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Mercedes Classe X : L'échec à 52 000€ qui a tué les pick-ups européens

Printemps 2017, le salon automobile de Genève. Mercedes-Benz dévoile en grande pompe son tout nouveau pick-up Classe X. Un véhicule qui, selon eux, va révolutionner le marché européen des utilitaires. Sauf que trois ans plus tard, c'est l'enterrement de première classe. 16 700 ventes dans le monde en 2018, et basta. Fin de la récré.

Vous savez pourquoi ? Parce que faire de l'américain quand on est européen, c'est compliqué. Et cette histoire du Classe X, c'est un peu l'histoire de tous les pick-ups européens : des tentatives parfois géniales, souvent ratées, mais toujours fascinantes de copier ce qui marche outre-Atlantique.

Alors aujourd'hui, je vais vous raconter l'épopée des pick-ups européens, ces véhicules qui ont voulu conquérir un marché dominé par les Américains. Une histoire qui commence dans les années 70 avec un électrotechnicien alsacien visionnaire, qui passe par des échecs commerciaux retentissants, et qui nous mène jusqu'aux dernières tentatives d'électrification.

Parce que vous allez voir, l'Europe a toujours eu un rapport compliqué avec le pick-up. Entre la fiscalité qui massacre tout, les constructeurs qui ne savent pas trop quoi faire, et les consommateurs qui ne comprennent pas l'intérêt... bah ça donne des histoires croustillantes.

Henri Dangel : L'Alsacien qui a inventé le pick-up français

Bon, commençons par le commencement. Fin des années 70, Henri Dangel. Ce type, c'est un électrotechnicien alsacien qui a un truc avec les voitures. Dans les années 60, il fabriquait déjà des barquettes de course qu'il appelait les "Mangouste". Puis il devient importateur de jantes BBS. Bref, un passionné qui touche à tout.

Et puis un jour, Henri a son éclair de génie. Il se dit : "Et si je créais un kit 4x4 adaptable sur voiture de série ?" Vous imaginez ? À l'époque, on avait soit des trucs militaires type Land Rover, soit des voitures classiques. Rien entre les deux.

Son choix se porte sur la Peugeot 504 break. Pourquoi la 504 ? Selon lui, c'était la plus fiable. Et il avait pas tort, la 504 c'était du costaud. Henri développe donc son système de transmission intégrale, et là... Peugeot adopte officiellement son système dès 1981.

Imaginez la scène : un petit gars d'Alsace qui arrive chez Peugeot avec ses plans sous le bras, et qui convainc un constructeur automobile de reprendre son invention. C'est beau, non ?

Résultat : entre 1981 et 1985, Dangel produit 3 168 pick-ups et 1 142 breaks 504 4x4. C'est pas énorme, mais c'est le premier pick-up 4x4 français moderne. Et moi, je trouve ça fascinant parce que ça montre qu'on avait les compétences en Europe, on savait faire.

La Peugeot 504 Pick-up : Un marathon de 26 ans

D'ailleurs, parlons un peu de cette Peugeot 504 pick-up. Ce truc, c'est un monument. Lancée en septembre 1979, elle sera produite pendant... accrochez-vous... 26 ans. Jusqu'en 2005 ! Vous vous rendez compte ? Une voiture qui traverse trois décennies sans broncher.

Mais le truc le plus dingue, c'est qu'il a fallu 10 ans pour la développer. Dix ans ! Pourquoi ? Parce que transformer une carrosserie monocoque en version utilitaire, c'est compliqué. C'était si complexe que Peugeot avait confié l'assemblage à Chausson, les spécialistes des véhicules commerciaux.

Et cette 504 pick-up, elle a eu son moment de gloire inattendu. En 1988, le Pape Jean-Paul II en utilise une lors de son voyage à Lyon. Je vous jure, le Pape en pick-up Peugeot ! Ça donne une aura quasi divine à un véhicule utilitaire français qui était pourtant en fin de carrière.

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Au total, environ 5 500 pick-ups 504 Dangel 4x4 furent construits jusqu'en 1994. Pas mal pour un marché de niche, non ?

Les années 80-90 : L'Europe cherche sa voie

Bon, pendant que Peugeot faisait sa 504 pick-up, Volkswagen tentait un truc aux États-Unis. En 1979, ils sortent la Rabbit Pick-up, uniquement pour le marché nord-américain. Et vous savez quoi ? Ils avaient même prévu des phares rectangulaires spécifiques parce que les phares ronds H4 n'étaient pas homologués aux USA.

Cette Rabbit Pick-up, c'était juste une Golf avec une benne. L'empattement rallongé à 262 cm pour accueillir une benne de 2,4 m³. Simple, efficace, et ça transformait une petite voiture en utilitaire à l'américaine. Mais ça, c'était pour les Américains. En Europe ? Rien.

