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SAAB : Des ingénieurs d'avions qui ne savaient pas conduire

Imaginez un instant : vous êtes un ingénieur suédois spécialisé dans les avions de chasse, on est en 1945, la guerre vient de se terminer et votre patron vous dit "Bon les gars, on va faire des voitures maintenant". Sauf qu'il y a un petit souci... dans votre équipe de 16 personnes, seulement 2 ont le permis de conduire. Et vous, vous n'avez jamais touché une bagnole de votre vie.

Bienvenue dans l'histoire la plus dingue de l'industrie automobile européenne. Celle de Saab, une marque née dans le ciel qui a révolutionné la route.

Je vous jure que cette histoire, elle commence vraiment comme ça. On est en Suède, pays neutre pendant la Seconde Guerre mondiale, et le gouvernement suédois a créé en 1937 une société qu'ils ont appelée Svenska Aeroplan Aktiebolaget - littéralement "Société suédoise d'aéroplanes". L'acronyme ? Saab. Leur mission ? Fabriquer des avions de chasse pour défendre la neutralité suédoise.

Pendant la guerre, tout roule pour eux. Les commandes militaires pleuvent, leurs ingénieurs bossent sur des chasseurs révolutionnaires, et l'aérodynamique suédoise fait des miracles dans le ciel européen.

Mais voilà qu'en 1945, ça se complique.

La guerre se termine, et d'un coup, plus personne ne veut d'avions de chasse. Les carnets de commandes se vident, les ingénieurs se retrouvent les bras ballants, et la direction de Saab se gratte la tête en se demandant comment faire survivre cette boîte de génies de l'aéronautique.

C'est là qu'intervient un certain Gunnar Ljungström. Ce mec, né en 1905, c'est un crack de l'aérodynamique. Il a passé sa vie à faire voler des machines plus vite et plus efficacement que tout ce qui existait. Et lui, il a une idée complètement barrée : "Et si on appliquait nos connaissances aéronautiques... aux voitures ?"

L'équipe de rêveurs qui ne savait pas conduire

Alors là, je dois vous raconter une anecdote qui me fait encore rigoler. Ljungström monte son équipe de développement automobile. 16 ingénieurs, tous spécialistes de l'aviation, tous brillants dans leur domaine. Sauf qu'il y a un détail... croustillant.

Sur ces 16 types, seulement 2 ont le permis de conduire. Je vous jure, c'est pas une blague ! Ces mecs qui arrivent à faire voler des chasseurs à 600 km/h, ils ne savent pas conduire une bagnole.

Alors vous imaginez la scène ? Ljungström qui dit à son équipe : "Bon les gars, on va révolutionner l'automobile". Et la moitié qui répond : "Euh... patron, c'est quoi déjà le truc avec trois pédales ?"

Mais ces génies, ils vont faire quelque chose de dingue. Plutôt que de paniquer, ils vont aller acheter des voitures - des Opel, des DKW, des Volkswagen - et ils vont tout démonter. Vis par vis, boulon par boulon. Pour comprendre comment ça marche, une automobile.

Je me mets à leur place : imaginez que demain on vous demande de fabriquer un avion de chasse sans jamais en avoir vu l'intérieur. C'est exactement ce qu'ils font, mais dans l'autre sens !

L'UrSaab : quand une goutte d'eau rencontre une Coccinelle

En 1947, après deux ans de bidouillage intensif, l'équipe de Ljungström sort l'UrSaab. Le prototype numéro 92001. Et là, mes amis, c'est du jamais vu dans l'automobile.

Cette voiture, elle ne ressemble à rien de ce qui roule à l'époque. Pourquoi ? Parce qu'elle a littéralement la forme d'une aile d'avion. Je vous jure, vue de profil, on dirait qu'elle va décoller !

Sixten Sason, le designer - on va en reparler - a conçu cette caisse avec un coefficient de traînée de 0,32. Pour vous donner une idée, c'est exceptionnel même aujourd'hui ! La plupart des voitures modernes peinent à descendre sous 0,35.

Mais le plus dingue dans cette histoire, c'est que dans leur bricolage génial, ces ingénieurs ont récupéré... les phares d'une Volkswagen Coccinelle ! Je vous laisse imaginer : une carrosserie futuriste inspirée de l'aviation avec des phares de Coccinelle allemande. Ça, c'est de la R&D comme on les aime !

