On est le 24 décembre 1898, il fait un froid de canard à Montmartre et dans la rue Lepic - vous savez, cette rue tellement pentue qu'elle fait suer même les voitures d'aujourd'hui - un jeune homme de 21 ans s'apprête à relever un pari complètement fou. Il a construit une espèce de tricycle motorisé dans le garage de papa-maman, et là, devant ses frères et quelques amis éméchés par le réveillon, il prétend qu'il va remonter cette rue en voiture. En 1898 ! À une époque où les chevaux regardent encore ces machines de travers...
Ce soir-là, ce gamin va empocher ses 12 premières commandes fermes et lancer sans le savoir l'un des plus grands empires automobiles de l'histoire. Mais ce qu'il ne sait pas encore, c'est que son ascension fulgurante se terminera de la façon la plus dramatique qui soit, dans une cellule de prison, accusé de trahison. Je vous raconte aujourd'hui l'histoire de Louis Renault, du petit bricoleur de génie au capitaine d'industrie, et croyez-moi, c'est un sacré parcours.
Le petit prodige de Boulogne-Billancourt
Louis Renault naît en 1877 dans une famille bourgeoise parisienne, et très vite, on comprend qu'on a affaire à un gamin pas comme les autres. À 8 ans - vous avez bien entendu, 8 ans - il installe le courant électrique dans la maison familiale. Franchement, moi à 8 ans je savais à peine faire mes lacets, alors installer l'électricité... Et ce n'est que le début ! À 10 ans, il fabrique son propre appareil photographique. Non mais sérieusement, ce gamin était un génie ou quoi ?
À 14 ans, Louis convainc ses parents de lui installer un véritable atelier au fond du jardin familial de Boulogne-Billancourt. Et là, c'est parti pour des heures et des heures à bricoler, modifier des moteurs, dessiner des plans, déposer ses premiers brevets. Je vous jure que si j'avais eu ce talent à cet âge-là, ma mère m'aurait probablement enfermé par peur que je fasse exploser la maison.
Mais bon, revenons à notre réveillon de Noël de 1898. Louis a maintenant 21 ans et il vient de terminer sa première "voiturette", comme on disait à l'époque. En gros, il a pris un tricycle De Dion-Bouton et l'a bidouillé de fond en comble. Le résultat ? Une petite machine qui ne paye pas de mine mais qui va changer l'histoire.
Le pari qui a tout changé
Donc on est là, rue Lepic, et Louis lance à ses potes : "Les gars, je parie que ma petite machine va monter cette côte sans broncher." Vous imaginez la scène ? En 1898, les voitures, c'était encore de la science-fiction pour la plupart des gens. Ses frères Marcel et Fernand sont là, quelques amis aussi, et tout le monde se dit probablement qu'ils vont assister à un beau plantage en direct.
Mais non ! Le petit engin de Louis gravit la rue Lepic comme si de rien n'était. Et là, c'est l'euphorie totale. Ses amis n'en reviennent pas, et surtout, ils sortent leurs porte-monnaie. Douze commandes fermes assortie d'un acompte de soixante louis d'or chacune ! Pour vous donner une idée, à l'époque c'était une petite fortune, de quoi voir venir largement.
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Et c'est là que Louis prend la décision de sa vie : il va devenir constructeur automobile. Terminé le bricolage du dimanche, maintenant c'est du sérieux !
La naissance d'un empire familial
Le 25 février 1899, à peine deux mois après le fameux pari, les trois frères Renault créent officiellement leur société : "Renault Frères". Marcel et Fernand apportent chacun 30 000 francs - une somme colossale pour l'époque - et Louis, lui, apporte son génie et ses brevets. Au début, il n'est même que salarié dans sa propre entreprise, vous vous rendez compte ?
Mais Louis a un atout secret dans sa manche : il vient d'inventer la boîte de vitesses à prise directe. Et ça mes amis, c'est une révolution ! Tous les constructeurs de l'époque vont s'arracher cette innovation. Cette petite invention va lui rapporter près de 3,5 millions de francs en redevances jusqu'en 1914, de quoi voir venir, comme on dit !
Les frères Renault, rois de la course
Entre 1899 et 1903, Louis et Marcel dominent littéralement les courses de voiturettes. Paris-Trouville, Paris-Ostende, Paris-Bordeaux... ils gagnent tout ! Imaginez un peu l'ambiance : deux frères qui se disputent les victoires au volant de leurs propres créations. C'était l'époque héroïque de l'automobile, celle où les constructeurs prouvaient la fiabilité de leurs machines en les poussant à fond sur les routes de France.
Les commandes affluent, la petite entreprise familiale grandit à vue d'œil. En 1905, Renault reçoit sa première grosse commande : 250 taxis ! Et là, on ne parle plus d'artisanat mais de véritable production en série. Louis Renault devient le premier constructeur automobile français.
Mais voilà, dans cette success story, il va y avoir un drame qui va tout changer...
La tragédie qui a tout changé
Le 24 mai 1903, lors de la course Paris-Madrid, l'impensable arrive. Marcel, 31 ans, le frère adoré de Louis, celui avec qui il partageait cette passion dévorante de la vitesse, se tue au volant de sa Renault. Je ne peux même pas imaginer le choc pour Louis. Son frère, son partenaire, son complice... parti d'un coup.
Cette tragédie va transformer radicalement Louis Renault. Le jeune homme expansif et enjoué devient un patron autoritaire et cassant. Il fera placer le buste de Marcel aux portes de l'usine, comme un gardien éternel, et n'participera plus jamais à une course automobile. La compétition, c'est fini, terminé.
À 26 ans seulement, j'imagine qu'il se dit peut-être qu'il vaut mieux se consacrer à quelque chose de plus... utile. Et c'est exactement ce qui va se passer.
