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Panhard : La mort du tout PREMIER constructeur automobile au monde

20 juillet 1967, Poissy. Un ouvrier sort de l'usine en tenant dans ses mains les clés de la dernière Panhard 24 qui sortira jamais des chaînes de montage. Il ne le sait pas encore, mais il vient d'assister à la mort d'une légende - celle du tout premier constructeur automobile au monde. Oui, vous avez bien entendu : le tout premier. Panhard & Levassor, c'était le constructeur qui avait inventé l'automobile moderne en 1891, qui avait équipé les présidents de la République, qui avait survécu à deux guerres mondiales... et qui venait de se faire bouffer par Citroën comme un vulgaire hors-d'œuvre.

Moi, cette histoire, elle me fascine parce qu'elle prouve qu'en automobile, même quand on a tout inventé, même quand on a 76 ans d'avance sur la concurrence, on peut quand même finir dans le décor. Et croyez-moi, l'agonie de Panhard, c'est pas joli à voir.

Bon, pour comprendre à quel point cette fin est tragique, il faut d'abord que je vous raconte qui était vraiment Panhard. Parce que quand je vous dis que c'était le premier constructeur automobile au monde, c'est pas du marketing, c'est littéralement vrai. En novembre 1890, Émile Levassor écrivait déjà : "Nous avons actuellement 30 véhicules en construction, déjà chez nous les commandes arrivent". Putain, on est en 1890 là ! Ford, il rêvait encore de devenir garagiste.

René Panhard et Émile Levassor, ces deux gars-là, ils ont pas juste créé une marque d'automobile, ils ont inventé l'automobile moderne. Le fameux "Système Panhard" - moteur à l'avant, transmission à l'arrière, boîte de vitesses - ça c'est eux. Cette configuration qu'on retrouve encore aujourd'hui sur la plupart des voitures, elle porte leur nom. Respectueux, non ?

Les pionniers de l'impossible

Mais attention, ces mecs-là, c'était pas des rigolos. De 1891 à 1904, Panhard & Levassor était numéro un mondial en volume de production. Numéro un mondial ! Avec des voitures qui coûtaient une fortune, imaginez un peu. C'est comme si aujourd'hui Ferrari était le constructeur qui vend le plus de voitures au monde - complètement dingue.

Et puis il y a eu cette course légendaire, Paris-Bordeaux-Paris en 1895. Émile Levassor, 48 ans à l'époque, prend le volant de sa Panhard et se tape 1178 kilomètres en 48 heures pratiquement non-stop. Il s'arrête juste pour faire le plein et manger un sandwich. Le mec arrive premier avec plus de 5 heures d'avance ! Sauf qu'à l'époque, les règles disaient qu'il fallait être au minimum deux personnes dans la voiture pour gagner. Résultat : il se fait déclasser. Mais tout le monde avait compris le message : Panhard, c'était la référence absolue.

Sauf que le destin, des fois, il a un sens de l'humour de merde. L'année suivante, en 1896, Émile Levassor se tue dans un accident stupide pendant la course Paris-Marseille-Paris. Et tenez-vous bien : il est mort pour sauver un chien. Oui, un putain de chien errant qui traverse la route à Lapalud. Levassor voit l'animal, braque brusquement pour l'éviter, et finit sa course dans le fossé. Affaibli par l'accident, il meurt l'année suivante. Le mec qui avait révolutionné l'automobile mondiale se tue pour sauver un clebs. J'sais pas vous, mais moi ça me retourne.

L'âge d'or et les innovations folles

Après la mort de Levassor, c'est Arthur Krebs qui reprend les rênes de 1897 à 1915. Et le bonhomme, il va faire un truc que personne d'autre n'a eu les couilles de faire : abandonner complètement les soupapes. De 1910 à 1940, tous les moteurs Panhard utilisent la technologie des manchons rotatifs sous licence Knight. Tous ! Pendant 30 ans, ils ont parié sur une technologie révolutionnaire que personne d'autre n'osait adopter massivement.

Et ça marchait ! Les moteurs à manchons, c'était plus silencieux, plus souple, plus fiable. Panhard était devenu la marque de prestige par excellence. Sous la présidence de Raymond Poincaré entre 1913 et 1920, les Panhard 18CV et 20CV étaient les voitures officielles de l'Élysée. Quand t'es président de la République française, tu roules en Panhard, point barre.

