Automne 1899, la France découvre une révolution sur roues. Dans les rues pavées de Paris, des engins fumants et pétaradants se rassemblent pour ce qui deviendra la plus folle des aventures automobiles. 49 voitures au départ, seulement 21 à l'arrivée. Imaginez un peu le carnage ! Ces pionniers ne savaient pas qu'ils venaient de lancer ce qui allait devenir la plus ancienne course automobile au monde, une épreuve qui allait faire rêver des générations de pilotes et transformer à jamais notre vision de l'automobile.
Je vous raconte aujourd'hui l'histoire du Tour de France Automobile, cette course mythique que presque tout le monde a oubliée mais qui mérite largement sa place au panthéon de l'automobile française. Une compétition unique qui mêlait l'aventure du rallye aux sensations pures de la course sur circuit, et qui a vu naître certaines des plus belles légendes de notre sport automobile.
Les premiers tours de roue : 1899, l'aventure commence
Bon, il faut que je vous replace le contexte : en 1899, l'automobile c'est encore un truc de bourgeois complètement barré. Les gens normaux se déplacent à cheval ou en calèche, et là vous avez des illuminés qui organisent une course de 2200 kilomètres en 7 étapes avec des machines qui ressemblent plus à des chaudières sur roues qu'à nos voitures modernes.
Le premier vainqueur, René de Knyff, ce brave Belge au volant de sa Panhard et Levassor, avait une particularité assez marrante : il perdait systématiquement sa casquette de capitaine dès le départ. Je me l'imagine, ce gentleman-pilote, essayant de maintenir sa dignité pendant que son couvre-chef s'envole dans les premiers mètres de course. Mais bon, ça ne l'empêchait pas de triompher avec une vitesse moyenne de 50 km/h - oui, 50 km/h, ne rigolez pas, c'était révolutionnaire à l'époque !
Une hécatombe sur les routes françaises
Et j'ai pas mentionné le plus fou : sur les 49 courageuses voitures qui ont pris le départ, seulement 21 ont vu l'arrivée. Plus de 50% d'abandon ! Vous imaginez le tableau ? Des mécaniques qui explosent, des pneumatiques qui éclatent, des radiateurs qui surchauffent... C'était l'époque héroïque où partir en course c'était déjà un exploit, finir relevait du miracle.
Mais c'est exactement ça qui rendait cette course si spéciale. Ce n'était pas juste une compétition, c'était une aventure, un défi lancé à l'impossible. Et ça, messieurs-dames, ça allait donner le ton pour les décennies suivantes.
L'évolution d'une formule révolutionnaire
Ce qui était génial avec le Tour de France Automobile, c'est qu'il ne ressemblait à rien d'autre. Imaginez un cocktail explosif : des étapes de régularité sur route, des courses effrénées sur circuit, et des montées de côte à vous couper le souffle. Les pilotes devaient être des caméléons, capables de passer du pilotage tout en finesse pour respecter les moyennes imposées au pilotage à l'attaque pure sur les circuits.
J'adore cette idée, franchement. Aujourd'hui on spécialise tout : il y a les pilotes de F1, les rallmen, les spécialistes de courses de côte... Mais à l'époque du Tour de France Automobile, il fallait tout savoir faire. C'était la polyvalence incarnée, et ça donnait des pilotes d'une trempe exceptionnelle.
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Une vitrine publicitaire avant l'heure
Et puis il y avait un autre aspect fascinant : cette course était devenue une vitrine publicitaire géante pour l'industrie automobile naissante. Chaque article de presse était en réalité une pub déguisée pour l'huile utilisée, les freins, les pneus... Les constructeurs avaient compris que gagner le Tour de France Automobile, c'était prouver au grand public que leurs voitures étaient solides et fiables.
C'était malin, vraiment. À une époque où il fallait convaincre les gens que l'automobile n'était pas juste "un plaisir de riche" mais pouvait devenir "un objet d'utilité pratique", rien ne valait une belle victoire sur les routes de France.
