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Amédée GORDINI : Le Sorcier qui transformait les Renault en machines de course

On est en 1964, circuit de Pau, Grand Prix de formule 2. Au volant d'une petite berline bleue aux bandes blanches, un jeune pilote français fait sensation en doublant des monoplaces de course. Les spectateurs n'en croient pas leurs yeux : cette R8 Gordini vient de pulvériser des voitures supposées être infiniment plus rapides.

Mais cette scène, aussi incroyable soit-elle, n'est que la partie émergée de l'iceberg d'une histoire bien plus fascinante. Car derrière cette petite berline se cache un homme qu'on surnommait "Le Sorcier" - un Italien immigré qui a révolutionné l'automobile française en transformant des moteurs de tous les jours en mécaniques de légende.

Aujourd'hui, je vous raconte l'histoire d'Amédée Gordini, l'homme qui a donné son nom à ces fameuses bandes blanches qu'on retrouve encore sur nos Renault Sport d'aujourd'hui. Une histoire qui commence dans la campagne italienne avec un gamin orphelin et qui finira par former toute une génération de pilotes français.

L'apprenti forgeron qui rêvait de vitesse

Amedeo Gordini - c'est comme ça qu'il s'appelait à l'origine - naît en 1899 à Bazzano, un petit bled près de Bologne. Son père meurt quand il n'a que 12 ans, et comme souvent à l'époque, c'est direction l'apprentissage pour gagner sa croûte. D'abord forgeron, puis mécanicien chez Fiat à Bologne.

Et là, le destin fait bien les choses : dans les ateliers Fiat, il côtoie un certain Alfieri Maserati. Oui, LE Maserati, celui du trident. Vous imaginez ? Le gamin qui répare les moteurs tous les jours se retrouve à bosser avec un des futurs géants de l'automobile sportive.

En 1923, à 24 ans, Amedeo fait ses valises direction la France. Il ne parle pas un mot de français, il n'a pas un sou en poche, mais il a des mains en or et une obsession : faire aller les moteurs plus vite.

Je ne sais pas vous, mais moi quand je pense à ces immigrés italiens de l'époque, je me dis qu'ils avaient des couilles en bronze. Partir dans un pays dont tu ne connais ni la langue ni personne, juste avec l'espoir de se faire une place...

Chez Simca, la révélation

En 1934, Henri Pigozzi, le patron de Simca, embauche ce petit Italien discret mais terriblement efficace. Et là, Gordini va enfin pouvoir exprimer son génie. Pigozzi lui confie le département course de Simca, et c'est parti pour l'aventure.

Avec des bases Fiat-Simca, Gordini commence à faire des miracles. En 1936, il remporte le Bol d'Or. L'année suivante, il est aux 24 Heures du Mans. Mais le plus incroyable, c'est sa façon de travailler :

Là où les autres constructeurs alignent des dizaines d'ingénieurs et des budgets monstrueux, Gordini fait tout à la main, à l'instinct, à l'oreille. Il écoute les moteurs comme un musicien écoute un orchestre, et il sait exactement où il faut intervenir pour gagner quelques chevaux supplémentaires.

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La guerre et la renaissance boulevard Victor

Puis arrive la guerre, qui va tout changer. Les ateliers de Suresnes sont complètement détruits par les bombardements. Gordini perd tout, mais pas sa passion.

En 1946, il s'installe au 69, boulevard Victor dans le XVe arrondissement de Paris. Un atelier qui va devenir mythique dans le monde de l'automobile. C'est là, dans ce garage parisien, qu'il va concevoir ses premières monoplaces portant le nom "Gordini".

Et tenez-vous bien : pour son entrée en Formule 1 en 1950, ce fou furieux monte un compresseur Wade qui tourne à 10 000 tours par minute - soit une fois et demie plus vite que le moteur lui-même ! Les soupapes n'arrivaient plus à suivre, mais ça fonctionnait. C'est là qu'il gagne définitivement son surnom de "Sorcier".

Moi je trouve ça dingue. Imaginez : avec des bouts de ficelle et du génie pur, ce mec faisait rouler ses voitures au niveau des Ferrari et des Maserati de l'époque.

L'aventure Formule 1 : David contre Goliath

De 1950 à 1957, les Gordini vont participer au championnat du monde de Formule 1. Avec quels moyens ? Pratiquement aucun. Quelques mécaniciens passionnés, un budget de misère, mais une détermination à toute épreuve.

Et pourtant, elles tenaient la dragée haute aux mastodontes de l'époque. Les pilotes adoraient ces petites Gordini bleues parce qu'elles étaient joueuses, nerveuses, imprévisibles - un peu à l'image de leur créateur.

D'ailleurs, petite anecdote familiale : son fils Aldo bossait comme mécanicien dans l'équipe et pilotait occasionnellement. Il a même participé à un Grand Prix de F1 en 1951. Imaginez l'ambiance dans cette petite équipe familiale qui défie les géants de la F1 !

