Przejdź do treści
Jaguar Type E : Enzo Ferrari s'est incliné devant elle

Mars 1961, Salon de Genève. Un homme parcourt les allées entre les stands, observant chaque détail des nouveautés automobiles. Cet homme, c'est Enzo Ferrari. Et quand il s'arrête devant une voiture britannique qu'il n'a jamais vue, il lâche une phrase qui va faire trembler toute l'industrie automobile : "C'est la plus belle voiture du monde."

Vous imaginez ? Enzo Ferrari, le roi de Maranello, celui qui créait les plus belles machines italiennes, venait de s'incliner devant une Jaguar. Pas n'importe laquelle : la Type E. Et je peux vous dire que ce jour-là, toute l'industrie automobile a compris qu'il se passait quelque chose d'extraordinaire.

Mais pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut que je vous raconte l'histoire d'un homme qui détestait qu'on l'appelle styliste. Malcolm Sayer, c'était son nom. Et ce type, il allait révolutionner l'automobile sans même s'en rendre compte.

L'aérodynamicien qui ne voulait pas être styliste

Malcolm Sayer, né en 1916, c'était pas du tout un gars de l'automobile au départ. Non, lui, c'était un ingénieur aéronautique chez Bristol Aircraft pendant la guerre. Vous savez, ces types qui calculaient comment faire voler des avions de chasse à 600 km/h sans qu'ils se disloquent en plein vol.

Et quand il est arrivé chez Jaguar dans les années 50, Sayer avait une obsession : appliquer les lois de l'aérodynamique à l'automobile. Mais attention, le bonhomme, il supportait pas qu'on l'appelle "styliste". Pour lui, c'était limite insultant. Il disait : "Je suis un aérodynamicien, pas un coiffeur !"

Alors que tous les designers de l'époque dessinaient leurs voitures avec des courbes qui leur plaisaient, Sayer, lui, il sortait ses tables logarithmiques et ses calculs mathématiques. Chaque courbe, chaque angle, tout était calculé pour fendre l'air le plus efficacement possible. Pour lui, la beauté devait découler de l'efficacité, pas de l'esthétique pure.

Et je dois bien avouer que quand on regarde le résultat... bah il avait pas tort du tout.

L'héritage de la Type D

Mais Sayer partait pas de rien. Jaguar venait de dominer Le Mans trois années consécutives - 1955, 1956, 1957 - avec leur Type D. Une machine de course absolument redoutable, mais réservée aux circuits.

Sir William Lyons, le patron de Jaguar - on l'appelait "Mr. Jaguar" - avait eu une idée géniale : et si on créait une voiture de route basée sur cette Type D légendaire ? Une voiture que n'importe qui pourrait acheter et conduire tous les jours, mais avec l'ADN d'une gagnante du Mans.

C'est là que Sayer entre en scène. Il prend l'essence de la Type D, ses lignes, sa philosophie aérodynamique, et il la transpose sur une voiture de série. Le résultat ? Une silhouette qui semble sculptée par le vent lui-même.

La naissance d'une légende

Alors maintenant, imaginez-vous en 1961. Les voitures, c'était encore des machines assez carrées, pas forcément très rapides pour la plupart. Et là, Jaguar débarque avec leur Type E.

Un moteur 6 cylindres de 3,8 litres qui développe 265 chevaux. À l'époque, c'était du jamais vu sur une voiture de série ! Elle atteignait 240 km/h, ce qui en faisait littéralement l'une des voitures de production les plus rapides au monde.

Mais le plus dingue, c'était son prix. Vous savez combien elle coûtait ? Environ 2 250 livres sterling. Pour vous donner une idée, une Ferrari de l'époque, c'était facilement le double, voire le triple ! Jaguar venait de démocratiser la supercar.

Explorez notre sélection de miniatures

Cherchez à travers notre sélection de plus de 1500 modèles. Parcourez nos différentes catégories : voitures françaises, étrangères, sport & compétition, véhicules de métiers, par époques..

Les innovations qui ont tout changé

Techniquement parlant, la Type E, c'était révolutionnaire. Suspension arrière indépendante, freins à disque sur les quatre roues - à l'époque, la plupart des voitures avaient encore des freins à tambour - et un châssis monocoque qui garantissait rigidité et légèreté.

Tout ça, c'était des technologies qu'on retrouvait sur les voitures de course, mais là, c'était disponible en concession ! Et je peux vous dire que ça n'est pas passé inaperçu.

Le sprint nocturne qui a marqué l'histoire

Maintenant, il faut que je vous raconte l'anecdote la plus dingue du lancement de la Type E. On est au Salon de Genève, mars 1961. Jaguar présente leur nouveau bijou, et là... c'est l'hystérie totale.

Les visiteurs se pressent autour du stand, les journalistes mitraillent, tout le monde veut voir de près cette merveille. Et Sir William Lyons réalise soudain qu'une seule voiture sur le stand, ça ne suffit pas. Il lui faut absolument un deuxième exemplaire, et vite !

