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Paul BRACQ : Le Français qui a dessiné Mercedes ET BMW

Octobre 1954, quelque part sur une route allemande. Un jeune Français de 21 ans au volant d'une Mercedes 300 noire roule vers Stuttgart. Mission simple : conduire la voiture de l'état-major vers l'usine pour maintenance. Sauf que ce petit trajet de routine va changer le cours de l'automobile mondiale. Parce que ce jeune homme qui tient le volant, c'est Paul Bracq, et dans sa sacoche, il transporte des dessins qui vont révolutionner Mercedes, puis BMW, et transformer à jamais l'industrie automobile allemande.

Je vais vous raconter l'histoire du seul homme au monde à avoir créé l'identité visuelle de Mercedes ET de BMW. Un Français qui a dessiné la mythique Mercedes "Pagode", inventé les premières BMW "Série", et qui au passage a aussi bossé sur le TGV et la Papamobile. Ouais, vraiment.

L'École Boulle et l'art de tout rater

Bon, reprenons depuis le début. Paul Bracq naît le 13 décembre 1933 à Bordeaux. À 17 ans, en 1950, il débarque à Paris pour intégrer l'École Boulle, la plus prestigieuse école d'arts appliqués de France. Normalement, après trois ans là-dedans, tu sors ébéniste et tu fais de beaux meubles pour des bourgeois parisiens.

Sauf que Paul, lui, il a un petit problème : il n'arrive pas à se concentrer sur les armoires. À la place, il passe son temps à sculpter des petites voitures dans le bois. Ses profs trouvent ça mignon mais lui disent "mon petit Paul, les automobiles c'est bien joli, mais ça nourrit pas son homme".

Ah, si seulement ils avaient su...

En 1953, diplômé mais pas vraiment convaincu par l'ébénisterie, Paul décroche un stage chez un certain Philippe Charbonneaux. Et là, coup de chance énorme : Charbonneaux, c'est justement un designer automobile. Le mec qui va dessiner plus tard les Renault 8, 16 et 21. Et surtout, il vient de recevoir une commande un peu spéciale : créer la limousine présidentielle française pour Citroën.

Imaginez le jeune Paul, 20 ans, qui débarque dans ce bureau et qui se retrouve à bosser sur la voiture officielle du président de la République. Moi j'aurais flippé, mais lui, il kiffe sa race.

Le service militaire qui change tout

1954, Paul est appelé sous les drapeaux. Direction l'Allemagne pour son service militaire. Et c'est là que ça devient complètement dingue.

Un jour d'octobre, on lui dit : "Bracq, tu prends la Mercedes 300 de l'état-major et tu la ramènes à Stuttgart pour révision". Une mission pépère, quoi. Sauf que Paul, malin comme un singe, se dit : "Tiens, je vais en profiter pour aller voir Mercedes".

Il arrive au service presse avec ses dessins sous le bras. Le mec à l'accueil doit se dire "encore un illuminé qui veut nous montrer ses gribouillages". Paul explique qu'il aimerait bien des posters de course, histoire de décorer sa chambrée.

Huit jours plus tard - HUIT JOURS - Mercedes le contacte. Ils lui proposent un boulot pour la fin de son service militaire.

Vous imaginez ? Le mec va juste livrer une caisse et récupérer des posters, et il ressort avec un contrat chez Mercedes. J'ai des potes qui passent des entretiens pendant des mois sans décrocher un stage, et lui, il décroche le job du siècle en déposant ses dessins comme ça, au culot.

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1957 : l'arrivée chez Mercedes

Paul termine son service en 1957 et débarque chez Mercedes-Benz à Sindelfingen. Il a 24 ans et il se retrouve dans le saint des saints du design automobile allemand. Pour vous donner une idée, c'est comme si un jeune cuisinier français débarquait directement chez Joël Robuchon.

Et très vite, Paul comprend qu'il est dans un monde à part. Mercedes, en 1957, c'est déjà une machine de guerre. Ils sortent des voitures de luxe, des voitures de course, ils ont une réputation mondiale. Et lui, petit Français de Bordeaux, il va devoir faire ses preuves.

Mais le truc, c'est que Paul a un regard différent. Les designers allemands de l'époque, ils font du beau, du solide, du classique. Paul, lui, il arrive avec une vision française : plus de finesse, plus d'élégance, moins de rigidité.

La naissance de la "Pagode"

1963. Paul a maintenant six ans d'expérience chez Mercedes. Il est devenu chef du studio de design de Sindelfingen, et là, on lui confie un projet qui va le rendre immortel : dessiner le successeur de la Mercedes 190 SL.

Le cahier des charges ? Créer un roadster sportif mais confortable, élégant mais moderne. En gros, faire mieux que Porsche avec la 356, mieux que Jaguar avec la Type E. Rien que ça.

