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Citroën DS : Le jour où 743 personnes sont devenues folles en 15 minutes

6 octobre 1955, Salon de l'Automobile de Paris. Les visiteurs déambulent tranquillement entre les stands, s'arrêtent devant une Peugeot 403 par-ci, une Renault Dauphine par-là, quand soudain... BAM. Au stand Citroën, c'est l'émeute. Littéralement. Les gens se bousculent, se marchent dessus, certains grimpent carrément sur les barrières pour mieux voir. Qu'est-ce qui peut bien provoquer une telle hystérie collective ? Une voiture. Mais pas n'importe laquelle.

Une voiture qui ressemble à un vaisseau spatial, avec des formes qui défient toutes les lois de l'automobile telle qu'on la connaît. Une voiture si révolutionnaire que 743 personnes signent un bon de commande dans les 15 premières minutes. Je vous jure, 15 minutes ! Moi, il me faut plus de temps que ça pour choisir ma pizza du vendredi soir.

Cette voiture, c'est la Citroën DS 19, et je vais vous raconter comment trois hommes ont créé le véhicule le plus futuriste de l'histoire automobile. Une histoire de génie, de révolution technologique, et d'une voiture qui a littéralement sauvé la vie du général de Gaulle. Installez-vous, parce qu'on va voyager dans le temps, à l'époque où la France roulait encore sur des pavés et où avoir une suspension qui ne vous cassait pas le dos relevait de la science-fiction.

Le trio de génies qui a révolutionné l'automobile

Tout commence au début des années 50, dans les bureaux d'études de Citroën. Pierre-Jules Boulanger, le patron visionnaire de la marque, a une idée folle : créer une voiture qui soit à l'automobile ce que le Concorde sera plus tard à l'aviation. Un objet du futur, mais pour le présent.

Pour mener à bien ce projet pharaonique, il réunit trois hommes aux profils complètement différents mais dont les talents vont se compléter à la perfection.

André Lefèbvre : L'ingénieur de l'impossible

D'abord, il y a André Lefèbvre, un ingénieur aéronautique qui a bossé sur des avions avant de rejoindre Citroën. Ce type, il pense en termes d'aérodynamisme, de légèreté, de révolution technique. Pour lui, une voiture doit fendre l'air comme un avion, pas rouler comme un tank. Son obsession ? Compenser les faiblesses de motorisation par le gain de poids et l'aérodynamisme.

Lefèbvre, c'est le cerveau technique du projet. Il veut une traction avant, une répartition des masses optimisée, et surtout, il veut que cette voiture soit capable de rouler vite sur les routes pourries de l'époque. Parce que oui, dans les années 50, la France n'a pas encore ses autoroutes. On roule sur des départementales défoncées, et voyager c'est accepter de se faire secouer comme un cocktail.

Flaminio Bertoni : Le sculpteur de l'automobile

Ensuite, il y a Flaminio Bertoni, un sculpteur italien qui travaille déjà chez Citroën depuis 1932. Ce n'est pas un ingénieur, c'est un artiste. Et ça se voit ! Le type dessine des voitures comme d'autres sculptent des statues. Pour lui, une automobile doit être belle avant d'être pratique.

Bertoni a une approche complètement unique : il sculpte ses idées dans de la plasticine, puis dans des blocs de plâtre. Et tenez-vous bien, c'est un poisson qui va l'inspirer pour créer les lignes de la DS. Un dimanche matin de 1953, il grave dans un bloc de plâtre la forme presque définitive de la future DS19. Comme ça, d'instinct, en se basant sur les mouvements fluides d'un poisson dans l'eau.

Paul Magès : Le magicien de l'hydraulique

Et enfin, il y a Paul Magès, le plus discret mais peut-être le plus génial des trois. Ce type est un autodidacte pur jus, entré chez Citroën à 17 ans comme simple ouvrier. Mais il a un don pour la mécanique qui frise le surnaturel. C'est lui qui va révolutionner l'hydraulique automobile.

Magès développe un système hydraulique d'une complexité inouïe qui va contrôler la suspension, la direction assistée, l'embrayage ET les freins. Tout ça avec une pression de 17,2 MPa. Pour vous donner une idée, c'est 172 fois la pression atmosphérique. Du jamais vu dans l'automobile.

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6 octobre 1955 : Le jour où l'automobile a basculé dans le futur

Alors, revenons à ce fameux 6 octobre 1955. La DS est dévoilée au public, et c'est l'apocalypse. Pas au sens catastrophe, mais au sens révélation. Les gens n'en croient pas leurs yeux.

Imaginez un peu la scène : vous êtes en 1955, vous roulez en 2CV ou en 4CV, des petites boîtes rectangulaires toutes droites, et d'un coup on vous montre ça. Une voiture sans calandre apparente, avec des lignes fluides qui semblent couler comme de l'eau, des phares cachés derrière des petites trappes. C'est comme si quelqu'un avait ouvert une fenêtre sur l'an 2000.