Et moi, ça me fait réfléchir. Pourquoi Volkswagen n'a pas essayé le coup en Europe ? Peut-être qu'ils pensaient que le marché n'était pas prêt. Peut-être qu'ils avaient raison, d'ailleurs.

Renault Express : Le potentiel gâché

Parce que regardez le Renault Express de 1985. Ce petit utilitaire, basé sur la Super 5, il s'est vendu à... tenez-vous bien... 1,7 million d'exemplaires ! 1,7 million ! Ça montre bien que l'Europe avait un potentiel énorme pour les véhicules utilitaires légers.

Mais jamais, jamais Renault n'a pensé à en faire un vrai pick-up. C'est dommage, parce qu'avec un succès pareil, ils auraient pu créer une vraie dynamique européenne.

Au lieu de ça, on a laissé les Américains et les Japonais nous montrer comment faire. Et ça, c'est typiquement européen : on a les idées, on a le savoir-faire, mais on n'ose pas.

2000-2010 : Les tentatives de percée

Bon, les années 2000 arrivent, et là l'Europe commence à se dire qu'il faut peut-être essayer quelque chose. En 2007, Dacia lance le Logan Pick-up. Produit dans l'usine de Mioveni en Roumanie, exporté vers l'Afrique du Sud sous le badge Nissan NP200.

Ironiquement, ce pick-up "européen" n'a jamais vraiment conquis l'Europe. Il était surtout vendu en Afrique et en Amérique du Sud. Vous voyez le problème ? On fabrique en Europe, mais on vend ailleurs. C'est un peu le syndrome du prophète qui n'est pas reconnu dans son pays.

Et moi, je me dis que c'est révélateur de notre rapport au pick-up. On sait faire, mais on assume pas. Comme si c'était pas assez noble pour nous, les Européens sophistiqués.

Mais la vraie révolution, elle va venir de l'alliance Renault-Nissan.

2017 : L'année de tous les espoirs (et de tous les échecs)

2017, c'est l'année où l'Europe décide vraiment de se lancer. Renault sort l'Alaskan, Mercedes dévoile son Classe X. Sur le papier, ça sonne bien : "un pick-up musclé à la conquête de l'Europe".

Sauf que voilà, tous ces véhicules ont un point commun : ils sont basés sur le Nissan Navara. L'Alaskan ? C'est un Navara avec un losange. Le Classe X ? Un Navara avec une étoile.

Et là, Mercedes fait l'erreur du siècle. Ils prennent la base technique du Navara, ils collent leur étoile dessus, et ils le vendent... 52 272 € contre 31 810 € pour le Navara ! Vous vous rendez compte ? 20 000 € de plus pour le même véhicule !

Évidemment, c'est l'échec total. 16 700 ventes mondiales en 2018, et en 2020, c'est terminé. Mercedes arrête les frais.

Moi, cette histoire du Classe X, elle me fascine. Parce qu'elle résume tout le problème européen avec les pick-ups : on veut faire du premium sur un segment qui demande du robuste et de l'accessible.

Vous savez ce que j'ai aimé dans les voitures miniatures des années 80-90 ? C'est cette époque où les constructeurs européens osaient encore expérimenter. Ils sortaient des modèles atypiques, des versions spéciales. Aujourd'hui, on dirait qu'ils ont peur de prendre des risques.

D'ailleurs, en parlant d'expérimentation, j'ai justement quelques pièces exceptionnelles de cette époque sur ma boutique BernardMiniatures.fr. Des modèles rares de voitures européennes des années 80-90, cette période où tout semblait possible en automobile. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, principalement du 1/43ème, avec des véhicules de cette époque dorée de l'automobile européenne.

Je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer ces petites merveilles avec du papier bulle.

Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - vous verrez, j'ai quelques utilitaires européens de l'époque qui valent vraiment le détour.

Mais revenons à nos pick-ups européens, parce que l'histoire ne s'arrête pas là.

Ford Ranger : L'exception qui confirme la règle

Pendant que Mercedes plantait son Classe X, Ford réussissait un truc remarquable avec son Ranger. Ce pick-up est devenu le plus vendu en Europe depuis huit ans. Il représente près de la moitié des ventes de pick-ups sur sept marchés européens majeurs.

Mais attention, Ford n'est pas un constructeur européen au sens strict. C'est un Américain qui sait faire des pick-ups. Et son succès repose largement sur un avantage fiscal en France. Parce que oui, la fiscalité, c'est le vrai fléau des pick-ups en Europe.

La fiscalité française : Le tueur de pick-ups

Alors là, accrochez-vous bien. En 2018, la France introduit un malus écologique qui va littéralement massacrer le marché des pick-ups. Des pénalités qui peuvent atteindre 60 000 € pour les pick-ups double cabine ! Soixante mille euros !