L'âge d'or : quand Ferrari régnait en maître
Mais le véritable âge d'or du Tour de France Automobile, ça se passe dans les années 60. Là, on parle d'autre chose : les plus grands pilotes et les plus prestigieuses marques se livrent une bataille acharnée. Gérard Larrousse, Timo Mäkinen, Maurice Trintignant... que des légendes !
Et Ferrari... ah, Ferrari ! 13 victoires au total dans cette période dorée. La marque au cheval cabré avait tellement dominé l'épreuve entre 1956 et 1959 que l'une de ses voitures en est devenue éponyme : la Ferrari 250 GT Berlinetta "Tour de France". Alfonso de Portago en 1956, puis Olivier Gendebien et Lucien Bianchi qui enchaînent en 1957, 1958 et 1959... Du grand art !
La performance de Gérard Larrousse était particulièrement remarquable. Ce "Gentleman de Lyon" né en 1940 a remporté l'épreuve trois fois : en 1969, 1971 et 1974. Ce qui me bluffe chez Larrousse, c'est sa polyvalence absolue. Le mec excellait aussi bien en rallye qu'en course de côte, incarnant parfaitement l'esprit de cette épreuve unique.
Maurice Trintignant, le "Pétoulet" de légende
Et puis il y avait Maurice Trintignant, surnommé "Pétoulet". Ce gars né en 1917 à Sainte-Cécile-les-Vignes fut le premier Français de l'histoire de la Formule 1 à gagner un Grand Prix comptant pour le championnat du monde. Vous imaginez le prestige que ça apportait au Tour de France Automobile quand un pilote de ce calibre venait se frotter à l'épreuve ?
Il faut dire que le niveau était incroyable. Dès 1951, l'épreuve avait pris une dimension épique avec des parcours de 3500 à 4000 kilomètres. On était loin des petites balades du dimanche !
Les destins croisés et les anecdotes savoureuses
Bon, j'ai gardé le meilleur pour la fin : les petites histoires qui font tout le sel de cette course. Tenez-vous bien, Bernard Consten séchait ses cours à HEC pour écouter les résultats du Tour de France Automobile à la radio ! Ce futur quintuple vainqueur de l'épreuve (1958, 1960, 1961, 1962, 1963) préférait suivre la course plutôt que d'assister aux cours dans la prestigieuse école de commerce.
Et le plus beau dans tout ça ? C'est ce même Bernard Consten qui va ressusciter le Tour de France Automobile en 1969 après être devenu président de la FFSA. Passionné de cette épreuve qu'il avait dominée dans les années 1960, il l'a relancée sous le nom de "Tour Auto" et en est resté l'organisateur jusqu'en 1980. La boucle était bouclée !
Parlons un instant de cette nouvelle vie qui a commencé il y a déjà quelques décennies. Vous savez, en tant que passionné de voitures anciennes, je peux pas m'empêcher de penser à tous ces modèles légendaires qui ont marqué cette course. Ces Ferrari 250 GT, ces Jaguar Mk2, ces Porsche 911... Des voitures qui aujourd'hui valent une fortune et qui à l'époque couraient sur nos routes françaises dans des conditions parfois dantesques.
D'ailleurs, si vous êtes comme moi fascinés par ces bolides d'époque, j'ai une petite surprise pour vous. Après des années à collectionner et à vendre des voitures miniatures de cette période dorée, principalement à l'échelle 1/43ème, j'ai ouvert ma boutique BernardMiniatures.fr. J'ai plus de 1500 miniatures en stock, surtout des modèles des années 1950 à 1999, la grande époque quoi !
Bon, je ne suis pas un gros site, alors souvent j'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle, mais c'est aussi ce qui fait le charme. J'ai du Ferrari bien sûr, mais aussi des Porsche, des Jaguar, des modèles qui ont couru au Tour de France Automobile... un peu de tout quoi. La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça avec du papier bulle parce que ces petites voitures, ça casse facilement.
Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai quelques modèles du Tour de France Automobile qui valent vraiment le détour.
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Maintenant, parlons un peu plus de ce qui a failli tuer cette course mythique...
L'interruption et la renaissance : une histoire de mort et de résurrection
Parce que bon, toutes les belles histoires ont leurs zones d'ombre. En 1965, le rallye disparaît. Purement et simplement. Les temps changent, les priorités aussi, et cette course mythique sombre dans l'oubli. Ça me rend triste rien que d'y penser.
Heureusement, en 1969, elle revient sous le nom de Tour Auto, portée par la passion de Bernard Consten comme je vous l'ai dit. Mais même là, ça n'a pas été simple. En 1986, nouvelle péripétie : le Tour Auto s'éteint faute de sponsors. Vous imaginez ? Cette course légendaire qui meurt par manque d'argent...
Patrick Peter, le sauveur de l'histoire
Et puis arrive 1992, et avec elle un certain Patrick Peter qui va redonner vie à l'épreuve. Mais attention, sous forme de course historique pour les voitures ayant participé au Tour de France Automobile original entre 1951 et 1973. Géniale idée ! Au lieu d'essayer de faire du neuf avec du vieux, il a créé un événement nostalgie qui permet de voir rouler les vraies stars de l'époque.
C'est un peu comme si on ressuscitait les gladiateurs pour les faire combattre dans un Colisée restauré. Vous avez toute la magie de l'original, mais dans un cadre sécurisé et adapté à notre époque.
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L'héritage d'une époque révolue
Alors voilà, quand je regarde cette histoire dans son ensemble, je me dis qu'on a perdu quelque chose en route. Le Tour de France Automobile représentait l'esprit pionnier de l'automobile, cette époque où chaque course était une aventure, où les pilotes devaient être des touche-à-tout capables de s'adapter à tous les terrains.
Cette course a accompagné la transition vers la démocratisation de l'automobile en France. Elle a prouvé que ces machines n'étaient pas juste des jouets de riches, mais des outils capables de performances extraordinaires dans des conditions difficiles.
Et c'est peut-être ça qui me fascine le plus dans cette histoire : on était à une époque où l'impossible était juste un défi de plus à relever. Ces pilotes ne se posaient pas la question de savoir s'ils allaient arriver, ils foncaient tête baissée dans l'aventure.
Une leçon pour aujourd'hui
Je crois qu'on a quelque chose à apprendre de ces pionniers. Dans notre monde ultra-spécialisé où tout est calibré au millimètre, il y a quelque chose de rafraîchissant dans cette polyvalence assumée du Tour de France Automobile. Ces pilotes qui passaient de la précision chirurgicale des épreuves de régularité à la bagarre pure des circuits, ça force le respect.
Et puis cette course nous rappelle que l'automobile, c'est d'abord une histoire de passion. Bernard Consten qui sèche ses cours pour écouter les résultats à la radio, René de Knyff qui perd sa casquette à chaque départ mais continue de courir... Ces petits détails humains qui font toute la différence.
Alors la prochaine fois que vous croiserez une Ferrari 250 GT "Tour de France" dans un concours d'élégance, ou que vous verrez passer les voitures du Tour Auto moderne, souvenez-vous de cette époque héroïque où 49 courageux se sont lancés dans l'aventure et où seulement 21 ont vu l'arrivée. C'est ça, l'esprit du Tour de France Automobile : l'aventure avant tout, la performance dans l'adversité, et cette passion pure qui nous fait encore rêver aujourd'hui.
Parce qu'au final, c'est bien beau la technologie moderne et les performances d'aujourd'hui, mais il y avait quelque chose de magique dans cette époque où chaque tour de roue était un défi, et où finir une course était déjà une victoire en soi.