Et je ne parle même pas encore des innovations techniques ! On découvre que cette voiture se soulève et s'abaisse toute seule, qu'elle reste parfaitement stable même quand on enlève une roue, qu'elle a des freins à disque quand tout le monde roule encore avec des tambours...

12 000 commandes le premier jour. Douze mille ! À la fin du salon, ils ont 80 000 bons de commande signés. Un record qui ne sera battu que 60 ans plus tard par la Tesla Model 3. Et encore, Tesla avait internet pour faire le buzz. Eux, ils n'avaient que le bouche-à-oreille et les journaux.

La révolution technique cachée sous la beauté

Mais bon, une belle carrosserie c'est bien joli, mais ce qui rend vraiment la DS révolutionnaire, c'est ce qu'il y a dessous. Et là, mes amis, accrochez-vous parce qu'on rentre dans la science-fiction.

Premier truc de ouf : la suspension hydropneumatique. Oubliez tout ce que vous savez sur les suspensions classiques avec leurs ressorts et leurs amortisseurs. La DS, elle fonctionne avec de l'huile sous pression et des sphères remplies d'azote. Résultat ? Une tenue de route de dingue combinée à un confort qu'on compare à l'époque à un "tapis magique".

Je me souviens de la première fois que j'ai roulé dans une DS restaurée. C'était il y a quelques années, un ami collectionneur m'avait proposé un petit tour. Et bien, même aujourd'hui, avec nos voitures modernes bourrées d'électronique, la sensation de confort de cette suspension reste bluffante. On a l'impression de flotter au-dessus de la route.

Deuxième innovation de malade : les freins à disque. En 1955, c'est du jamais vu sur une voiture de série. Tout le monde roule encore avec des freins à tambour qui chauffent, qui fatiguent, qui sont dangereux en cas d'utilisation intensive. La DS, elle, s'arrête comme un avion.

Quand la DS devient la voiture officielle de la France

Très rapidement, la DS va devenir bien plus qu'une simple voiture révolutionnaire. Elle devient un symbole. Le général de Gaulle, qui vient de revenir au pouvoir, choisit immédiatement la DS comme voiture présidentielle. Et ça, c'est pas anodin.

De Gaulle, c'est un homme qui comprend l'importance des symboles. Il veut que la France brille, qu'elle montre au monde qu'elle est capable d'innovations extraordinaires. Et quoi de mieux qu'une voiture qui ressemble à un vaisseau spatial pour incarner la modernité française ?

La DS va équiper l'Élysée pendant des années, dans sa version Prestige avec séparation chauffeur. Mais attention, c'est pas juste pour le confort des grands de ce monde. Cette voiture va littéralement sauver la vie du président de la République.

L'attentat du Petit-Clamart : quand la DS sauve de Gaulle

22 août 1962, route du Petit-Clamart. Le général de Gaulle et son épouse roulent dans leur DS présidentielle quand soudain, c'est la guerre. L'OAS, opposée à l'indépendance de l'Algérie, a organisé un attentat. Les balles pleuvent sur la voiture, les pneus sont crevés par les projectiles.

N'importe quelle autre voiture aurait fini dans le fossé. Mais la DS ? Elle continue sa route comme si de rien n'était. Grâce à sa suspension hydropneumatique, même avec les pneus crevés, elle garde une assiette parfaitement stable. Le chauffeur, Francis Marroux, peut continuer à conduire normalement et emmener le général en sécurité.

Cette fois-là, la technologie française a littéralement sauvé la République. Et vous imaginez bien que ça n'est pas passé inaperçu. La DS devient instantanément légendaire, la voiture qui ne se laisse pas impressionner par les balles.

Bon alors, j'avais prévu de vous parler des voitures de cette époque, et ça tombe bien parce que sur mon site BernardMiniatures.fr, j'ai justement quelques DS miniatures qui valent le détour. Je collectionne et je revends des miniatures de voitures anciennes, principalement du 1/43ème, et je dois dire que les DS font partie de mes pièces préférées. Il y a quelque chose de magique à tenir dans ses mains la réplique de cette révolution automobile.

J'ai plus de 1500 miniatures en stock sur bernardminiatures.fr, avec livraison gratuite en France à partir de 75€. Comme je ne suis qu'un revendeur et pas un gros distributeur, j'ai souvent qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme de la collection. Et croyez-moi, quand vous tenez une DS miniature dans vos mains, vous ressentez un peu de cette magie des années 60.

Bon, revenons à notre histoire...

Roland Barthes et la philosophie de la "Déesse"

La DS ne révolutionne pas que l'automobile, elle marque aussi les esprits. En 1957, le philosophe Roland Barthes consacre un chapitre entier à la DS dans ses "Mythologies". Et ce qu'il écrit, c'est absolument fascinant.