Paul s'enferme dans son bureau et pond un design révolutionnaire : la Mercedes 230 SL. Des lignes pures, une carrosserie sculptée, et surtout, surtout, ce toit rigide avec ses vitres latérales concaves qui donnent cette forme si particulière.

Le surnom qui colle à la peau

Quand la voiture est présentée en interne, les réactions sont... mitigées. Certains trouvent ce toit bizarre, trop moderne. Un journaliste automobile, en voyant les vitres concaves, lâche en rigolant : "On dirait une pagode chinoise !"

Le surnom était lancé. Et ironiquement, ce qui devait être une moquerie est devenu le nom le plus célèbre de l'histoire de Mercedes. Aujourd'hui, quand vous dites "Pagode", tout le monde sait de quelle voiture vous parlez.

La 230 SL sort en 1963 et c'est un triomphe immédiat. Brigitte Bardot en achète une, tout comme une flopée de stars et de millionnaires. Paul Bracq vient de créer son premier chef-d'œuvre.

Moi, quand je vois une Pagode dans la rue, j'ai encore des frissons. Cette voiture, elle résume tout ce qu'on aime dans l'automobile : l'élégance, la performance, le style. Et dire que c'est un Français qui l'a dessinée...

La décennie dorée chez Mercedes

Entre 1957 et 1967, Paul Bracq va cartonner chez Mercedes. Il ne se contente pas de la Pagode, non. Il pond aussi :

La Mercedes 600 : la limousine ultime, celle des chefs d'État, des rois et des dictateurs. Un V8 6.3 litres, plus de 6 mètres de long, des portières qui s'ouvrent toutes seules. La voiture la plus impressionnante de son époque.

Les séries W108 et W109 : les berlines de luxe qui vont redéfinir l'image de Mercedes pendant des décennies.

Les W114 et W115 : surnommées les "/8", des voitures plus abordables mais toujours avec cette signature Bracq reconnaissable entre mille.

Paul est au sommet de son art. Il dirige une équipe de designers, il a carte blanche, Mercedes lui fait confiance. Tout va bien dans le meilleur des mondes.

Et puis, en 1969, tout bascule.

La trahison : le passage chez BMW

1969. BMW débarque chez Paul avec une proposition qu'il ne peut pas refuser. Ils cherchent un nouveau directeur du design pour succéder à Wilhelm Hofmeister, et ils veulent Paul Bracq.

Vous imaginez le truc ? C'est comme si Zinédine Zidane quittait le Real Madrid pour aller entraîner le Barça. Dans le monde de l'automobile allemande, Mercedes et BMW, c'est la guerre totale.

Mais BMW a de bons arguments : carte blanche totale, équipe jeune, projets révolutionnaires. Et surtout, ils promettent à Paul de créer quelque chose qui n'existe pas encore : les BMW "Série".

Paul accepte. En 1970, il débarque à Munich.

L'accueil chez Mercedes ? Glacial. Le mec qui a créé la Pagode qui passe chez l'ennemi, ça ne pardonne pas. Mais Paul s'en fiche, il a une mission : révolutionner BMW.

L'invention des BMW "Série"

Paul arrive chez BMW et découvre une marque en pleine mutation. BMW, à l'époque, c'est pas du tout le BMW d'aujourd'hui. Ils font des petites voitures correctes, quelques sportives sympa, mais rien de transcendant.

Paul se met au boulot avec Bob Lutz, un Américain d'origine suisse qui vient d'arriver comme patron du développement produit. Le duo de choc : Lutz identifie les problèmes, Bracq apporte les solutions visuelles.

Et ensemble, ils vont inventer les premières BMW "Série" :

La Série 5 (E12) : la berline familiale premium qui va concurrencer directement Mercedes.

La Série 3 (E21) : la compacte sportive qui va devenir la voiture de référence pour toute une génération.

La Série 6 (E24) : le coupé élégant qui rivalise avec les plus belles italiennes.

La Série 7 (E23) : la limousine de luxe pour défier la Mercedes Classe S.

Paul Bracq vient d'inventer l'architecture BMW moderne. Encore aujourd'hui, BMW sort des Série 3, 5, 6, 7. Le système de nomenclature créé par Paul est toujours d'actualité 50 ans plus tard.

Le concept BMW Turbo : la voiture du futur

1972. Paul veut frapper un grand coup pour les Jeux Olympiques de Munich. Il a neuf mois pour créer un concept-car révolutionnaire qui va montrer au monde entier de quoi BMW est capable.

Il s'enferme avec son équipe et accouche d'un monstre : la BMW Turbo. Une voiture orange et rouge fluo, des lignes futuristes, et surtout, des technologies d'avant-garde :

Des pare-chocs déformables remplis de mousse pour absorber les chocs. Du jamais vu à l'époque.

