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Renault 4L : Comment une voiture de pauvre a conquis le Dakar

Printemps 1979, quelque part dans le désert du Sahara. Deux frères français, Claude et Bernard Marreau, foncent à travers les dunes avec leur Renault 4L jaune bricolée dans leur garage de Nanterre. Autour d'eux, des Toyota Land Cruiser et des Range Rover ultramodernes mangent la poussière. Mais eux, avec leur petite caisse de 140 chevaux, ils termineront 5ème au général de ce premier Paris-Dakar. Pas mal pour une voiture qui devait juste être... la voiture de tout le monde.

Parce que voyez-vous, la Renault 4L, c'est bien plus qu'une simple voiture. C'est l'histoire d'un pari fou, d'un patron visionnaire, et d'une petite française qui allait conquérir le monde entier. Et aujourd'hui, je vais vous raconter comment une voiture pensée pour être pratique est devenue légendaire.

Le pari de Pierre Dreyfus

On est en 1955, et Pierre Dreyfus vient de prendre les rênes de Renault. Ce socialiste de 48 ans regarde le marché automobile français et se dit qu'il y a un problème. D'un côté, vous avez la Citroën 2CV qui cartonne auprès des petites bourses, mais franchement... elle est un peu dépassée. De l'autre, les grosses berlines Renault qui restent inaccessibles au commun des mortels.

Dreyfus, il a une vision : "Je veux du volume", qu'il dit à ses équipes. Il veut une voiture pour tous, quelque chose de révolutionnaire. Et là, il sort une comparaison géniale. Il veut faire l'équivalent automobile du blue-jean. Vous savez, ce truc pas cher, super pratique, ultra-solide, qui était d'abord porté par les ouvriers et qui est devenu le vêtement de tout le monde.

Le "Projet 112" est lancé. Objectif ? Créer une voiture qui rivalise avec la 2CV mais en mieux : plus moderne, plus confortable, plus pratique. Et surtout, accessible à toutes les bourses.

Mais attention, chez Renault à l'époque, c'est pas si simple. Fernand Picard, le directeur des Études, il est plutôt du genre "tout à l'arrière" niveau mécanique. Bon, heureusement, il finit par se laisser convaincre... peut-être un peu sous la pression de son patron, va savoir.

Une révolution technique

Et là, les ingénieurs de chez Renault, ils vont sortir quelque chose d'absolument révolutionnaire. Imaginez un peu : première berline break au monde à avoir quatre portes ET un grand hayon. Ça paraît évident aujourd'hui, mais en 1961, personne n'avait pensé à ça !

L'idée, c'est de faire un véhicule totalement modulable. Vous rabattez les sièges, vous avez un camion. Vous les remontez, vous avez une berline familiale. Et ce grand hayon à l'arrière ? Une révolution ! Fini de galérer pour charger vos affaires par un petit coffre.

Moi, quand je regarde les voitures d'aujourd'hui, je me dis que la 4L a tout inventé. Tous ces SUV et crossover modernes, ils reprennent exactement les mêmes codes qu'elle avait établis il y a plus de 60 ans.

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1961 : La petite révolutionnaire sort de l'ombre

Et puis arrive le moment fatidique : la présentation au Salon de l'Auto 1961. Renault dévoile sa petite merveille, mais attention, ils font les choses en grand. Ils sortent même une version "Super", la R4 Super, pour contrer directement l'Ami 6 de Citroën. Sur cette version, le hayon bascule complètement vers le bas, avec une vitre coulissante intégrée. Du jamais vu !

Les premiers essais ? Complètement dingues. Avant même la commercialisation, les prototypes ont parcouru 2,9 millions de kilomètres d'essais dans les conditions les plus extrêmes. De la Suède glaciale aux déserts africains, en passant par les États-Unis. Les pilotes d'essai vivaient littéralement dans leur voiture, qu'ils avaient d'ailleurs baptisée "Marie-Chantal". Romantique, non ?

Et vous savez ce qui est fou ? La 4L était l'une des rares voitures françaises qui permettaient aux gendarmes de conduire avec leur képi sur la tête ! Sa garde au toit généreuse en faisait le véhicule de service parfait. Du coup, vous la retrouvez partout : PTT, France Télécom, EDF, Gendarmerie... Elle était devenue la voiture officielle de la France !

Le succès populaire immédiat

En 1963, Renault lance la version "Parisienne", conçue en partenariat avec le magazine Elle. L'idée ? Séduire la clientèle féminine avec des finitions plus coquettes. 6 250 francs à la fin 1963, c'était le prix de cette version haut de gamme.