Alors il décroche son téléphone et appelle Norman Dewis, le pilote d'essai de Jaguar, resté à l'usine de Coventry. Et là, il lui sort : "Norman, il faut que tu prennes la roadster Type E du garage et que tu viennes à Genève. Maintenant."

Dewis regarde sa montre, calcule rapidement : 1 300 kilomètres, pas d'autoroute à l'époque, et il faut qu'il soit là pour l'ouverture du salon le lendemain matin. Vous savez ce qu'il fait ? Il grimpe dans la Type E et il fonce dans la nuit.

Dix heures plus tard, après avoir maintenu une moyenne de 110 km/h sur des routes de campagne, Dewis arrive à Genève. Juste à temps. Et quand il gare la roadster à côté du coupé déjà exposé, l'effet est immédiat : tout le monde comprend que Jaguar vient de frapper un grand coup.

Moi, ça me fait toujours rêver cette histoire. Traverser l'Europe en pleine nuit au volant d'une Type E toute neuve... il y a pire comme boulot, non ?

La révolution Bernard Miniatures

Vous savez, la Type E, elle me rappelle pourquoi j'adore les voitures de cette époque. Parce que c'était l'âge d'or de l'automobile, quand l'élégance et la performance se mariaient parfaitement. Et tenir une petite Type E au 1/43ème dans ses mains, c'est un peu comme avoir un morceau de cette légende chez soi.

C'est d'ailleurs pour ça que j'ai ouvert ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, principalement du 1/43ème, et bien sûr quelques magnifiques Type E. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme.

J'ai du Jaguar bien sûr, mais aussi tout l'univers de l'automobile ancienne des années 50 à 90 : Aston Martin, Ferrari, Porsche, Alpine... un peu de tout quoi. La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça avec du papier bulle parce que ces petites merveilles, ça casse facilement.

Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques Type E miniatures qui valent vraiment le détour.

Maintenant, parlons un peu plus de cette révolution qu'a représentée la Type E...

Quand les célébrités s'arrachent la Type E

Parce que évidemment, avec une voiture pareille, tout le gratin de l'époque voulait la sienne. Steve McQueen, Brigitte Bardot, Frank Sinatra... La Type E est devenue LE symbole des Swinging Sixties.

Et d'ailleurs, il faut que je vous raconte l'histoire complètement dingue de Steve McQueen et du chef suisse. Alors, on est pendant le tournage du film "Le Mans", et McQueen mange tous les jours dans le même restaurant tenu par un certain Alfred "Fredy" Zurbrügg.

Ce chef avait même inventé un plat spécial qu'il avait appelé le "Steve Steak" en l'honneur de l'acteur. McQueen était tellement content qu'un jour, il propose au chef de choisir entre trois voitures en cadeau : une Porsche 911, une Mercedes SL et une Jaguar Type E.

Zurbrügg réfléchit pas longtemps et choisit la Type E. Mais là, petit problème : le bonhomme n'avait même pas le permis de conduire ! McQueen lui répond en allemand : "C'est une lacune dans ton éducation."

Le plus fou ? Zurbrügg a gardé cette Type E pendant 52 ans ! Imaginez un peu : recevoir une Jaguar Type E de Steve McQueen et la conserver toute sa vie...

L'art à l'état pur

Mais ce qui prouve vraiment le statut exceptionnel de la Type E, c'est qu'en 1996, le Museum of Modern Art de New York l'a ajoutée à sa collection permanente de design. Une voiture dans un musée d'art moderne ! Il n'y a que six automobiles au monde à avoir reçu cette distinction.

Vous imaginez ? Être exposée aux côtés des œuvres de Picasso et Warhol... Sayer avait réussi son pari : créer une voiture qui soit aussi une œuvre d'art.

L'évolution d'une icône

La Type E a eu droit à trois séries de production entre 1961 et 1975. Plus de 70 000 exemplaires au total ! La Série 1, celle qui nous intéresse le plus, avec son moteur 3,8 litres et sa boîte de vitesses Moss dont le premier rapport n'était même pas synchronisé.

En 1964, Jaguar sort la Série 2 avec un moteur 4,2 litres plus généreux en couple. Et en 1971, c'est la révolution : un V12 de 5,3 litres ! Mais bon, moi je reste un puriste de la Série 1. C'est celle qui a provoqué le coup de foudre d'Enzo Ferrari, et ça, ça ne se discute pas.

Les chiffres qui donnent le tournis

Pour vous donner une idée des prix à l'époque : une Type E, c'était 40 700 francs en France. En face, vous aviez la Porsche 356 B à 28 950 francs, mais avec seulement 88 chevaux et une vitesse de pointe de 175 km/h. L'Aston Martin DB4 montait à 72 000 francs, et la Mercedes 300 SL à 60 400 francs.

Jaguar offrait tout simplement le meilleur rapport performance/prix du marché. Et avec quelle élégance !

L'héritage du Mans qui continue

Vous savez ce qui me fascine le plus dans cette histoire ? C'est que le moteur de la Type E, c'était exactement le même bloc qui avait donné cinq victoires consécutives à Jaguar aux 24 Heures du Mans durant les années 50 avec les Types C et D.

