Début 1983, dans les bureaux de Peugeot avenue de la Grande Armée à Paris, l'ambiance est franchement plombée. Le patron Jacques Calvet regarde les chiffres de vente qui dégringolent, les licenciements qui s'accumulent, et il sait très bien qu'il joue peut-être sa dernière carte. Dans quelques semaines, Peugeot va présenter une petite voiture qui doit absolument cartonner. Parce que sinon, c'est simple : c'est la faillite pure et dure.
Cette petite voiture, c'est la 205. Et dans sa version GTI sortie un an plus tard, elle va littéralement ressusciter une marque qui était au bord du gouffre. Mais personne à l'époque n'imaginait qu'une simple petite sportive populaire deviendrait l'une des voitures les plus mythiques de l'histoire automobile française.
Bon, je vais être honnête avec vous : moi qui collectionne les miniatures automobiles depuis des années, j'ai toujours eu un faible pour les sportives françaises des années 80. Et la 205 GTI, c'est clairement la reine de cette époque. Mais son histoire, elle commence bien avant qu'elle ne devienne cette icône. Elle commence dans la merde la plus totale.
Peugeot au bord de l'abîme
Pour comprendre pourquoi la 205 GTI a sauvé Peugeot, il faut d'abord réaliser à quel point la situation était catastrophique au début des années 80. Imaginez un peu : Peugeot vient de racheter Citroën en 1975, puis Chrysler Europe en 1978. Sur le papier, ça sonne bien, mais dans les faits, c'est un gouffre financier sans nom.
Jacques Calvet, le patron de l'époque, il se retrouve à gérer un groupe PSA complètement dans le rouge. Les pertes s'accumulent, les licenciements pleuvent, et franchement, on se demande si Peugeot va survivre à la décennie. Moi j'ai beau aimer les belles voitures, mais quand je vois ces chiffres de l'époque, ça me fout le cafard.
Et c'est là qu'intervient ce qu'on appelle le projet M24. Un nom de code pour ce qui doit devenir la voiture de la dernière chance. Parce que c'est exactement ça : si cette nouvelle petite voiture ne marche pas, Peugeot, c'est fini. Définitivement fini.
Le projet M24 : tout miser sur une carte
En 1977-1978, quand les ingénieurs de Peugeot lancent le projet M24, ils savent très bien qu'ils sont en train de jouer la survie de leur boîte. L'idée, c'est de créer une petite voiture moderne, économique, mais surtout séduisante. Quelque chose qui va redonner envie aux gens d'acheter du Peugeot.
Mais là où ça devient intéressant, c'est qu'ils décident de faire confiance à leurs propres designers plutôt qu'à Pininfarina, qui bossait pour eux depuis 1951. Et le mec qui va dessiner cette voiture, il s'appelle Gérard Welter.
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Gérard Welter, c'est un personnage fascinant. Autodidacte complet, entré chez Peugeot à 18 ans en 1960, ce mec va réussir à imposer son style face aux Italiens de Pininfarina. Et franchement, quand on voit le résultat, on se dit qu'il avait sacrément du goût.
La naissance d'une icône
Février 1983 : Peugeot présente enfin sa 205. Et là, c'est le coup de génie. Cette petite voiture, elle a tout bon. Le design de Welter est parfait : moderne sans être trop avant-gardiste, élégant sans être prétentieux. Bref, exactement ce qu'il fallait pour séduire les Français.
Moi je me souviens de la première fois que j'ai vu une 205 en vrai, j'étais gamin à l'époque, et je me suis dit "putain, ça c'est de la bagnole". Elle avait ce petit quelque chose qui manquait aux autres voitures françaises de l'époque.
Mais Peugeot ne s'arrête pas là. Ils savent très bien que pour vraiment marquer les esprits, il leur faut une version sportive. Une voiture qui va faire rêver les jeunes et redonner une image dynamique à la marque.
L'arrivée de la GTI : la sportive populaire française
1984 : Peugeot sort la 205 GTI. Et là, attention, c'est du sérieux. Un moteur 1.6 litre de 105 chevaux d'abord, puis 115 chevaux plus tard. Pour une voiture qui pèse moins d'une tonne, ça donne des sensations de dingue.
Vous savez, la mode des GTI, elle avait été lancée par Volkswagen avec la Golf GTI en 1976. Mais franchement, la 205 GTI, elle fait plus que rivaliser : elle dépasse. Plus légère, plus nerveuse, plus fun à conduire. Bref, exactement ce qu'attendaient les amateurs de sensations fortes.
Et moi qui ai eu la chance de conduire quelques 205 GTI dans ma vie, je peux vous dire que c'est vraiment quelque chose. Cette voiture, elle vous colle un sourire aux lèvres dès les premiers mètres. C'est ça, la magie de la GTI.
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Maintenant, parlons un peu plus du succès phénoménal de cette petite merveille...
Jean Todt et la révolution sportive
Mais là où Peugeot va vraiment frapper fort, c'est en compétition. Et ça, c'est grâce à un mec qui va marquer l'histoire du sport automobile français : Jean Todt.
En 1981, Todt devient directeur de Peugeot Talbot Sport. Et ce mec, il a une vision claire : utiliser la compétition pour booster l'image de la marque. Et franchement, il va cartonner dans cette mission.