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Sixten Sason, le designer qui tombait du ciel

Il faut que je vous parle de ce type, parce que son histoire, elle est dingue. Sixten Sason - de son vrai nom Karl-Erik Sixten Andersson - c'est un ancien pilote de chasse qui a perdu un poumon dans un crash. Ce mec, formé aux Beaux-Arts à Paris, devient designer industriel et va révolutionner l'identité visuelle de Saab.

Vous savez ce que j'adore chez lui ? Son pseudonyme. "Sason", il l'a pris du mot espagnol qui veut dire "épice". Parce que selon lui, un bon design, ça doit relever le goût, ça doit surprendre.

Et Sason, il va créer tous les premiers modèles Saab : la 92, la 93, la 95, la 96, la 99, et même la petite Sonett. Chaque ligne, chaque courbe, tout ça sort de sa tête de pilote reconverti.

Ce qui me fascine, c'est qu'il applique systématiquement les principes aérodynamiques de l'aviation à l'automobile. Les petites lunettes arrières renforcées ? Comme sur un chasseur. Les passages de roues inspirés des carénages d'avions ? Logique pour lui. Cette forme générale optimisée pour fendre l'air ? C'est son ADN de pilote qui ressort.

La révolution de 1949

En 1949, Saab lance la Saab 92 en série. Et là, c'est l'incompréhension totale sur le marché. Cette voiture, elle ne ressemble à rien de connu. Les gens voient passer cette espèce d'OVNI vert pomme avec ses formes de goutte d'eau, et ils se demandent si c'est vraiment une voiture ou si c'est un engin spatial suédois.

Mais alors que tout le monde se marre, les ingénieurs de Saab, eux, ils rigolent jaune. Parce que leur bagnole, elle consomme deux fois moins que la concurrence ! Avec son aérodynamisme de folie, elle file sur les routes suédoises en ne buvant presque rien.

Et puis il y a ce détail génial : la traction avant. Tous les autres constructeurs font encore du classique avec le moteur devant et les roues arrière qui poussent. Saab, eux, ils mettent le moteur à l'avant et ils tirent avec les roues avant. Résultat ? Une stabilité de dingue sur la neige et le verglas suédois.

Je me dis souvent qu'à l'époque, les ingénieurs de Saab, ils devaient avoir l'impression d'être des extraterrestres qui débarquent avec leur technologie du futur au milieu d'une industrie automobile encore très conservatrice.

Erik Carlsson, le roi du vol plané

Et là, il faut que je vous raconte l'histoire d'Erik Carlsson. Ce mec, c'est la légende absolue du rallye automobile. Surnommé "Carlsson på taket" - littéralement "Carlsson sur le toit" - parce qu'il avait la fâcheuse tendance à retourner sa Saab comme une crêpe.

Mais attention, c'est pas un pilote du dimanche qui se plante. Non, Carlsson, c'est un génie de la conduite qui utilisait les tonneaux comme technique de pilotage !

Je vous jure, il y a cette anecdote au Safari Rally qui me tue à chaque fois. Carlsson se retrouve enlisé dans un bourbier avec sa Saab. Au lieu de chercher une corde ou d'appeler de l'aide, vous savez ce qu'il fait ? Il retourne volontairement sa voiture pour utiliser le toit comme un ski et sortir du trou !

Les journalistes qui arrivent après ne croient pas son histoire. Ils regardent le toit de la Saab : pas une bosse, pas une rayure. "C'est impossible Carlsson, tu mens !"

Alors ce dingue, pour prouver qu'il dit la vérité, il refait un tonneau devant eux ! Et là, les journalistes comprennent : les Saab sont tellement bien construites qu'elles peuvent rouler sur le toit sans se déformer.

Ça, c'est la mentalité Saab : quand on vous dit que c'est impossible, vous le prouvez en le refaisant une deuxième fois !

L'art de "l'emprunt" en plein rallye

Mais j'ai encore mieux avec Carlsson. Lors d'un rallye en Angleterre, sa Saab 96 a un souci mécanique. Il lui faut une pièce spécifique, et évidemment, aucun garage local n'a ça en stock.

Carlsson et son mécanicien se baladent et tombent sur... une Saab 96 flambant neuve garée sur un parking. Ni une ni deux, ils sortent leurs outils et commencent à démonter la voiture !

Vous imaginez la scène ? Le propriétaire qui revient et qui voit deux types en train de démonter sa bagnole neuve ! Il devient fou furieux, évidemment.

