19 octobre 1982, hôtel Sheraton près de l'aéroport de Los Angeles. Un homme élégant, costume sur mesure, cheveux argentés parfaitement coiffés, s'approche d'une valise posée sur le lit. À l'intérieur : 55 livres de cocaïne pure. Il soulève un sachet, le regarde avec satisfaction et lâche ces mots qui vont sceller son destin : "C'est mieux que l'or." Cet homme, c'est John DeLorean, 57 ans, ancien golden boy de General Motors et créateur de la voiture la plus futuriste jamais conçue. Dans quelques minutes, le FBI va défoncer la porte et l'arrêter. Dans une semaine, son empire s'effondrera. Et pourtant, trois ans plus tard, sa voiture deviendra la plus célèbre machine à voyager dans le temps de l'histoire du cinéma.
Aujourd'hui, je vous raconte l'histoire de celui qui a réussi l'impossible : transformer le rêve américain en cauchemar hollywoodien, créer une voiture révolutionnaire avec des portes papillon et un châssis en inox, puis tout perdre dans un deal de cocaïne orchestré par le FBI. C'est l'histoire de John DeLorean, l'homme qui voulait réinventer l'automobile et qui a fini par réinventer sa propre chute.
L'ascension : De Detroit à la gloire
Pour comprendre la chute, il faut d'abord mesurer la hauteur de l'ascension. John Zachary DeLorean n'était pas n'importe qui dans l'industrie automobile. Né en 1925 dans une famille d'ouvriers de Detroit, ce fils d'immigrés roumains avait tout pour rester dans l'ombre. Mais DeLorean, lui, il avait cette étincelle que j'appelle "la folie créatrice" - cette capacité à voir ce que les autres ne voient pas.
Quand il débarque chez General Motors dans les années 50, le gars débarque avec ses diplômes d'ingénieur, mais surtout avec une vision. Il ne veut pas juste fabriquer des voitures, il veut créer des légendes. Et franchement, force est de reconnaître qu'il y arrive plutôt bien.
1964, DeLorean a 39 ans et dirige la division Pontiac. Cette année-là sort la Pontiac GTO - et là, permettez-moi un petit aparté technique. La GTO, c'est pas juste une voiture, c'est l'acte de naissance du muscle car américain. DeLorean prend un moteur de 389 pouces cubes, l'enfourne dans une Tempest relativement légère, et BOOM : 348 chevaux qui transforment n'importe quel père de famille en Bad Boy du dimanche. La voiture se vend comme des petits pains, GM comprend qu'ils tiennent quelque chose, et DeLorean devient le chouchou de la direction.
Trois ans plus tard, nouvelle frappe : la Pontiac Firebird. Encore une fois, DeLorean tape dans le mille. Cette fois, il crée une voiture qui va marquer l'imaginaire collectif pour les décennies à venir. Et moi, quand je vois une Firebird Trans Am de cette époque... bah disons que j'ai quelques modèles dans ma collection qui valent le détour, mais on y reviendra.
1972, consécration ultime : John DeLorean devient vice-président de General Motors à 40 ans. Le plus jeune de l'histoire de la boîte. À cet âge-là, la plupart des ingénieurs rêvent encore de concevoir leur première voiture, lui, il dirige une des plus grosses divisions du plus gros constructeur automobile au monde.
Le rêveur qui voulait plus
Mais voilà, DeLorean, c'est pas le genre de mec à se contenter d'un fauteuil en cuir et d'un salaire à six chiffres. Il a une vision, et cette vision ne cadre pas avec la philosophie GM. Lui, il veut révolutionner l'automobile. Il parle de voitures du futur, de matériaux révolutionnaires, de design avant-gardiste. General Motors, eux, ils veulent juste vendre des Chevrolet.