Mais ce qui me fascine le plus, c'est que Pierre Dreyfus avait vu juste dès le départ. Sa voiture "blue-jean", elle passait vraiment de l'anticonformisme au quotidien de tous. Les étudiants l'adoraient, les familles l'adoptaient, les aventuriers la modifiaient.

En fait, moi je pense que la 4L, c'était la première voiture vraiment démocratique de l'histoire automobile française. Pas juste accessible financièrement, mais accessible dans l'usage. N'importe qui pouvait la conduire, la réparer, l'adapter à ses besoins.

La Renault 4L était bien plus qu'une simple voiture populaire - c'était un symbole de liberté et d'indépendance pour toute une génération de Français. Quand elle est sortie en 1961, personne n'imaginait qu'elle deviendrait l'une des voitures les plus emblématiques de l'Hexagone.

Et vous savez quoi ? Cette 4L, elle me rappelle pourquoi j'adore les miniatures automobiles. Parce que tenir une petite 4L au 1/43ème dans ses mains, c'est un peu comme retrouver toute cette époque d'un coup.

C'est d'ailleurs pour ça que j'ai ouvert ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, surtout du 1/43ème, spécialisées dans les voitures françaises de 1950 à 1999. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. J'ai du Renault bien sûr, mais aussi Simca, Citroën 2CV, Panhard, Gordini, des voitures des 24h du Mans, du rallye... un peu de tout quoi.

La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça avec du papier bulle parce que ces petites voitures, ça casse facilement.

Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques 4L miniatures qui valent vraiment le détour.

Maintenant, parlons un peu plus de l'histoire de cette petite révolutionnaire...

Les frères Marreau : quand la 4L devient légende

Mais l'histoire la plus dingue de la 4L, c'est celle des frères Marreau. Claude et Bernard, deux frangins de Nanterre qui vont transformer la petite voiture populaire en machine de guerre du désert.

On est en 1979, et Thierry Sabine lance son Paris-Dakar. Les inscriptions sont ouvertes, et la plupart des participants arrivent avec des Toyota, des Range Rover, des Mercedes... du lourd, quoi. Et puis il y a ces deux Français qui débarquent avec leur Renault 4L jaune.

Mais attention, c'est pas n'importe quelle 4L ! Dans leur garage de Nanterre, les "Renards du désert" - c'est comme ça qu'on les surnommait - ont bidouillé leur petite voiture. Ils ont greffé un moteur R5 Alpine de près de 140 chevaux, une transmission 4x4 Sinpar, et ils ont renforcé tout ce qui pouvait l'être.

Résultat ? 5ème au général et 2ème en catégorie auto pour ce premier Paris-Dakar ! Imaginez un peu la tête des pilotes de Toyota quand ils voient cette petite 4L française les doubler dans les dunes...

L'épopée continue

Et ça s'arrête pas là ! En 1980, ils récidivent et terminent 3ème. La 4L devient officiellement la voiture des aventuriers. Plus besoin d'avoir un gros budget ou une grosse cylindrée pour parcourir le monde. Il suffisait d'avoir du courage, de la débrouillardise, et une 4L.

Moi, cette histoire, elle me fascine parce qu'elle résume parfaitement l'esprit de la 4L. C'était pas la plus puissante, pas la plus confortable, mais c'était la plus tenace. Et surtout, c'était celle qui permettait aux gens ordinaires de vivre des aventures extraordinaires.

D'ailleurs, quand je vois les 4L dans ma collection de miniatures, je repense toujours à ces deux frangins qui ont prouvé que la passion et l'ingéniosité valent parfois mieux que tous les chevaux du monde.

Un succès planétaire inattendu

Mais revenons aux chiffres, parce que là, ça devient complètement fou. 8 135 424 exemplaires vendus entre 1961 et 1992. Vous rendez-vous compte ? C'est la deuxième voiture française la plus vendue de tous les temps !

Et le truc le plus dingue, c'est qu'elle a été produite dans 28 pays différents. De l'usine de Billancourt aux chaînes de montage en Argentine, en Espagne, au Maroc... La petite 4L était devenue citoyenne du monde.

En 1970, Renault sort même la version "Safari", spécialement pensée pour la jeunesse avec ses sièges colorés et son look décontracté. Encore une fois, ils avaient tout compris : la 4L, c'était pas juste un moyen de transport, c'était un style de vie.