Vous savez quoi ? La passion pour l'automobile ancienne, ça me rappelle pourquoi j'ai créé ma boutique BernardMiniatures.fr. Parce que tenir une petite Renault des années 1900 au 1/43ème dans ses mains, c'est un peu comme toucher cette époque héroïque du doigt. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, surtout du 1/43ème, avec une belle collection de modèles Renault justement - de la Type A de 1899 jusqu'aux modèles des années 90. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça parce que ces petites merveilles, ça casse facilement. Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - vous verrez, j'ai quelques perles qui valent vraiment le détour. Maintenant, revenons à notre Louis et à son ascension fulgurante...
L'inventeur de génie au service de la nation
En 1914, la guerre éclate et Louis Renault va prouver que son génie ne se limite pas aux voitures. Ses usines vont contribuer massivement à l'effort de guerre en produisant 7 millions d'obus et des moteurs d'avion. Mais l'épisode le plus célèbre, c'est celui des fameux "Taxis de la Marne".
Septembre 1914, la bataille de la Marne fait rage. L'armée française a besoin de transporter des troupes rapidement. Et là, on réquisitionne 1 200 taxis Renault pour emmener les soldats au front ! Vous imaginez la scène ? Des taxis parisiens qui partent à la guerre !
La facture des taxis héroïques
Mais voilà le détail croustillant : après cette opération héroïque, l'armée française a dû payer 70 012 francs pour les trajets ! Les chauffeurs avaient scrupuleusement fait tourner leurs compteurs selon le règlement municipal. Pour vous donner une idée, ça représenterait plus de 23 millions de dollars d'aujourd'hui ! Franchement, j'adore cette histoire - même en temps de guerre, les taxis restent des taxis !
Mais Louis ne s'arrête pas là. En 1917, il se met aux commandes de son propre char de guerre, le Renault FT. Le 22 février 1917, c'est lui-même qui dirige les essais de cette nouvelle arme qu'il vient de concevoir. 3 700 exemplaires seront construits en 18 mois, et ce char révolutionnaire définira le modèle du char de combat moderne jusqu'en 1940.
L'empire de l'entre-deux-guerres
Les années 20 et 30, c'est l'apogée pour Louis Renault. En 1929, il inaugure la très moderne usine de l'Île Seguin à Boulogne-Billancourt, cette fameuse usine qui deviendra le symbole de l'industrie automobile française. Son empire s'étend sur 100 hectares et emploie 38 000 personnes en 1939 !
Au cours de sa carrière, Louis déposera plus de 500 brevets. 500 ! Moi qui ai du mal à déposer un simple colis à La Poste sans me tromper d'adresse... Cet homme était une machine à inventer, un véritable génie industriel.
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Renault diversifie ses activités : voitures, camions, tracteurs, moteurs d'avion, chars... Louis Renault n'est plus seulement un constructeur automobile, c'est devenu un véritable capitaine d'industrie, l'un des hommes les plus puissants de France.
Le perfectionniste éternel
Vous savez ce qui m'impressionne le plus chez Louis Renault ? C'est qu'il n'a jamais perdu cette âme de bricoleur de ses débuts. Même à la tête de son empire, il continuait à mettre les mains dans le cambouis, à améliorer ses machines, à repenser chaque détail. Ce mec était littéralement obsédé par la perfection technique.
Mais voilà, toutes les belles histoires ont une fin, et celle de Louis Renault va être particulièrement dramatique...
La chute du géant
1940, la France est occupée. Louis Renault, comme beaucoup d'industriels de l'époque, se retrouve dans une situation impossible : continuer à faire tourner ses usines sous l'occupation allemande ou voir ses 38 000 ouvriers au chômage et ses installations détruites. Il choisit de continuer la production.
Mais à la Libération, cette décision va lui coûter cher. Le 23 septembre 1944, Louis Renault est arrêté et accusé de collaboration avec l'ennemi. L'homme qui avait tant donné pour la France pendant la Première Guerre mondiale se retrouve dans une cellule de prison.
Une mort dans l'ombre
Un mois plus tard, le 24 octobre 1944, Louis Renault meurt en prison à l'âge de 67 ans. Les circonstances de sa mort restent controversées à ce jour. Il n'aura jamais pu se défendre, jamais pu expliquer ses choix.
En janvier 1945, son entreprise est nationalisée et devient la Régie Renault. L'empire qu'il avait bâti de ses mains lui échappe définitivement. C'est probablement l'une des fins les plus injustes de l'histoire industrielle française.
L'héritage d'un visionnaire
Aujourd'hui, quand on roule en Renault, on roule encore un peu avec l'héritage de ce gamin qui bricolait dans le garage familial de Boulogne-Billancourt. De la Type A de 1899 aux modèles actuels, il y a une filiation directe avec ce petit génie qui avait eu l'audace de parier qu'il pouvait remonter la rue Lepic un soir de Noël.
Louis Renault aura marqué l'histoire de l'automobile française comme peu d'hommes l'ont fait. Du bricoleur au capitaine d'industrie, il aura vécu mille vies en une seule, connu les plus grands triomphes et la chute la plus brutale.
Son histoire nous rappelle que derrière chaque grande marque automobile, il y a souvent un homme ou une femme qui a osé rêver plus grand, qui a eu le culot de croire en ses idées quand tout le monde doutait. Et ça, franchement, c'est beau.
Voilà pourquoi j'aime tant raconter ces histoires et collectionner ces petites voitures qui portent en elles toute cette mémoire. Parce qu'au fond, chaque miniature raconte l'histoire d'un rêve devenu réalité.