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Et puis, soyons honnêtes, DeLorean commence à avoir la grosse tête. Le succès lui monte au cerveau. Il divorce de sa femme, épouse une mannequin de 20 ans sa cadette, Christina Ferrare - oui, la présentatrice télé. Il se met à fréquenter les stars d'Hollywood, à rouler en Maserati, à porter des costumes à 5000 dollars. Bref, il joue au play-boy.
1973, le clash arrive. DeLorean claque la porte de General Motors. Officiellement, c'est pour "divergences stratégiques". Officieusement, le gars en a marre qu'on bride sa créativité. À 48 ans, avec 200 000 dollars d'économies et un ego surdimensionné, John DeLorean se lance dans l'aventure entrepreneuriale. Il veut créer SA voiture, SON entreprise, SON empire.
Et vous savez quoi ? Au début, tout le monde y croit.
Le projet fou : La DMC-12
1974, DeLorean fonde la DeLorean Motor Company. Son idée ? Créer la voiture du futur. Pas une voiture de plus, THE voiture qui va révolutionner l'industrie automobile. Et quand je vous dis qu'il voit grand, c'est un euphémisme.
D'abord, le design. DeLorean fait appel à Giorgetto Giugiaro, le génie italien qui a designé la Lotus Esprit, la Golf première génération, la DeTomaso Mangusta... Bref, pas n'importe qui. Ensemble, ils créent un truc qui sort de nulle part : une voiture basse, angulaire, futuriste, avec des portes papillon qui s'ouvrent vers le ciel. Mais le plus dingue, c'est la carrosserie : entièrement en acier inoxydable brossé. Pas de peinture, pas de vernis, juste l'inox dans toute sa splendeur.
L'idée, elle est géniale sur le papier. L'inox, ça ne rouille pas, ça ne se raye quasiment pas, et surtout, ça donne un look unique au monde. La DeLorean, on la reconnaît entre mille. Même aujourd'hui, 40 ans après, quand vous en croisez une dans la rue, vous vous retournez.
Techniquement aussi, DeLorean voit grand. Châssis en fibres de verre et résine époxy, moteur Renault PRV V6 - oui, le même que dans l'Alpine A310, pour ceux qui connaissent. L'idée, c'est de faire une voiture sûre, fiable, et révolutionnaire.
Le problème du financement
Sauf que créer une voiture de A à Z, ça coûte une blinde. DeLorean a besoin de 200 millions de dollars. En 1975, autant dire qu'il faut être sacrément convaincant pour lever une telle somme.
Et là, DeLorean montre toute l'étendue de son talent de vendeur. Il séduit tout Hollywood. Johnny Carson, l'animateur le plus célèbre d'Amérique, investit 500 000 dollars. Sammy Davis Jr. suit avec 150 000 dollars. Roy Clark, le guitariste country, met lui aussi au pot. Au total, 132 investisseurs privés injectent plusieurs millions dans l'aventure.
Mais ça ne suffit pas. DeLorean va chercher le gros poisson : le gouvernement britannique. Et là, c'est du génie commercial pur. Il propose de construire son usine en Irlande du Nord, dans la banlieue de Belfast. Vous savez, cette région en pleine guerre civile, avec un chômage à 17% et des tensions sectaires qui explosent tous les jours.
Pour le gouvernement britannique, c'est providentiel. DeLorean promet 2500 emplois dans une zone sinistrée. En échange, Londres met 120 millions de dollars sur la table, soit 60% du financement total. Le deal du siècle, en apparence.
Sauf que DeLorean a peut-être un peu menti sur ses capacités...
L'usine de l'impossible
1978, l'usine de Dunmurry, dans la banlieue de Belfast, sort de terre. 6500 mètres carrés flambant neufs, équipés des dernières technologies. Sur le papier, c'est magnifique. Dans la réalité, c'est le début du cauchemar.