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Mais bon, vous connaissez la chanson : les années 30 arrivent, la crise économique, puis la guerre. Et là, Panhard va prendre une claque magistrale. En 1945, la France sort exsangue de la guerre, et Panhard aussi. La marque est en mauvaise situation financière, fini le temps des voitures de luxe pour millionnaires.

Le déclin programmé

C'est là que Paul Panhard, qui a pris la présidence en 1940, va devoir faire un choix douloureux : oublier le luxe et se tourner vers des voitures plus populaires. La Dyna X, c'est leur tentative de survie. Une petite voiture avec un moteur bicylindre à plat refroidi par air et une carrosserie en aluminium ultra-légère. Innovante ? Carrément. Suffisante pour sauver la marque ? Pas vraiment.

Parce que pendant ce temps-là, les autres constructeurs français se sont organisés. Citroën, Renault, Peugeot... ils ont leurs usines qui tournent à plein régime, leurs réseaux commerciaux bien huilés, leurs moyens financiers. Panhard, même avec son prestige et son savoir-faire, commence à avoir du mal à suivre.

Et c'est là qu'intervient le personnage qui va signer l'arrêt de mort de Panhard : Pierre Bercot, le patron de Citroën. En 1955, cet homme d'affaires calculateur va proposer un "partenariat" à Panhard. 25% du capital contre l'utilisation des usines Panhard pour produire les fourgonnettes 2CV et l'accès au réseau commercial Panhard.

Sur le papier, ça ressemble à un deal gagnant-gagnant. Dans la réalité, c'est le début de la fin. Bercot, lui, il n'a jamais eu d'estime pour Panhard. Pour lui, cette marque centenaire, c'était juste un tremplin pour développer ses propres projets, comme la future SM. Il préparait déjà l'absorption pure et simple.

La dernière carte : la Panhard 24

Jean Panhard, qui a pris la succession de son père Paul en 1965, le voit bien que ça sent le roussi. Alors il va jouer sa dernière carte : la Panhard 24, lancée en 1963. Une voiture magnifique avec ses lignes modernes dessinées par Louis Bionier, ses innovations techniques, son moteur bicylindre de 850cm³ qui développe 42 chevaux.

Moi, quand je vois une Panhard 24 aujourd'hui, j'ai toujours un pincement au cœur. C'était le chant du cygne d'une marque qui avait tout inventé. Cette voiture, elle représentait tout ce que Panhard savait faire de mieux : l'innovation, l'originalité, la qualité de construction. Mais elle avait un problème fatal : elle était seule.

Panhard n'avait plus les moyens de développer une gamme complète. Pas de petite citadine, pas de berline familiale, pas de modèle haut de gamme. Juste cette Panhard 24, aussi brillante soit-elle, qui se battait toute seule contre des constructeurs qui proposaient dix modèles différents.

C'est d'ailleurs là qu'on trouve une anecdote incroyable. En 1951, Pablo Picasso avait créé sa sculpture "La guenon et son petit" en utilisant une Panhard Dyna X miniature qui appartenait à son fils Claude. Il avait placé la petite voiture sur une Renault retournée pour former la tête d'un babouin. Cette œuvre s'est vendue 6,7 millions de dollars chez Christie's en 2002. Même Picasso avait compris le génie de Panhard !

Pourtant, vous savez quoi ? Il y a eu des tentatives pour sauver la marque. Des projets de "Super Panhard 24 CT", une version sportive qui aurait pu relancer l'intérêt du public. Mais Pierre Bercot a dit non. Il préférait laisser crever Panhard plutôt que de lui donner une chance de repartir.

L'exécution finale

Juillet 1965. Citroën prend le contrôle total de Panhard. Jean Panhard, le dernier descendant de la famille fondatrice, assiste impuissant à l'agonie de son entreprise. Deux ans plus tard, le 20 juillet 1967, la dernière Panhard 24 sort de l'usine de Poissy.

76 ans d'histoire automobile. 76 ans ! De 1891 à 1967. Cette marque avait traversé la Belle Époque, la Première Guerre mondiale, les Années folles, la crise de 29, la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction... et elle venait de mourir de la main de celui qui était censé la sauver.

Moi, ça me révolte cette histoire. Vous savez pourquoi ? Parce que Panhard avait encore du potentiel. Même à l'agonie, ils avaient des technologies d'avance. Leurs moteurs bicylindres refroidis par air, leurs carrosseries ultra-légères, leur savoir-faire... tout ça, ç'aurait pu servir de base pour une renaissance.