1957 : Renault fait appel au Sorcier

Pierre Dreyfus, le patron de Renault, n'est pas idiot. En 1957, il comprend que s'il veut donner une image sportive à ses voitures, il lui faut ce petit Italien qui fait des miracles.

La première collaboration, c'est la Dauphine Gordini. Déjà, on retrouve cette fameuse signature visuelle : les bandes blanches sur fond bleu. Un code couleur qui va devenir légendaire.

Mais attention, la vraie révolution était en préparation. En interne chez Renault, on planchait sur une nouvelle berline compacte qui allait changer la donne : la R8.

Renault transformait la R8 en machine de sport. Vous parlez d'un pari !Et là, je peux pas m'empêcher de penser à ma passion pour les voitures miniatures. Parce que quand je regarde une R8 Gordini au 1/43ème sur une étagère, elle a cette prestance particulière. Cette allure de petite sportive qui n'a peur de rien.

C'est exactement pour ça que j'ai créé ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, principalement du 1/43ème, et quand je vois passer une R8 Gordini miniature, je craque systématiquement. Bon, je suis pas un géant du e-commerce, donc j'ai souvent qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme.

J'ai du Renault bien sûr, mais aussi toutes les marques qui ont marqué l'histoire automobile française : Simca, Citroën, Panhard... Un peu de tout quoi. La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais vraiment attention à bien emballer avec du papier bulle parce que ces petites merveilles, ça se casse facilement.

Allez jeter un œil sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques Gordini qui valent vraiment le détour.

Mais revenons à notre histoire, parce que le meilleur reste à venir...

1964 : La R8 Gordini révolutionne tout

Quand la R8 Gordini sort en 1964, personne ne s'attend à ce qui va suivre. Cette petite berline bleue aux bandes blanches développe 77,5 chevaux et atteint 170 km/h. Sur le papier, c'est pas mal, mais c'est surtout son comportement qui va faire la différence.

Moteur arrière, répartition des masses parfaite, châssis équilibré... Gordini avait créé l'école de pilotage parfaite. Et ça tombe bien, parce que toute une génération de futurs champions va s'y former.

Jean-Pierre Jarier, futur pilote de F1, commence sa carrière au volant d'une R8 Gordini. Bernard Darniche, le roi du rallye, aussi. Jean-Pierre Jabouille, qui deviendra champion du monde avec Renault en F1, pareil. Jean-Luc Thérier, Jean Ragnotti, Gérard Larrousse... Tous sont passés par l'école Gordini.

Mais ma préférée, c'est l'anecdote de Patrick Depailler. Ce futur vainqueur de Grands Prix a d'abord fait ses armes comme... copilote ! En 1966, au Critérium des Cévennes, il navigue pour un certain Roland Charrière au volant d'une R8 Gordini.

Et puis il y a Christian Éthuin, surnommé "Tintin" parce qu'il ressemblait au personnage d'Hergé et qu'il avait un fox-terrier. Ça, c'est l'esprit Gordini : bon enfant, familial, mais diablement efficace sur la piste.

Le phénomène de société

Mais la R8 Gordini, c'est pas juste une voiture de course. C'est un phénomène de société. Pour la première fois, Monsieur Tout-le-monde peut s'offrir une vraie sportive. Plus besoin d'être pilote professionnel ou d'avoir un budget colossal.

Le weekend, vous pouvez emmener madame et les enfants faire les courses avec, et le dimanche matin, vous pouvez aller jouer les Fangio sur les petites routes de campagne. Gordini avait démocratisé la performance.

Je me souviens des récits de mon père sur cette époque. Dans les années 60-70, voir une R8 Gordini, c'était comme croiser une Ferrari aujourd'hui. Ça faisait tourner les têtes, ça faisait rêver les gamins.

L'usine à champions

Ce qui est incroyable avec la R8 Gordini, c'est qu'elle formait naturellement les pilotes. Pas de GPS, pas d'aide à la conduite, pas d'électronique. Juste toi, le moteur, et la route.

Moteur arrière oblige, elle pardonnait pas les erreurs. Si tu rentrais trop vite dans un virage, elle te le faisait savoir immédiatement. Mais une fois qu'on avait appris à la dompter, on pouvait faire des miracles avec.

Bob Wollek, Jean Rondeau, tous ces futurs rois de l'endurance ont appris les bases du pilotage avec une R8 Gordini. C'était l'université du sport automobile français.

La consécration et la reconnaissance

En 1953, la France avait rendu hommage à ce petit Italien devenu plus français que nature : Amédée Gordini recevait la Légion d'Honneur. Imaginez : le fils de paysan qui ne parlait pas un mot de français en arrivant était décoré par la République.

Le gouvernement reconnaissait officiellement que cet homme avait révolutionné l'automobile française. Qu'il avait "donné des performances de Grand Prix à des moteurs ordinaires - un exploit que personne ne croyait possible".