Première erreur monumentale : la main-d'œuvre. DeLorean embauche 2500 personnes dans une région qui n'a jamais fabriqué une seule voiture de sa vie. Ces gens-là, ils sont courageux, ils veulent bosser, mais construire une automobile, c'est pas comme assembler des pièces détachées. Ça demande un savoir-faire, une précision, une culture industrielle que Belfast n'a pas.
Résultat ? Les premières DeLorean qui sortent de l'usine sont des catastrophes ambulantes. Joints d'étanchéité défaillants, portes papillon qui se coincent, électronique capricieuse, finitions approximatives... Je vous épargne la liste complète, mais croyez-moi, c'est long.
Et moi, quand je repense à ça, je me dis que DeLorean découvrait en temps réel ce que tous les constructeurs savent depuis des décennies : fabriquer une voiture, c'est diablement compliqué. Entre la conception et la production, il y a un fossé que seule l'expérience permet de combler.
Deuxième problème : le coût de production. DeLorean avait annoncé un prix de vente de 12 000 dollars - d'où le nom DMC-12. Mais quand les premières voitures sortent enfin de l'usine en 1981, le prix réel est de 25 000 dollars. Plus du double de ce qui était prévu.
Pour vous donner une idée, une Chevrolet Corvette se vendait 18 000 dollars à l'époque. La DeLorean était plus chère qu'une Corvette, mais avec des performances largement inférieures. 130 chevaux pour la DMC-12 contre 230 pour la Corvette. 0 à 100 km/h en 9,5 secondes contre 6,5 pour la Corvette. Pas vraiment ce qu'on appelle un argument de vente...
La réalité du marché
Et puis, il y a eu le contexte économique. 1981-1982, c'est la récession. Les Américains serrent la ceinture, les ventes de voitures de luxe s'effondrent. Dans ce contexte, lancer une voiture de sport à 25 000 dollars, c'est pas exactement le timing idéal.
Les premiers mois, DeLorean arrive à écouler quelques milliers d'exemplaires. Mais rapidement, la réalité rattrape le rêve. Il faut vendre 11 000 voitures par an pour atteindre la rentabilité. En 1981, DeLorean n'en vend que 6000. En 1982, la tendance ne s'améliore pas.
DeLorean commence à paniquer. Les factures s'accumulent, les investisseurs s'impatientent, le gouvernement britannique commence à poser des questions gênantes. L'entreprise brûle du cash à vitesse grand V, et les perspectives de redressement sont quasi nulles.
C'est à ce moment-là qu'arrive James Hoffman...
L'ami qui tue
James Timothy Hoffman, 42 ans. Un nom qui ne vous dit peut-être rien, mais c'est l'homme qui va précipiter la chute de DeLorean. Et le plus ironique dans cette histoire, c'est que Hoffman était son voisin. Ils habitaient tous les deux à Pauma Valley, une banlieue résidentielle huppée de San Diego. Leurs enfants jouaient ensemble, leurs femmes se fréquentaient. Bref, c'était l'ami de la famille.
Sauf que James Hoffman cachait bien son jeu. Ce type était un ancien trafiquant de drogue, pris la main dans le sac par la DEA pour une histoire d'importation de cocaïne. Et pour éviter la prison, il avait accepté de devenir indic pour le FBI.
Début 1982, Hoffman apprend les difficultés financières de DeLorean. Et là, l'idée germe dans son esprit tordu : et si je piégeais mon voisin pour me racheter une conduite auprès du FBI ?
La technique est rodée. Hoffman s'approche de DeLorean avec une proposition d'investissement alléchante. Il dit connaître des gens qui auraient beaucoup d'argent à placer, rapidement et discrètement. Pour un homme au bord de la faillite, c'est exactement ce qu'il veut entendre.
Progressivement, Hoffman amène DeLorean vers le piège. Il lui explique que ses "investisseurs" sont dans le business de la drogue, mais que l'argent est bon à prendre. DeLorean résiste d'abord, puis finit par céder. La pression financière est trop forte, la tentation trop grande.
