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Pierre Franchiset : L'homme qui a révolutionné les ambulances de France

On est en juillet 1967, et dans les rues de Paris, une Peugeot J7 blanche avec un feu bleu clignotant fonce à travers la circulation. À l'arrière, un homme lutte contre la mort. Le véhicule trace sa route avec une détermination qui n'a rien à voir avec les ambulances d'avant-guerre - ces vieux fourgons bancals qui ballottaient les blessés comme des sacs de pommes de terre. Non, cette fois, c'est différent. Cette J7, c'est la première ambulance de réanimation des sapeurs-pompiers de Paris, l'AR1, et elle va révolutionner le monde du secours médical.

Mais cette révolution, elle ne s'est pas faite du jour au lendemain. Elle a commencé 20 ans plus tôt, dans le secret le plus total, pendant que l'Europe brûlait encore. Et elle a un nom : Pierre Franchiset. Ce type, ingénieur carrossier chez Citroën, était en train de dessiner en cachette ce qui allait devenir le véhicule le plus polyvalent de l'histoire française : le mythique Citroën Type H.

Le Secret de Pierre Franchiset : Quand Sauver des Vies Devient une Obsession

Je dois vous avouer quelque chose : l'histoire du Type H me fascine parce qu'elle commence comme un film d'espionnage. On est en pleine Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupent la France et ont formellement interdit l'étude de nouveaux modèles automobiles. Mais Pierre Franchiset, ce têtu d'Alsacien, il s'en fout royalement des interdictions. Dans son bureau de Citroën, il dessine en secret les plans de ce qui va devenir une révolution sur roues.

Imaginez la scène : pas d'essence pour les tests, pas de matières premières, et surtout, l'interdiction absolue de développer quoi que ce soit. Mais Franchiset, il a une vision. Il veut créer un utilitaire révolutionnaire avec une structure monocoque autoporteuse - un truc de fou à l'époque où tous les fourgons utilisaient encore des châssis séparés comme au temps de Peugeot.

Et vous savez quoi ? Son inspiration, il la trouve dans le ciel. Les avions allemands Junkers, notamment le fameux trimoteur Ju 52, utilisent cette carrosserie ondulée depuis la Première Guerre mondiale. Franchiset regarde ces avions et se dit : "Et si on appliquait ça à une camionnette ?" Résultat : cette tôle ondulée distinctive qui va faire la réputation du Type H. Plus rigide, plus légère, plus économique. Un génie, ce Pierre.

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1947 : La Naissance d'une Légende

Quand le premier prototype sort enfin en 1947, c'est une claque monumentale. Le Type H révolutionne tout : structure monocoque, porte latérale coulissante de série - une innovation rare à l'époque -, et surtout, une modularité incroyable. Ce truc, il peut tout faire : transport de marchandises, véhicule de police, fourgon de pompiers, et bien sûr, ambulance.

Mais le plus dingue, c'est que Franchiset ne se contente pas de créer un véhicule. Il invente l'ancêtre de tous les véhicules d'urgence modernes. Parce que cette porte coulissante, elle va changer la vie des équipes médicales. Plus besoin de contorsions pour faire rentrer un brancard, plus de galère pour accéder au patient. Tout devient fluide, rapide, efficace.

Pierre-Jules Boulanger : Le Visionnaire qui N'a Jamais Vu son Triomphe

Et là, je dois vous parler d'un homme qui me brise le cœur à chaque fois : Pierre-Jules Boulanger, le directeur de Citroën. Ce type, c'est lui qui a soutenu le projet de Franchiset, lui qui a cru au Type H quand personne n'y croyait. Le père de la 2CV, le visionnaire de la DS... Un génie, quoi.

Sauf que le 11 novembre 1950, Boulanger teste une Traction Avant sur la Nationale 9, près de Broût-Vernet. Il fait ça tout le temps, le bougre - il teste personnellement chaque innovation technique lors de ses trajets entre Paris et sa propriété de Lempdes. Mais ce jour-là, c'est l'accident fatal. Boulanger ne verra jamais le succès planétaire de la DS, ni l'usage intensif de ses véhicules comme ambulances. L'ironie du sort, c'est qu'il meurt dans une Traction qui avait été conçue pour sauver des vies par sa sécurité révolutionnaire.

473 289 Héros sur Roues

Mais le Type H, lui, il continue sa route. Entre 1948 et 1981, 473 289 exemplaires vont sortir des chaînes de Citroën. Et parmi eux, des milliers et des milliers d'ambulances qui vont sauver des vies partout en France et en Europe. Chaque configuration était spécialement étudiée : équipements de réanimation, espaces pour les brancards, accès facilité pour les équipes médicales.

Je vous jure, quand je pense à tous ces Type H qui ont transporté des accidentés, des femmes en train d'accoucher, des gamins malades... Ça me donne des frissons. Ces véhicules, c'étaient pas juste des bouts de tôle ondulée, c'étaient des machines à espoir.