Vous imaginez ? Vous achetez un Volkswagen Amarok, et en plus du prix du véhicule, vous payez 60 000 € de malus. À ce niveau-là, c'est plus de la dissuasion, c'est de l'interdiction déguisée.

Résultat, Volkswagen cloué au sol avec son Amarok. Un véhicule qui était pourtant correct, mais qui devient invendable en France à cause de cette fiscalité punitive.

Et moi, ça me rend dingue cette histoire. Parce que pendant qu'on pénalise les pick-ups européens, les SUV américains de 2,5 tonnes passent tranquillement entre les mailles du filet. Y'a une logique que je saisis pas.

2015-2025 : L'ère des partenariats forcés

Face à ces difficultés, les constructeurs européens ont trouvé une solution : s'associer. Le partenariat Ford-Volkswagen, par exemple, qui donne naissance aux nouveaux Ranger et Amarok fabriqués dans les mêmes usines.

Volkswagen a même admis publiquement que sans ce partenariat avec Ford, il n'y aurait pas eu de seconde génération d'Amarok. Aveu d'échec ou réalisme économique ? Probablement les deux.

Et c'est là qu'on réalise le paradoxe européen : on a les technologies, on a les usines, on a même les marchés... mais on n'arrive pas à créer une filière pick-up européenne autonome.

Volkswagen Caddy : L'histoire d'un malentendu

D'ailleurs, petite anecdote savoureuse : en 1979, Volkswagen sort la Rabbit Pick-up aux États-Unis. Avec des phares rectangulaires spécifiques car les phares ronds H4 n'étaient pas homologués. Cette voiture conservait l'empattement rallongé à 262 cm pour accueillir une benne de 2,4 m³.

C'était génial, ça transformait une simple Golf en utilitaire à l'américaine. Mais en Europe ? Rien. On a attendu des décennies pour avoir le Caddy, et encore, c'est pas vraiment un pick-up.

Moi, ça me fascine cette histoire. Volkswagen avait la solution dès 1979, mais ils l'ont gardée pour les Américains. Comme si on était pas dignes d'avoir des pick-ups en Europe.

L'avenir : L'électrification comme dernière chance ?

Aujourd'hui, les constructeurs européens tentent leur va-tout avec l'électrification. Ford Ranger PHEV, Toyota Hilux hybride 48V, et même le chinois Maxus eTerron 9 entièrement électrique.

L'idée, c'est de contourner les malus écologiques en proposant des versions électrifiées. Malin, mais est-ce que ça va marcher ?

Moi, je suis sceptique. Pas sur la technologie, mais sur l'approche. On essaie encore une fois de faire compliqué là où les Américains font simple. Un pick-up électrique de 60 000 €, c'est peut-être l'avenir, mais c'est pas la démocratisation.

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Conclusion : L'Europe et ses complexes

Au final, l'histoire des pick-ups européens, c'est l'histoire de nos complexes. On a toujours eu l'impression que ce segment était "pas pour nous". Trop américain, trop rustique, pas assez raffiné.

Pourtant, Henri Dangel avait montré la voie dès les années 70. Sa Peugeot 504 4x4, c'était exactement ce qu'il fallait faire : prendre une base européenne fiable, y ajouter de la technologie, et créer quelque chose d'unique.

Mais au lieu de ça, on a préféré faire du rebadging. Prendre des Nissan, coller nos logos dessus, et espérer que ça passe. Résultat : échec sur toute la ligne.

Et vous savez quoi ? Ça me rend nostalgique de cette époque où les constructeurs européens osaient. Les années 80-90, quand ils sortaient des trucs fous, des concepts audacieux. Cette époque où une Peugeot 504 pick-up pouvait côtoyer une Renault Express et où tout semblait possible.

Aujourd'hui, on subit la fiscalité, on fait du partenariat forcé, et on espère que l'électrification va nous sauver. C'est peut-être pragmatique, mais c'est moins rêveur.

Alors voilà, c'était l'histoire des pick-ups européens. Une histoire de ratés magnifiques, de tentatives avortées, mais aussi de quelques réussites comme cette 504 qui a traversé trois décennies.

Et qui sait ? Peut-être qu'un jour, un nouveau Henri Dangel sortira de son garage avec l'idée du siècle. Un pick-up 100% européen qui fera trembler les Américains. En attendant, on peut toujours rêver en regardant les miniatures de cette époque où tout était encore possible.

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Bonjour et bienvenue sur Bernard Miniatures ! Je suis Bernard, et j'ai le plaisir de vous présenter mon site dédié aux voitures miniatures.

Illustration Voitures Rétros Vintage France
Le jour où Henri Dangel a failli révolutionner Peugeot