Et moi, quand je me mets à la place de DeLorean à ce moment-là, je me dis qu'il a dû vivre un vrai calvaire intérieur. D'un côté, sa conscience qui lui dit que c'est mal. De l'autre, la perspective de sauver son entreprise, ses 2500 employés, son rêve de toute une vie...
Le piège se referme
Pendant des mois, le FBI orchestre minutieusement l'opération. Ils filment tout, enregistrent tout, documentent tout. Hoffman joue parfaitement son rôle d'intermédiaire, organisant des rencontres avec de faux trafiquants qui sont en réalité des agents fédéraux.
DeLorean, lui, s'enfonce progressivement. Il accepte de plus en plus d'éléments du deal. Officiellement, il s'agit de blanchir de l'argent de la drogue en l'investissant dans son entreprise. Officieusement, DeLorean va être impliqué dans un trafic de cocaïne de 24 millions de dollars.
Et là, petite anecdote savoureuse : un ancien agent de la DEA témoignera plus tard qu'Hoffman s'était vanté auprès de ses collègues. Trois semaines avant l'arrestation, il leur avait dit : "Vous ne me croyiez pas, mais je vous avais dit que j'allais l'avoir." Le type était fier de son coup...
19 octobre 1982, acte final. DeLorean se rend à l'hôtel Sheraton près de l'aéroport de Los Angeles pour conclure le deal. Dans sa chambre, 55 livres de cocaïne l'attendent. Quand il voit la drogue, DeLorean ne peut s'empêcher de sourire et lâche cette phrase qui va le condamner : "C'est mieux que l'or."
Quelques minutes plus tard, le FBI enfonce la porte. DeLorean est arrêté, menotté, embarqué. Les caméras de télé sont déjà sur place - bizarrement, les médias avaient été prévenus...
La chute de l'empire DeLorean : La DMC-12 était plus chère qu'une Corvette, mais deux fois moins puissante. Quand ils ont vu ça chez General Motors, ils ont dû se dire que leur ancien golden boy avait perdu la main. Mais le pire était encore à venir.
Et je sais ce que vous vous dites : comment DeLorean a-t-il pu être aussi naïf ? Comment un homme aussi intelligent a-t-il pu tomber dans un piège aussi grossier ? Et bien, c'est exactement la question que va se poser le jury lors de son procès...
La DeLorean DMC-12 était révolutionnaire avec ses portes papillon et sa carrosserie en inox, mais elle cachait un secret terrible : elle était le fruit d'un rêve qui avait mal tourné. Mais parfois, l'histoire réserve des surprises, et cette voiture allait connaître une seconde vie inattendue...
Vous savez, moi qui collectionne les voitures miniatures de cette époque, j'ai quelques DeLorean dans ma boutique. Et chaque fois que j'en vois une, je repense à cette histoire folle. Comment une si belle voiture a pu naître d'un tel chaos. D'ailleurs, si vous voulez découvrir quelques pépites de cette époque dorée de l'automobile, des modèles des années 70-80 qui ont marqué l'histoire, je vous invite à faire un tour sur bernardminiatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, principalement du 1/43ème, avec quelques perles rares de cette période. Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. Livraison gratuite en France à partir de 75€, et je fais attention à bien tout emballer avec du papier bulle.
Mais revenons à notre histoire, car le plus gros scandale était encore à venir...
La faillite immédiate
L'arrestation de DeLorean fait l'effet d'une bombe. Une semaine plus tard, la DeLorean Motor Company dépose le bilan. Brutalement, sans préavis. 2500 employés se retrouvent au chômage du jour au lendemain, l'usine de Belfast ferme ses portes définitivement.
Et là, permettez-moi une petite réflexion personnelle. Ces 2500 familles qui ont cru au rêve de DeLorean, qui avaient enfin trouvé du boulot dans une région sinistrée... Elles n'avaient rien demandé, elles. Elles voulaient juste travailler, nourrir leurs enfants, avoir une vie normale. Et d'un coup, tout s'effondre à cause des conneries de leur patron.