Mais non. Citroën a préféré récupérer les usines, le réseau commercial, et jeter le reste à la poubelle. C'est ça, la réalité du business automobile : peu importe ton histoire, peu importe tes innovations, si tu n'as pas les moyens financiers pour suivre, tu disparais.

D'ailleurs, pour l'anecdote, il y avait eu une femme exceptionnelle qui avait marqué l'histoire de Panhard dans les années 1900 : Camille du Gast, surnommée "l'Amazone aux yeux verts". Cette femme extraordinaire - pianiste, chanteuse, aéronaute, parachutiste, tireuse au pistolet et skieuse - était la première française à participer à une course automobile. En 1901, elle avait terminé 33e sur 122 participants de la course Paris-Berlin avec sa Panhard-Levassor 20CV. Une ambassadrice de génie pour une marque de génie.

Mais bon, vous savez ce qui m'énerve le plus dans cette histoire ? C'est que j'aurais adoré pouvoir vous proposer des miniatures Panhard sur bernardminiatures.fr. Sauf que voilà, quand une marque disparaît comme ça, brutalement, bah elle laisse un vide énorme dans l'histoire automobile française. J'ai quand même quelques pièces Panhard de temps en temps, mais c'est rare, très rare. Principalement des Dyna X ou des 24 CT au 1/43ème. Mais c'est pas comme les Renault, les Citroën ou les Peugeot qu'on trouve facilement. Les Panhard, c'est devenu des objets de collection presque introuvables, à l'image de leur rareté sur les routes.D'ailleurs, si vous passez sur bernardminiatures.fr, vous verrez que je me spécialise dans les voitures françaises des années 50 à 90. La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et chaque miniature est soigneusement emballée parce que ces petits trésors, ça ne se remplace pas. Comme les vraies Panhard, en fait.Vous voulez savoir le plus triste dans tout ça ? C'est que la seule partie de Panhard qui a survécu, c'est la branche véhicules militaires. Les blindés Panhard ont continué à rouler dans les armées du monde entier pendant encore 40 ans. Numéro un mondial des blindés à roues ! Même dans la mort, Panhard restait un leader technique.

Cette activité militaire a finalement été vendue à Auverland en 2005, puis rachetée par Renault en 2012. Aujourd'hui, elle s'appelle Arquus. Alors oui, d'une certaine façon, l'héritage Panhard continue. Mais putain, quelle différence avec ce qu'aurait pu être cette marque si elle avait eu les moyens de ses ambitions !

Une leçon pour l'éternité

En fait, quand je raconte cette histoire, je me demande toujours la même chose : et si Panhard avait eu les moyens de Citroën ? Et si Jean Panhard avait pu développer une gamme complète autour de la 24 ? Et si Pierre Bercot avait eu un minimum de respect pour l'héritage qu'il était en train de détruire ?

Bon, je vais peut-être arrêter de fantasmer sur une histoire alternative qui n'existe pas. Mais vous savez ce qui me console un peu ? C'est que les Panhard 24 qui ont survécu sont devenues des voitures de collection extraordinaires. Leur rareté, leur originalité technique, leur design intemporel... elles sont devenues des témoins précieux d'une époque où l'innovation primait sur la rentabilité à court terme.

C'est un peu ça, l'histoire de Panhard : une leçon magistrale sur l'innovation, le courage technique, mais aussi sur la cruauté du monde des affaires. Cette marque nous a donné le "Système Panhard" qu'on utilise encore aujourd'hui, elle a été pionnière dans tous les domaines, elle a équipé des présidents et fait rêver des générations d'automobilistes.

La fin de Panhard, c'est un peu comme regarder mourir un géant de l'innovation étouffé par les contraintes financières et l'appétit d'un concurrent sans scrupules. Ça me rappelle que dans l'automobile, comme ailleurs, avoir raison trop tôt peut parfois coûter très cher.

Alors la prochaine fois que vous croiserez une Panhard dans la rue ou dans un musée, prenez le temps de vous arrêter. Vous serez en face d'un morceau d'histoire automobile, d'un témoin d'une époque où des visionnaires ont eu le courage de tout inventer. Respect éternel à Panhard & Levassor, le premier constructeur automobile au monde, mort en 1967 dans l'indifférence générale d'un marché qui avait oublié ses leçons de pionnier.

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