Mais le copilote de Carlsson, malin comme un renard, explique calmement au propriétaire que son pilote est Erik Carlsson en personne, pilote officiel Saab, et que la marque va lui fournir une voiture neuve en échange.

Le truc dingue ? Ça marche ! Le propriétaire, impressionné de rencontrer la légende, accepte. Et ces deux-là sont devenus amis ! Ils s'échangeaient encore des cartes de Noël des décennies plus tard.

Voilà l'esprit Saab : même quand vous démontez la voiture de quelqu'un, vous finissez par vous faire un pote !

L'innovation permanente

Mais ce qui me fascine le plus chez Saab, c'est cette obsession de l'innovation. Ces types, ils ne savent pas faire du classique. Chaque fois qu'ils sortent quelque chose, il faut que ce soit révolutionnaire.

En 1962, Saab devient le premier constructeur à monter des ceintures de sécurité de série. Plusieurs années avant que ça devienne obligatoire ! À l'époque, la plupart des constructeurs trouvaient ça superflu. Saab, eux, ils pensaient déjà à la sécurité de leurs clients.

Et puis il y a 1976, l'année où Saab sort la première voiture turbo commercialisée au monde. La Saab 99 Turbo. Encore une première mondiale ! Pendant que les autres constructeurs bidouillent avec des carburateurs, Saab met un turbocompresseur sur un moteur de série.

À l'époque, personne ne comprenait l'intérêt. "Un turbo sur une voiture ? Mais c'est pour les avions ça !" Exactly ! C'est bien pour ça que Saab y avait pensé en premier.

Et il y a une technique de vente de Saab que j'adore. Quand ils voulaient démontrer la sécurité de leurs voitures, ils invitaient les journalistes à... voir leurs voitures se faire écraser par des grues de chantier ! Parce que l'habitacle Saab, il ne se déformait pas.

Imaginez la scène : vous êtes journaliste automobile, vous arrivez chez Saab pour tester une voiture, et on vous dit "Venez voir, on va la détruire devant vous pour vous prouver qu'elle est solide". Ça, c'est du marketing de barjos !

L'aéronautique au service de l'automobile

Ce qui frappe quand on regarde les Saab des années 50 à 80, c'est cette identité aéronautique omniprésente. Tout dans ces voitures respire l'aviation.

Les passages de roues ? Copiés sur les carénages d'avions. Les phares ? Intégrés dans la carrosserie comme des feux de navigation. Les formes généales ? Toujours optimisées pour fendre l'air avec un minimum de résistance.

Même l'habitacle avait des airs de cockpit ! Les Saab avaient ce tableau de bord wraparound qui vous enveloppait comme dans un avion de chasse. Et cette fameuse clé de contact au milieu, entre les sièges, parce que dans un avion, les commandes importantes sont au centre.

Mes préférées dans cette époque, ce sont les Saab 96 des années 60. Ces petites voitures avec leur moteur deux-temps qui font un bruit d'avion au ralenti, leur profil de goutte d'eau, et cette solidité à toute épreuve. Je vous jure, aujourd'hui encore, voir une 96 bien entretenue, ça me fait quelque chose.

D'ailleurs, si vous voulez voir ce que donnait l'esprit Saab à l'époque, j'ai quelques miniatures de cette période sur mon site. Pas des reproductions lambda, mais des pièces qui capturent vraiment cette esthétique unique de l'automobile venue du ciel. Des Saab 92, 93, 96, avec leur petit moteur deux-temps et leur profil d'aile d'avion. C'est sur bernardminiatures.fr, livraison gratuite à partir de 75€ en France, et comme d'habitude j'ai jamais énormément de stock donc si quelque chose vous plaît, il vaut mieux pas trop traîner.

Maintenant, parlons un peu plus de l'évolution de cette marque hors normes...

Le tournant des années 80-90

Dans les années 80, Saab commence à grandir, mais ça reste cette marque de niche pour les gens qui ne veulent pas ressembler à tout le monde. Vous savez, ce côté "je conduis une Saab parce que je suis différent, je suis intelligent, et j'aime les trucs bien pensés".

Et puis arrive 1989. General Motors rachète 50% de Saab Automobile. À l'époque, ça paraît logique : Saab a besoin de capitaux pour développer de nouveaux modèles, GM a besoin de technologie européenne. Mariage de raison, quoi.