Le gouvernement britannique perd ses 120 millions de dollars. Les investisseurs privés aussi perdent tout. Johnny Carson, qui avait mis 500 000 dollars, se retrouve avec une DeLorean défaillante et une facture salée. D'ailleurs, petite anecdote croustillante : lors de son premier essai de la voiture, Carson se retrouve piégé à l'intérieur quand la batterie tombe en panne et que les portières électriques refusent de s'ouvrir. Il faut l'intervention des secours pour le sortir de là. Pour couronner le tout, Carson sera arrêté pour conduite en état d'ivresse au volant de cette même DeLorean en 1982. Le cauchemar complet...
Au total, seulement 9000 DeLorean DMC-12 ont été produites. 9000 exemplaires d'un rêve brisé. Aujourd'hui, c'est ce qui fait leur rareté et leur valeur, mais à l'époque, c'était juste la preuve d'un échec retentissant.
Le procès du siècle
DeLorean est inculpé pour trafic de drogue, conspiracy, et une dizaine d'autres chefs d'accusation. Il risque la perpétuité. Les preuves semblent accablantes : il y a les vidéos, les enregistrements, les témoignages. Le FBI a tout pour le condamner.
Mais DeLorean a la chance d'avoir un excellent avocat, Howard Weitzman. Et cet avocat va retourner complètement la situation en démontrant que son client a été piégé illégalement par le FBI.
La défense est brillante. Weitzman explique au jury que DeLorean n'avait aucun antécédent criminel, qu'il était un businessman désespéré, manipulé par un trafiquant reconverti en indic. Il démontre que sans l'intervention d'Hoffman, DeLorean ne se serait jamais lancé dans le trafic de drogue.
Et surtout, Weitzman révèle un détail savoureux. Un ancien agent de la DEA témoigne que trois semaines avant l'arrestation, le procureur James Walsh avait levé son verre lors d'une réunion avec les agents fédéraux en déclarant : "Messieurs, je peux voir ça en couverture du magazine Time".
Vous rendez-vous compte ? Le FBI avait monté cette opération non pas pour lutter contre le trafic de drogue, mais pour faire le buzz médiatique. C'était de l'entrapment pur et simple, un piège illégal tendu à un homme innocent.
Août 1984, verdict : John DeLorean est acquitté de tous les chefs d'accusation. Le jury a conclu qu'il avait été illégalement piégé par le gouvernement. Justice est rendue, mais le mal est fait. L'empire DeLorean n'existe plus, la réputation de l'homme est détruite.
L'ironie du destin
Et puis, trois ans après la fin de production de la DMC-12, quelque chose d'incroyable arrive. Steven Spielberg et Robert Zemeckis cherchent une voiture futuriste pour leur nouveau film : "Retour vers le Futur".
Au départ, ils avaient pensé à un réfrigérateur. Oui, vous avez bien lu, un frigo. L'idée était que Doc Brown construise sa machine à voyager dans le temps dans un réfrigérateur modifié. Mais finalement, ils abandonnent cette idée par peur que les enfants n'essaient de s'enfermer dans leur frigo pour imiter le film.
Alors ils cherchent une voiture. Il leur faut quelque chose de futuriste, d'inhabituel, de reconnaissable. Et là, quelqu'un leur parle de la DeLorean. Cette voiture bizarre, avec ses portes papillon et sa carrosserie en inox, qui avait défrayé la chronique quelques années plus tôt.
Perfect fit. La DeLorean DMC-12 devient la star de "Retour vers le Futur". Du jour au lendemain, cette voiture maudite devient une icône pop culture. Les gamins du monde entier rêvent d'avoir une DeLorean. Les collectionneurs se l'arrachent. Le mythe naît.