Pour Barthes, "l'automobile est aujourd'hui l'équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques" et "la nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel". Il compare la DS à un objet magique, quelque chose qui transcende sa simple fonction de transport pour devenir un symbole, un mythe moderne.

Et c'est vrai que quand on y réfléchit, la DS a cette capacité unique à faire rêver. Même aujourd'hui, 70 ans après sa création, elle continue de fasciner. J'ai souvent des clients qui me racontent leurs souvenirs d'enfance avec la DS de leurs grands-parents, cette sensation de voyager dans une machine venue du futur.

L'évolution d'une icône

Entre 1955 et 1975, la DS ne cesse d'évoluer. Citroën sort d'abord la version ID19 en 1957, plus accessible et moins équipée, pour rassurer une clientèle un peu désorientée par tant de futurisme. Parce que oui, certains trouvaient la DS trop avant-gardiste !

Puis viennent les améliorations : la finition Pallas en 1964 (le luxe à la française), l'injection électronique entre 1968 et 1969 (encore une première !), et surtout en 1967, les phares directionnels. Ces fameux phares qui tournent avec le volant et éclairent dans les virages. Aujourd'hui c'est courant, mais à l'époque, c'était de la pure magie.

Au total, près d'1,5 million de DS seront produites sur 20 ans. Un succès phénoménal pour une voiture si révolutionnaire.

La tragédie de Flaminio Bertoni

Mais cette histoire a aussi ses parts d'ombre. Flaminio Bertoni, le génial sculpteur de la DS, ne profitera pas longtemps de son succès. Le 7 février 1964, alors qu'il travaille sur les lignes d'un futur coupé DS, il s'effondre dans son bureau, victime d'une crise cardiaque. Il avait 62 ans.

La mort de Bertoni, c'est un peu la fin d'une époque chez Citroën. Cet homme qui avait révolutionné le design automobile avec la DS travaillait déjà sur de nouveaux projets. D'ailleurs, petite anecdote marrante : malgré le succès planétaire de la DS, Bertoni considérait toujours l'Ami 6 comme son œuvre la plus aboutie. L'Ami 6, cette petite voiture au design en forme de "Z" qui avait complètement dérouté le public ! Comme quoi, les artistes ne voient pas toujours leurs œuvres comme nous.

Mais juste avant sa mort, Bertoni avait encore eu le temps de créer le fameux "nez de requin" de la DS restylée. En décembre 1963, en quelques heures seulement, il avait détruit et reconstruit le capot, les pare-chocs et les ailes avec un marteau, de la plasticine et du plexiglas. Un génie jusqu'au bout.

La consécration mondiale

Aujourd'hui encore, la DS continue de fasciner le monde entier. En 1999, elle est classée 3ème au concours "Car of the Century". Plus impressionnant encore : elle est élue plus belle voiture de tous les temps par le magazine Classic & Sports Car, selon un panel de 20 designers mondiaux renommés.

Dans les années 90, des artistes comme Arman et Gabriel Orozco s'en inspirent pour leurs œuvres. La DS transcende l'automobile pour devenir un objet d'art à part entière.

Et puis il y a tous ces films, toutes ces séries où la DS joue les stars. Parce qu'une DS dans un film, ça donne immédiatement une ambiance années 60, un côté chic et révolutionnaire qui colle parfaitement à l'époque.

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L'héritage de la Déesse

Alors, qu'est-ce qui reste aujourd'hui de cette révolution de 1955 ? Eh bien, énormément de choses ! La suspension hydropneumatique inventée par Paul Magès équipe encore aujourd'hui certaines Citroën haut de gamme. Les phares directionnels sont devenus la norme sur les voitures premium. Les freins à disque, c'est du standard depuis des décennies.

Mais au-delà de la technique, ce que nous a légué la DS, c'est surtout l'idée qu'une voiture peut être révolutionnaire. Qu'on peut casser les codes, innover, surprendre. À l'époque des Tesla et des voitures électriques, on retrouve un peu de cet esprit pionnier qui animait les créateurs de la DS.

Moi, chaque fois que je tiens une DS miniature dans mes mains, je pense à ces trois hommes - Lefèbvre, Bertoni et Magès - qui ont eu le culot de réinventer l'automobile. À une époque où la France sortait de la guerre, où le pays se reconstruisait, ils ont créé une voiture qui regardait vers l'avenir.

Et c'est peut-être ça, le vrai génie de la DS : avoir su incarner l'optimisme d'une époque, cette foi dans le progrès technique et dans la beauté industrielle. Une voiture qui disait au monde entier : "Regardez, nous sommes capables de créer des merveilles."

Soixante-dix ans plus tard, la DS continue de nous faire rêver. Parce qu'elle nous rappelle qu'avec du génie, de l'audace et un petit grain de folie, on peut vraiment changer le monde. Même si ce n'est que sur quatre roues.

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Bonjour et bienvenue sur Bernard Miniatures ! Je suis Bernard, et j'ai le plaisir de vous présenter mon site dédié aux voitures miniatures.

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