Sauf que petit à petit, l'identité Saab commence à se diluer. Les nouvelles voitures gardent encore un peu de cette folie suédoise, mais elles ressemblent de plus en plus à... des GM avec des badges Saab.

Moi, ça me rend nostalgique quand j'y pense. Parce que l'époque héroïque de Saab, c'était vraiment celle où des ingénieurs aéronautiques qui ne savaient pas conduire ont révolutionné l'automobile en appliquant les lois de l'aérodynamique.

La fin d'une époque

En 2000, GM rachète complètement Saab. Et là, c'est le début de la fin. Les nouvelles Saab deviennent des GM déguisées. Certes, elles gardent quelques originalités - cette fameuse clé de contact entre les sièges, quelques détails d'aménagement - mais l'âme aéronautique, elle s'évapore.

GM ne comprend pas Saab. Pour eux, c'est juste une marque premium européenne qu'il faut rentabiliser. Ils ne pigent pas que Saab, c'était avant tout une philosophie : celle de faire différent, de penser autrement, d'appliquer des solutions venues d'ailleurs.

En 2010, nouvelle tentative de sauvetage avec Spyker, un petit constructeur néerlandais. Mais c'était déjà trop tard. L'identité Saab avait été trop diluée, la marque avait perdu ses repères.

2011 : faillite. Saab Automobile disparaît. Fin de l'histoire.

Il y aura bien une tentative de relance avec NEVS en 2012-2014, mais ils perdront même le droit d'utiliser le nom Saab. L'ironie du sort, non ?

L'héritage de l'ovni suédois

Aujourd'hui, quand je regarde le marché automobile, je me dis qu'on a perdu quelque chose d'important avec Saab. Cette capacité à penser en dehors des clous, à appliquer des solutions venues d'autres domaines.

Tesla, d'une certaine façon, ça me rappelle l'esprit Saab. Des ingénieurs qui viennent d'ailleurs - l'informatique, l'aérospatial - et qui révolutionnent l'automobile en appliquant leur logique.

Mais Saab, c'était plus poétique. C'était cette idée magnifique que des gens qui faisaient voler des avions pouvaient créer les plus belles voitures du monde. Cette transition naturelle entre le ciel et la route.

Les vraies Saab - celles d'avant GM - elles avaient cette âme particulière. Quand vous en conduisiez une, vous sentiez que cette voiture avait été pensée différemment. Le bruit du moteur, la position de conduite, la façon dont elle prenait les virages... tout ça avait un petit côté aéronautique.

Et puis il y avait cette communauté Saab. Ces propriétaires qui se reconnaissaient entre eux, qui partageaient cette passion pour une marque qui osait être différente. Des gens qui choisissaient Saab justement parce que ce n'était pas une BMW ou une Mercedes.

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Quand j'y repense, l'histoire de Saab, c'est finalement l'histoire d'un malentendu magnifique. Des ingénieurs aéronautiques qui se retrouvent à faire des voitures et qui créent, presque par accident, une des identités automobiles les plus fortes du 20ème siècle.

Gunnar Ljungström et ses 16 ingénieurs qui ne savaient pas conduire, Sixten Sason qui transformait ses rêves de pilote en lignes automobiles, Erik Carlsson qui faisait des tonneaux comme technique de conduite... Tous ces gens-là, ils ont créé quelque chose d'unique.

Et c'est ça, l'héritage de Saab : avoir prouvé qu'en automobile aussi, il faut parfois venir du ciel pour révolutionner la terre.

Aujourd'hui, quand je vois passer une vieille Saab 96 ou une 99 Turbo bien entretenue, je me dis que ces voitures portent encore en elles cette folie suédoise. Cette idée magnifique que pour créer quelque chose d'exceptionnel, il faut parfois être complètement cinglé.

Et au fond, c'est peut-être ça que j'aime le plus dans cette histoire : Saab nous rappelle que les plus belles innovations naissent souvent de l'inconscience et de la passion. Quand des gens qui ne savent pas que c'est impossible décident de le faire quand même.

Voilà pourquoi Saab restera à jamais l'OVNI suédois qui pensait aéronautique. Une marque venue d'ailleurs, repartie trop tôt, mais qui aura marqué l'automobile de son empreinte unique.

Une marque qui nous aura appris qu'entre ciel et terre, il y a parfois de la place pour des rêves à quatre roues.

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