La robustesse légendaire

Et puis il y a tous ces raids autour du monde qui ont démontré sa robustesse exceptionnelle. Afrique, Asie, Amérique du Sud... Partout où il y avait des routes impossibles, des aventuriers fous, et des défis à relever, on retrouvait une 4L.

Moi, ce qui me bluffe, c'est cette capacité qu'elle avait à se faire réparer partout. Mécanique simple, pièces robustes, pas d'électronique capricieuse. Un coup de marteau par-ci, un bout de fil de fer par-là, et ça repartait ! C'était l'anti-voiture moderne, quoi.

Je me souviens d'avoir lu quelque part qu'un garagiste africain avait dit : "Avec une 4L, on peut aller au bout du monde. Avec les autres voitures, on peut juste aller au bout de la route." Ça résume tout, non ?

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1997 : Renaissance avec le 4L Trophy

Et puis, juste quand on pensait que l'épopée était terminée - la production s'était arrêtée en 1992 -, un certain Jean-Jacques Rey a une idée géniale.

On est en 1997, et ce passionné de raids se dit devant un feu de camp qu'il aurait adoré vivre cette aventure à 20 ans. Alors il crée le 4L Trophy : un raid humanitaire étudiant avec une seule règle : traverser le Maroc en Renault 4L.

Première édition ? Trois voitures seulement. Aujourd'hui ? Plus de 1000 équipages sur la ligne de départ chaque février ! Et le plus beau, c'est que c'est resté fidèle à l'esprit original : des jeunes de moins de 28 ans qui partent à l'aventure avec presque rien, juste leur courage et leur vieille 4L.

Moi, je trouve ça magnifique. Plus de 25 ans après l'arrêt de la production, la 4L continue de faire rêver les nouvelles générations. Elle continue de prouver qu'on peut vivre des trucs extraordinaires sans forcément avoir les moyens de s'offrir le dernier SUV à la mode.

L'héritage moderne

Et vous savez ce qui est dingue ? Renault a fini par comprendre qu'ils avaient lâché un truc énorme. En 2021, pour les 60 ans de la 4L, ils ont sorti le concept Renault 4EVER Trophy. Une 4L électrique ! L'idée de moderniser l'icône tout en gardant son âme.

Parce qu'au final, qu'est-ce qui faisait le charme de la 4L ? C'était pas sa puissance, c'était pas son luxe. C'était sa simplicité, sa robustesse, et cette capacité unique à rendre l'impossible possible.

Pierre Dreyfus avait eu une intuition de génie avec sa comparaison du blue-jean. La 4L, c'était effectivement devenu le vêtement automobile universel. Pratique, solide, intemporel, et surtout accessible à tous.

Quand une voiture devient une légende

Aujourd'hui, quand je regarde une Renault 4L, je me dis qu'elle représente tout ce qu'on a peut-être perdu dans l'automobile moderne. Cette époque où une voiture était juste une voiture : un outil pour aller d'un point A à un point B, mais aussi pour vivre des aventures, pour grandir, pour rêver.

Les frères Marreau l'avaient compris : avec une 4L, tout était possible. Pas besoin d'être riche, pas besoin d'être un pilote professionnel. Il suffisait d'avoir envie d'y aller.

Et c'est peut-être ça, le vrai génie de Pierre Dreyfus et de ses équipes. Ils n'ont pas juste créé une voiture, ils ont créé un rêve accessible. Le rêve de la liberté, de l'aventure, de l'indépendance.

Alors oui, la 4L n'était pas parfaite. Elle consommait, elle faisait du bruit, elle n'était pas très confortable sur l'autoroute. Mais elle avait cette chose magique que les voitures modernes ont souvent perdue : une âme.

Une âme qui continue de faire battre le cœur de milliers d'étudiants chaque année au 4L Trophy. Une âme qui fait que, 60 ans après sa naissance, on en parle encore avec passion. Une âme qui fait que Pierre Dreyfus, s'il était encore parmi nous, pourrait être fier de son pari fou.

La Renault 4L : pas juste une voiture, mais une aventure à quatre roues qui a marqué l'histoire automobile française. Et moi, chaque fois que j'en vois une sur la route, je me dis qu'elle porte encore en elle tous ces rêves d'évasion qu'elle a rendus possible.

Voilà l'histoire de la petite française qui voulait juste être pratique... et qui a fini par devenir éternelle.

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Bonjour et bienvenue sur Bernard Miniatures ! Je suis Bernard, et j'ai le plaisir de vous présenter mon site dédié aux voitures miniatures.

Illustration Voitures Rétros Vintage France
Le jour où Charles de Gaulle a refusé de monter dans une 4L