un symbole de liberté et d'indépendance pour toute une génération de Français. Quand elle est sortie en 1961, personne n'imaginait qu'elle deviendrait l'une des voitures les plus emblématiques de l'Hexagone. Et vous savez quoi ? Cette 4L, elle me rappelle pourquoi j'adore les miniatures automobiles. Parce que tenir une petite 4L au 1/43ème dans ses mains, c'est un peu comme retrouver toute cette époque d'un coup.
C'est d'ailleurs pour ça que j'ai ouvert ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, surtout du 1/43ème, spécialisées dans l'automobile ancienne de 1950 à 1999. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. J'ai du Renault bien sûr, mais aussi Simca, Citroën 2CV, Peugeot 404, des voitures des 24h du Mans, du rallye... un peu de tout quoi.
La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça avec du papier bulle parce que ces petites voitures, ça casse facilement.
Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques modèles qui valent vraiment le détour, notamment des miniatures de cette époque où le VéloSolex régnait en maître sur les routes françaises.
Maintenant, parlons un peu plus de l'explosion de ce petit cyclomoteur révolutionnaire...
L'explosion des années 50-60 : quand la France entière adopte le Solex
1946, c'est parti pour de bon. Le premier VéloSolex de série sort des chaînes avec son moteur de 45 cm³ qui développe la puissance phénoménale de... 0,4 chevaux ! Pour vous donner une idée, c'est à peu près la puissance d'un mixeur électrique. Mais ça suffit largement pour transformer n'importe quel pédalage en balade de santé.
Et là, c'est le raz-de-marée. Les Français découvrent qu'ils peuvent aller au boulot sans suer, emmener les gosses à l'école sans s'essouffler, et surtout - et ça c'est le plus important - rouler pour moins cher qu'un vélo d'occasion. Parce que le prix d'un Solex neuf, c'est moins d'un mois de salaire minimum à l'époque !
Je me dis parfois que Marcel et Maurice, ils avaient tout compris avant tout le monde. Dans les années 50, la France se reconstruit, les gens ont envie de mobilité mais pas les moyens de s'acheter une voiture. Et boom, le Solex arrive pile au bon moment.
Le slogan qui a tout changé
"La bicyclette qui roule toute seule" - franchement, qui a pondu ça ? C'est du génie publicitaire ! En quatre mots, tout est dit. C'est pas compliqué à comprendre, c'est pas pompeux, et ça donne envie. Moi, rien qu'en l'entendant, j'ai envie de monter sur un Solex et de partir explorer la campagne.
Et les chiffres, ils sont hallucinants. En 1964, record absolu : 380 000 Solex vendus. Vous vous rendez compte ? Ça fait 1500 Solex qui sortent des usines chaque jour ! À cette époque-là, voir un Solex, c'est aussi banal que croiser une 2CV sur la route.
Étudiants, ouvriers, employés de bureau, petits commerçants... tout le monde roule en Solex. Et je dois vous avouer un truc : plus j'étudie cette époque, plus je me dis qu'on a perdu quelque chose. Cette simplicité, cette débrouillardise, ce bonheur de rouler avec un engin qui fait du bruit mais qui nous emmène partout...
Quand le Solex devient une star de cinéma
Bon, et là ça va vous faire sourire, mais le Solex, il devient carrément une star ! Jacques Tati, vous le connaissez ? Monsieur Hulot ? En 1958, dans "Mon Oncle", son personnage roule en Solex du début à la fin. Et c'est pas un placement de produit, c'est juste que Tati trouvait que ça collait parfaitement à son personnage : un type un peu rêveur, pas très pratique, mais attachant.
Et puis il y a Brigitte Bardot ! BB en personne qui pose avec un Solex S2200 pour Life Magazine. Franchement, quand je vois ces photos, je me dis que le Solex avait vraiment tout pour lui. C'était cool, c'était pratique, et même les plus grandes stars de l'époque s'affichaient avec. Dans "Les Novices" en 1970, elle roule en Solex et elle a l'air de s'éclater comme une gamine.
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Charles Aznavour aussi, Catherine Deneuve à Saint-Tropez... Tous ces gens-là auraient pu se payer n'importe quelle voiture de luxe, mais non, ils choisissent le Solex. Parce que le Solex, c'est pas tape-à-l'œil, c'est pas prétentieux. C'est juste efficace et fun.
L'évolution technique : du 330 au mythique 3800
Au fil des années, Solex fait évoluer ses modèles. Le 330, le 660, le 1010... Ces chiffres, ça vous dit quelque chose ? Pour les passionnés, c'est comme les millésimes du vin ! Chaque modèle a ses particularités, ses améliorations, ses petits défauts aussi.