L'idée, c'est de développer une version ultra-radicale de la 205 pour les rallyes. Ça va donner naissance à la 205 Turbo 16, une bête de course qui n'a plus grand-chose à voir avec la GTI de série. Mais qu'est-ce qu'elle va faire mal !
La T16 : quand Peugeot domine le monde
1984-1986 : la 205 T16 écrase littéralement la concurrence en rallye. 16 victoires, deux titres constructeurs au championnat du monde en 1985 et 1986. Et ça, mes amis, ça se voit dans les concessions.
Moi j'ai toujours trouvé génial ce lien entre compétition et ventes. Quand les gens voient une 205 gagner en rallye le dimanche, ils ont envie d'en acheter une le lundi. C'est du marketing pur, mais ça marche du tonnerre.
Et puis il y a Ari Vatanen, le pilote finlandais qui devient champion du monde avec la T16. Ce mec, il décrit sa relation avec la voiture de manière quasi mystique : "La 205 T16 est une voiture qui m'allait comme un gant. Elle déviait au maximum sous l'impulsion d'un seul petit coup de volant mais les roues avant restaient toujours droites."
Franchement, quand j'entends des témoignages comme ça, ça me donne des frissons. C'est ça, l'amour entre un pilote et sa machine.
Le marketing de génie
Mais le succès de la 205 GTI, c'est pas que la performance. C'est aussi un marketing absolument génial. Peugeot va multiplier les campagnes publicitaires mémorables.
Il y a cette pub avec James Bond, vous vous souvenez ? Ou encore la fameuse "Allez-y Gontran" qui est restée dans toutes les mémoires. Ces pubs, elles donnent une image jeune et dynamique à Peugeot, exactement ce dont la marque avait besoin.
Et puis Peugeot va exploiter à fond ses succès en rallye. Chaque victoire de la T16, c'est un argument de vente pour la GTI de série. Malin, non ?
Les anecdotes qui font la légende
Bon, je vais vous raconter quelques anecdotes croustillantes que j'adore sur la 205 GTI. Tenez-vous bien, c'est du vécu de dingue.
Déjà, il y a l'histoire de Jean Todt et sa GTI personnelle. Le mec avait sa propre 205 GTI avec une peinture verte "fluorite" spéciale et des jantes anthracites. Cette voiture, elle était garée régulièrement au siège de Peugeot avenue de la Grande Armée. Et là, le service marketing a eu l'idée de génie : proposer des répliques de "la voiture de Todt" au grand public. C'est comme ça qu'est née la série limitée GTI Griffe en 1990.
Imaginez un peu : vous pouvez acheter la même voiture que le patron de Peugeot Sport ! Ça, c'est du marketing émotionnel de haut niveau.
Et puis il y a le mystérieux kit PTS de 1985. Peugeot proposait en option un kit développé avec Danielson qui portait la puissance de la GTI de 105 à 125 chevaux. Ce kit était posé par des techniciens homologués du réseau et donnait des performances de 0 à 100 km/h en 8,5 secondes. Le truc, c'est qu'on ne sait toujours pas combien d'exemplaires ont été vraiment produits ! Prévu à 18 000 unités, le nombre exact reste mystérieux. Ça en fait l'une des versions les plus recherchées aujourd'hui.
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Le sauvetage réussi
Au final, la 205 va tenir toutes ses promesses. Plus de 5 millions d'exemplaires vendus jusqu'en 1998, dont 294 514 GTI. Pas mal pour une voiture qui devait sauver Peugeot de la faillite, non ?
Moi quand je vois ces chiffres, je me dis que c'est vraiment l'histoire d'un pari réussi. Peugeot a tout misé sur cette voiture, et ça a payé. La 205 a redonné une image jeune et dynamique à la marque, elle a permis de financer le développement des modèles suivants, bref, elle a littéralement sauvé Peugeot.
Et la GTI dans tout ça ? Elle est devenue la référence absolue de la sportive populaire française. Vingt décennies après la R8 Gordini, la 205 GTI prenait le relais pour faire rêver une nouvelle génération d'amateurs de sensations fortes.
L'héritage d'une légende
Aujourd'hui, les 205 GTI en bon état se vendent à prix d'or. En 2021, la 205 Turbo 16 personnelle de Jean Todt s'est vendue 419 260 euros aux enchères ! Cette voiture, elle totalisait que 10 000 kilomètres au compteur, et avait été légèrement préparée avec un moteur porté de 200 à 230 chevaux pour les déplacements quotidiens du patron de Peugeot Sport.
Franchement, quand je vois des prix pareils, ça me fait réaliser à quel point cette voiture est devenue mythique. Et ça tombe bien, parce que sur BernardMiniatures.fr, mes miniatures de 205 GTI sont un peu plus abordables ! Bon, elles bougent pas toutes seules, mais elles ont ce petit quelque chose qui fait qu'on ne s'en lasse jamais.
Voilà pourquoi j'adore cette histoire : c'est celle d'une marque au bord de l'abîme qui réussit son pari le plus fou. La 205 GTI, c'est bien plus qu'une voiture : c'est le symbole de la renaissance de Peugeot. Et franchement, ça force le respect.
Une petite voiture qui devait sauver une entreprise, et qui a fini par marquer l'histoire de l'automobile française. Pas mal pour un projet M24 né dans l'urgence, vous ne trouvez pas ?