L'ironie est totale. DeLorean avait voulu créer la voiture du futur, et il y est finalement arrivé... mais pas comme il l'avait prévu. Sa voiture est devenue célèbre non pas pour ses performances ou sa technologie, mais pour avoir voyagé dans le temps au cinéma.
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Aujourd'hui, une DeLorean DMC-12 en bon état se vend entre 40 000 et 80 000 dollars. Pas mal pour une voiture qui avait ruiné son créateur... Et moi, dans ma collection de miniatures, j'en ai quelques-unes qui valent le détour. Parce qu'au final, c'est ça la magie de l'automobile : même les échecs peuvent devenir légendaires.
Les dernières années de DeLorean
John DeLorean ne s'est jamais vraiment remis de cette histoire. Il a bien essayé de relancer des projets automobiles, mais plus personne ne lui faisait confiance. Il a vécu ses dernières années en enchaînant les procès, les projets avortés, les tentatives de comeback qui n'aboutissaient jamais.
Il est mort en 2005, à 80 ans, dans le New Jersey. Loin des paillettes d'Hollywood, loin des salons automobiles, loin de la gloire. Mais paradoxalement, sa voiture lui a survécu. Elle continue de fasciner, de faire rêver, de faire fantasmer.
Et vous savez quoi ? Je pense que DeLorean aurait adoré ça. Lui qui voulait marquer l'histoire de l'automobile, il y est arrivé. Pas comme prévu, certes, mais il y est arrivé.
Les leçons d'une chute
Alors, qu'est-ce qu'on retient de cette histoire ? Plusieurs choses, je pense.
D'abord, que le talent ne suffit pas. DeLorean était un ingénieur brillant, un visionnaire, un homme qui avait réussi tout ce qu'il avait entrepris chez General Motors. Mais créer une entreprise automobile from scratch, c'est infiniment plus compliqué que de diriger une division dans une grosse boîte.
Ensuite, que l'ego peut tuer. DeLorean avait tellement confiance en lui qu'il a sous-estimé toutes les difficultés. Il pensait qu'il suffisait d'avoir une belle voiture pour réussir. Il a découvert que l'industrie automobile, c'est aussi de la logistique, du marketing, de la finance, de la gestion de production...
Et puis, il y a cette leçon terrible : quand on est au bord du gouffre, on peut faire n'importe quoi. DeLorean n'était pas un criminel. C'était un businessman désespéré qui a accepté un deal pourri parce qu'il n'avait plus le choix. Ou du moins, c'est ce qu'il croyait.
Mais peut-être que la vraie leçon, c'est celle-ci : parfois, l'échec peut mener à une forme de succès inattendu. La DeLorean a échoué commercialement, mais elle a gagné l'immortalité culturelle. Elle est devenue plus qu'une voiture : un symbole, une icône, un rêve.
Et ça, franchement, c'est peut-être plus précieux que tous les profits du monde.
Voilà l'histoire de John DeLorean et de sa DMC-12. L'histoire d'un homme qui a voulu toucher les étoiles et qui est tombé dans la boue. Mais aussi l'histoire d'une voiture qui, malgré tous ses défauts, continue de nous faire rêver 40 ans après.
Parce qu'au final, c'est ça la magie de l'automobile : elle n'a pas besoin d'être parfaite pour être inoubliable. Il suffit qu'elle ait une âme. Et ça, la DeLorean l'avait. Elle l'a encore.
Et vous, vous en pensez quoi ? Est-ce que DeLorean était un visionnaire incompris ou un escroc qui a eu ce qu'il méritait ? Moi, après avoir fouillé cette histoire dans tous les sens, je pense qu'il était les deux à la fois. Un génie et un fou. Un rêveur et un manipulateur. Un homme de son époque, avec ses qualités et ses défauts.
En tout cas, une chose est sûre : on n'est pas près d'oublier John DeLorean et sa machine à voyager dans le temps. Et ça, quelque part, c'est sa plus belle victoire.