Et c'est exactement ça, le génie Gordini. Prendre l'ordinaire et en faire de l'extraordinaire. Avec pas grand-chose d'autre que du talent, de la passion et une connaissance instinctive des moteurs.

L'héritage continue

Après la R8, l'aventure continue avec les R12 Gordini et R17 Gordini. Chaque fois, la même recette magique : prendre une base sage et la transformer en petite bombe.

Amédée Gordini s'éteint en 1979, à 80 ans. Il aura vu naître et grandir plusieurs générations de pilotes, révolutionné l'image de Renault, et surtout prouvé qu'avec de la passion, on peut déplacer des montagnes.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. En 2009, Renault ressuscite le nom Gordini pour une nouvelle gamme de citadines sportives. Twingo Gordini, Clio Gordini... L'esprit du Sorcier continue de vivre.

Bien sûr, les voitures d'aujourd'hui n'ont plus grand-chose à voir avec les créations artisanales du boulevard Victor. Mais quelque part, quand on voit une Clio RS avec ses bandes rouges et son tempérament de feu, on retrouve cette philosophie Gordini : rendre la performance accessible à tous.

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Le mystère des méthodes de travail

Ce qui me fascine le plus chez Gordini, c'est qu'on n'a jamais vraiment compris comment il faisait. Il n'avait pas d'ordinateur, pas de banc d'essai sophistiqué, pas d'équipe d'ingénieurs avec des diplômes longs comme le bras.

Il écoutait. Il touchait. Il sentait. Il avait développé une espèce de sixième sens mécanique qui lui permettait de savoir exactement ce qu'il fallait modifier sur un moteur pour en tirer le maximum.

Ses ouvriers racontent qu'il pouvait passer des heures à écouter tourner un moteur, puis demander de changer un réglage précis qui transformait complètement les performances. Comme si les moteurs lui parlaient.

Dans notre époque où tout est calculé, modélisé, optimisé par ordinateur, il y a quelque chose de magique dans cette approche artisanale. Gordini, c'était l'anti-ingénieur moderne, et pourtant il obtenait des résultats que beaucoup de constructeurs lui enviaient.

L'esprit famille

L'autre chose extraordinaire chez Gordini, c'est que c'était vraiment une affaire de famille. Son fils Aldo travaillait avec lui comme mécanicien et pilotait occasionnellement. Pas de hiérarchie compliquée, pas de politique d'entreprise.

Juste des passionnés qui bossaient ensemble pour aller plus vite. L'atelier du boulevard Victor, c'était plus qu'un garage : c'était une famille soudée autour d'une obsession commune.

Cette mentalité, on la retrouvait chez tous ceux qui gravitaient autour de Gordini. Les pilotes, les mécaniciens, même les clients... Tout le monde participait à l'aventure avec la même passion.

L'héritage immortel du Sorcier

Alors voilà, qu'est-ce qui reste aujourd'hui d'Amédée Gordini ? D'abord, bien sûr, ces fameuses bandes qui ornent encore les Renault Sport. Mais c'est bien plus que ça.

Gordini a prouvé qu'on pouvait révolutionner l'automobile sans avoir les plus gros budgets ou les technologies les plus avancées. Avec juste du génie, de la passion et une connaissance intime des moteurs.

Il a démocratisé la performance en créant des voitures accessibles qui n'avaient rien à envier aux supercars de l'époque. La R8 Gordini à 170 km/h, c'était révolutionnaire pour une berline familiale.

Et surtout, il a formé des générations entières de pilotes français. Quand on regarde le palmarès de nos champions en F1, en rallye, en endurance, beaucoup ont un point commun : ils ont appris à piloter sur une Gordini.

Moi, quand je vois une R8 Gordini aujourd'hui, que ce soit en vrai ou en miniature dans ma collection, je pense à tout ça. À ce petit Italien qui a révolutionné notre façon de voir l'automobile. Qui a prouvé qu'avec de la passion, on peut transformer n'importe quoi en légende.

Car au final, c'est peut-être ça, le vrai message de Gordini : peu importe d'où on vient, peu importe les moyens qu'on a, ce qui compte c'est la passion qu'on met dans ce qu'on fait. Et ça, c'est un enseignement qui dépasse largement le monde de l'automobile.

L'histoire d'Amédée Gordini, c'est l'histoire d'un rêve devenu réalité. Celle d'un immigré italien qui, à force de génie et d'obstination, a marqué à jamais l'automobile française. Celle du Sorcier qui transformait des Renault ordinaires en bolides de légende.

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Bonjour et bienvenue sur Bernard Miniatures ! Je suis Bernard, et j'ai le plaisir de vous présenter mon site dédié aux voitures miniatures.

Illustration Voitures Rétros Vintage France
Le secret technique qui a fait la légende de la R8 Gordini