Imaginez : vous achetiez une voiture de route avec un moteur de gagnant du Mans ! C'était ça, la magie de la Type E. Vous aviez littéralement la technologie de course entre vos mains, accessible pour le prix d'une belle berline allemande.

Ce 6 cylindres en ligne, avec sa culasse en aluminium et son bloc en fonte, il crachait ses 265 chevaux avec une régularité de métronome. Et ce bruit... ah, ce bruit ! Un ronronnement grave et mélodieux qui vous donnait des frissons à chaque coup d'accélérateur.

Malcolm Sayer et ses tables logarithmiques

Mais revenons à notre aérodynamicien obsessionnel. Parce que ce que Sayer a accompli avec la Type E, c'est proprement génial. Il a créé une forme qui reste parfaite plus de 60 ans après.

Vous savez comment il travaillait ? Pas de dessins romantiques ou d'esquisses inspirées. Non, Sayer sortait ses calculs mathématiques, ses tables logarithmiques, et il déterminait scientifiquement quelle devait être la forme optimale pour fendre l'air.

Le résultat ? Un coefficient de traînée exceptionnel pour l'époque, et surtout cette silhouette intemporelle qui continue de faire tourner les têtes aujourd'hui. C'est ça, le génie : créer quelque chose de beau en ne cherchant que l'efficacité.

Quand Enzo Ferrari s'incline

Revenons à cette fameuse scène du Salon de Genève. Enzo Ferrari qui découvre la Type E et qui lâche : "C'est la plus belle voiture du monde." Vous mesurez l'impact de cette phrase ?

Ferrari, c'était l'homme qui créait les plus belles voitures d'Italie. Ses 250 GT, ses GTO, c'étaient des œuvres d'art à quatre roues. Et là, il reconnaissait la supériorité esthétique d'une britannique !

Je me demande parfois ce qui lui est passé par la tête à ce moment-là. Est-ce qu'il a regretté ses mots ? Est-ce qu'il a pensé : "Merde, qu'est-ce que je viens de dire ?" Ou alors, est-ce qu'il était sincèrement admiratif devant cette perfection signée Sayer ?

En tout cas, cette phrase a fait le tour du monde et elle a définitivement inscrit la Type E dans la légende automobile.

L'automobile devient art

Parce que c'est bien de ça qu'il s'agit. Avec la Type E, l'automobile est devenue art. Et je ne dis pas ça pour faire joli : quand le MoMA de New York décide d'exposer votre voiture aux côtés des plus grandes œuvres du XXe siècle, c'est que vous avez touché quelque chose d'universel.

Sayer avait réussi à créer une forme pure, mathématiquement parfaite, et pourtant profondément émouvante. C'est ça, le paradoxe de la Type E : née de calculs froids, elle dégage une sensualité à couper le souffle.

Commandez en toute sérénité

Livraison gratuite dès 75€, colis protégés avec soin et plus de 1000 clients déjà satisfaits. Découvrez pourquoi les collectionneurs nous font confiance.

L'héritage qui perdure

Aujourd'hui, plus de 60 ans après sa présentation, la Type E continue de fasciner. Les exemplaires en bon état atteignent des sommes astronomiques dans les ventes aux enchères. Et à chaque fois qu'une maison de vente présente une Type E Série 1, c'est l'événement.

Mais au-delà de la spéculation, ce qui me touche, c'est que cette voiture continue d'émouvoir. Quand vous croisez une Type E dans la rue - et ça m'arrive encore parfois -, tout le monde s'arrête. Petits et grands, connaisseurs ou non, tout le monde est sous le charme.

C'est ça, la marque des grandes créations : elles traversent les époques sans prendre une ride. Et la Type E, avec ses lignes intemporelles, elle a cette capacité magique à nous transporter instantanément dans les années 60, cette époque où tout semblait possible.

Malcolm Sayer, le génie méconnu

Malcolm Sayer est mort en 1970, à seulement 54 ans. Il n'a donc pas vu la Type E devenir cette icône absolue qu'elle est aujourd'hui. Mais quelque part, il avait déjà accompli l'œuvre de sa vie.

Cet homme qui refusait d'être appelé styliste, qui ne jurait que par ses équations et ses calculs, avait créé sans le savoir l'une des plus belles voitures de tous les temps. Et ça, mes amis, c'est ce qu'on appelle le génie.

La prochaine fois que vous verrez une Type E, pensez à Malcolm Sayer et à ses tables logarithmiques. Pensez à ce sprint nocturne de Norman Dewis vers Genève. Pensez à Enzo Ferrari s'inclinant devant cette merveille britannique.

Parce que la Jaguar Type E, ce n'est pas juste une voiture. C'est un condensé de passion, de génie technique et d'élégance pure. Et ça, ça ne s'invente pas.

Sommaire
Auteur
Bonjour et bienvenue sur Bernard Miniatures ! Je suis Bernard, et j'ai le plaisir de vous présenter mon site dédié aux voitures miniatures.

Illustration Voitures Rétros Vintage France
Le secret technique de Malcolm Sayer que Jaguar a caché