Un régulateur de vitesse radar qui maintient automatiquement la distance avec la voiture de devant. On est en 1972, souvenez-vous.

Des ceintures de sécurité obligatoires : impossible de démarrer si elles ne sont pas attachées.

Et l'ancêtre du système iDrive BMW : un écran central qui contrôle toutes les fonctions de la voiture.

La BMW Turbo remporte le prix "Concept Car of the Year" de la Revue Automobile Suisse. Un triomphe absolu. Et cette voiture va directement inspirer la future BMW M1.

Moi, quand je vois les photos de cette BMW Turbo, je me dis que Paul était vraiment un visionnaire. En 1972, il inventait déjà les technologies qu'on trouve aujourd'hui dans nos voitures.

Mais chez BMW aussi, toutes les bonnes choses ont une fin.

Le retour en France chez Peugeot : l'étonnant projet TGV

1974. Paul quitte BMW et fait un choix surprenant : il rentre en France chez Peugeot. Mais pas pour dessiner des voitures, non. Il est nommé directeur du design intérieur.

Vous savez ce que ça veut dire ? Paul va créer les habitacles des Peugeot 305, 505, 205, 405, 106. Des millions de Français vont s'asseoir tous les jours dans des intérieurs dessinés par Paul Bracq sans le savoir.

Mais le plus dingue, c'est qu'entre Mercedes et BMW, Paul a trouvé le temps de bosser sur... le prototype du TGV ! Avec Jacques Cooper chez Brissonneau et Lotz, il participe au design du TGV 001.

Vous réalisez ? Le mec qui a dessiné la Mercedes Pagode et les BMW Série a aussi bossé sur le TGV. Paul Bracq, c'est l'homme qui a façonné les transports français ET allemands.

Et chez Peugeot, Paul ne chôme pas. Il crée des concept-cars dingues : le Quasar, le Proxima, l'Oxia. Des voitures futuristes qui annoncent les années 2000.

Le projet le plus insolite : la Papamobile

Mais l'anecdote la plus folle de sa période Peugeot, c'est quand on lui demande de bosser sur une Papamobile. Oui, vous avez bien lu. Paul Bracq, après avoir dessiné pour les présidents et les millionnaires, doit créer une voiture pour le Pape.

De la Mercedes 600 des chefs d'État à la voiture de Sa Sainteté, Paul aura vraiment tout fait. Son CV, c'est du délire : Mercedes, BMW, TGV, Peugeot, Papamobile. Il manque plus que Ferrari et il a fait le tour complet.

L'héritage d'un génie

Paul Bracq prend sa retraite en 1996, après 43 ans de carrière. Mais il ne s'arrête pas pour autant. Il continue de peindre, de sculpter, de créer. Il est juge dans les plus prestigieux concours d'élégance, notamment Pebble Beach en Californie.

Son fils Boris fonde "Les Ateliers Paul Bracq" à Bordeaux en 2013 pour restaurer les Mercedes SL "Pagode" et 600. La passion se transmet de père en fils.

Et moi, quand je regarde le travail de Paul Bracq, je me dis qu'on a eu de la chance. Chance qu'un petit Bordelais passionné d'automobile tombe sur Mercedes pendant son service militaire. Chance qu'il ait eu le culot de montrer ses dessins. Chance qu'il ait révolutionné BMW avant de revenir en France.

Parce que Paul Bracq, c'est tout simplement l'un des plus grands designers automobiles de l'Histoire. Le seul homme au monde à avoir créé l'identité visuelle de Mercedes ET de BMW. Le Français qui a dessiné certaines des plus belles voitures jamais produites.

La Mercedes Pagode, les BMW Série, des millions de Peugeot, le TGV... Paul Bracq a façonné notre quotidien sans qu'on s'en rende compte. Et c'est ça, le génie : créer des objets si beaux, si évidents, qu'ils semblent avoir toujours existé.

Aujourd'hui, à 90 ans, Paul Bracq continue de créer depuis son atelier bordelais. Et moi, j'ai une immense admiration pour ce monsieur qui prouve qu'avec du talent, du culot et un peu de chance, un petit Français peut révolutionner l'industrie automobile mondiale.

L'histoire de Paul Bracq, c'est celle de la passion qui rencontre l'opportunité. Et le résultat, ce sont des voitures qui nous font encore rêver aujourd'hui. Je peux pas m'empêcher de sourire en pensant que tout a commencé par une simple livraison de Mercedes en octobre 1954. Parfois, le destin tient vraiment à pas grand-chose.

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Illustration Voitures Rétros Vintage France
Le secret que Paul Bracq n'a jamais révélé sur la Mercedes Pagode