Le Solex 1700 des années 60, plus moderne. Puis les S2200, S3300, et enfin le S3800, le plus diffusé de tous. Avec son moteur de 49 cm³, c'est lui qui va accompagner la génération des baby-boomers dans leur jeunesse. Et je parie que certains d'entre vous ont des souvenirs avec ce modèle-là...
Mais bon, il faut que je vous raconte un truc qui me fait toujours marrer. Techniquement, le Solex, c'est un cauchemar ! La transmission par galet qui glisse quand il pleut, le moteur sur la roue avant qui déséquilibre tout, la direction qui devient folle dès qu'on pousse un peu... N'importe quel ingénieur sérieux vous dira que c'est n'importe quoi. Et pourtant, ça marche ! C'est le mystère Solex.
Les années sombres et la renaissance moderne
Bon, toutes les belles histoires ont une fin, et celle du Solex, elle commence à se gâter dans les années 80. La concurrence arrive, les Japonais débarquent avec leurs scooters fiables et performants, et surtout, les jeunes changent. Ils veulent plus de puissance, plus de vitesse, plus de style.
En 1988, c'est fini. Après 42 ans de bons et loyaux services, la production s'arrête. Plus de 7 millions de VéloSolex auront été vendus dans le monde. C'est énorme ! Mais à ce moment-là, on se dit que c'est terminé, que le Solex va rejoindre les souvenirs du passé...
Eh bien non ! En 2013, coup de théâtre : la société Easybike rachète la marque Solex et décide de la relancer. Mais attention, pas n'importe comment. Ils relocalisent une partie de la production en France, à Saint-Lô, et ils innovent avec l'électrique.
L'e-Solex : tradition et modernité
Alors là, je dois vous avouer que je suis bluffé par l'e-Solex. Ils ont gardé l'esprit du cyclomoteur original - cette simplicité, cette facilité d'utilisation - mais avec la technologie d'aujourd'hui. Plus de problème de galet qui glisse, plus d'odeur d'essence, plus de bruit de pétarade. Juste l'assistance électrique quand on en a besoin.
La collection Intemporel reprend même les rondeurs des premiers modèles. C'est un peu comme si Marcel Mennesson revenait nous voir et nous disait : "Vous voyez, mon idée de 1940, elle marche toujours !"
Et ça me fait réfléchir, tout ça. Le Solex, c'est l'histoire d'une innovation qui avait tout faux techniquement mais tout juste humainement. Parce qu'au final, les gens, ils veulent quoi ? Se déplacer facilement, sans se ruiner, sans se prendre la tête. Et ça, le Solex l'a compris dès 1946.
Pourquoi le Solex nous manque encore aujourd'hui
Vous savez ce qui me frappe le plus dans cette histoire ? C'est que le Solex était écologique avant l'heure. Pensez-y : une consommation ridicule, un moteur qui ne tourne que quand c'est nécessaire, la possibilité de pédaler sans assistance... C'était déjà de la mobilité douce !
Et puis il y a quelque chose de profondément français dans le Solex. Cette débrouillardise, cette simplicité assumée, cette façon de faire du bien avec du pas cher. Marcel Mennesson et Maurice Goudard, ils ont créé bien plus qu'un cyclomoteur. Ils ont créé un art de vivre.
Moi, quand je repense à toutes ces histoires - l'orphelin qui devient ingénieur grâce à sa sœur, le concours familial pour trouver un nom, les deux associés qui partent au front en laissant leur boîte à leur secrétaire, le succès mondial d'un engin techniquement bancal - je me dis que c'est ça, l'innovation française.
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C'est pas forcément la technologie la plus avancée, c'est pas forcément le produit le plus sophistiqué. Mais c'est l'intelligence de comprendre ce dont les gens ont vraiment besoin, et de le leur donner avec simplicité et élégance.
Le VéloSolex, "la bicyclette qui roule toute seule", c'est finalement l'histoire d'une époque où on savait encore faire simple et efficace. Une époque où un étudiant pouvait s'acheter un moyen de transport révolutionnaire pour moins d'un mois de salaire. Une époque où les stars de cinéma n'avaient pas honte de rouler avec le même engin que l'ouvrier du coin.
Et aujourd'hui, quand je vois l'e-Solex reprendre du service sur nos routes, je me dis que Marcel et Maurice peuvent être fiers. Leur "bicyclette qui roule toute seule" continue de rouler, 80 ans après sa création. Et elle roulera encore longtemps, j'en suis sûr, parce que l'idée de départ était tellement juste qu'elle traverse les époques.
Voilà pourquoi le VéloSolex reste, pour moi, l'un des plus beaux exemples de génie français. Simple, efficace, et totalement indémodable.