1965 : L'Arrivée du Révolutionnaire Peugeot J7

Mais bon, Citroën n'allait pas rester seul sur ce marché. En 1965, Peugeot contre-attaque avec le J7. Et là, mes amis, on passe dans une autre dimension technique. Traction avant, carrosserie en tôle ondulée elle aussi (merci l'inspiration Citroën), mais surtout, cette fameuse porte latérale coulissante qui facilite encore plus l'accès aux patients.

Le J7, il a un truc que le Type H n'avait pas : une cabine avancée avec un pare-brise immense qui offre une visibilité de dingue aux conducteurs d'ambulance. Et puis, détail technique qui tue : l'absence d'essieu arrière procure un espace aménageable gigantesque. Pour une ambulance, c'est le paradis.

Et devinez quoi ? La première ambulance de réanimation des sapeurs-pompiers de Paris en 1967, cette fameuse AR1 dont je vous parlais au début, elle était aménagée par le carrossier Guérin sur châssis J7. Un symbole, bordel !

L'Anecdote qui Vous Fera Sourire (Jaune)

Alors là, je dois vous raconter un truc qui m'a fait mourir de rire quand je l'ai appris. Les premières ambulances DS de Citroën n'étaient pas blanches ! Non, vous avez bien lu. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, le blanc ne figurait même pas au catalogue Citroën. Ces ambulances, elles étaient grises claires, jaunes, bleues, voire noires !

Imaginez la scène : une ambulance DS noire qui débarque pour vous secourir. Vous auriez cru que c'était un corbillard ! Heureusement, en 1973, un décret impose enfin la couleur blanche pour les ambulances, ainsi que le feu à éclat bleu et l'avertisseur sonore trois tons. Ouf, on a évité le pire.

La Révolution du Confort Médical : La DS Ambulance

Mais parlons un peu de la révolution DS ambulance, parce que là, Citroën a vraiment frappé fort. Dès la conception de la DS Break, ils inventent le concept du VSL - Véhicule de Secours Léger. Et ça, mes amis, c'est du génie pur.

Grâce à cette suspension hydropneumatique révolutionnaire, transporter un blessé dans une DS ambulance, c'était comme le porter sur un nuage. Fini les cahots, les secousses qui aggravaient l'état des patients. La DS glissait sur la route avec une douceur incroyable, offrant un confort sans égal pour le transport de blessés légers.

Les Carrossiers, ces Héros de l'Ombre

Et là, je dois rendre hommage à tous ces carrossiers spécialisés qui ont transformé ces véhicules en véritables hôpitaux roulants. Ansart & Tesseire, Carrier, les Etablissements Petit et Collet... Ces types-là, ils ont apporté des innovations de dingue : toits suréhaussés, équipements médicaux intégrés, aménagements sur mesure.

En 1986, Heuliez crée même sa division "Heuliez Ambulances" spécialisée dans les véhicules sanitaires. Ils vont produire des ambulances sur base BX, CX et 505. Chaque ambulance était unique, pensée pour sauver des vies le plus efficacement possible.

Le Peugeot J7 : Omniprésent mais... Brûlant !

Ah, le J7 ! Si vous avez grandi dans les années 60-70, vous l'avez forcément croisé. Bus scolaire, véhicule de police, pompiers, ambulances, commerçants ambulants... Ce truc était PARTOUT. Tous les parents et grands-parents le connaissaient.

Mais il avait un défaut fameux qui me fait encore sourire aujourd'hui : on se brûlait facilement le mollet droit contre le capot-moteur situé entre les sièges avant ! Imaginez : vous êtes ambulancier, vous vous précipitez pour sauver quelqu'un, et paf ! Vous vous cramez la jambe sur votre propre véhicule. Le moteur était accessible directement depuis la cabine pour l'entretien, mais bon... côté ergonomie, on a connu mieux !

336 220 Véhicules de Légende

Entre 1965 et 1980, 336 220 Peugeot J7 vont sortir des usines. Et parmi eux, des milliers d'ambulances qui vont devenir les piliers des services d'urgence français. Ces véhicules étaient si fiables qu'après leur limite d'âge sanitaire, ils étaient souvent reconvertis en véhicules d'intervention, conservant souvent leur toit blanc caractéristique.

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L'Héritage Indestructible

Aujourd'hui, quand je vois passer une ambulance moderne avec tous ses équipements high-tech, je pense toujours à Pierre Franchiset et à son Type H révolutionnaire. Parce que tout a commencé là, dans ce bureau secret de Citroën, pendant que la guerre faisait rage.

Ces Citroën H et ces Peugeot J7, ils ont sauvé des milliers de vies. Ils ont été les témoins silencieux de naissances, d'accidents, de drames et de miracles. Ils ont porté l'espoir sur leurs roues ondulées, kilomètre après kilomètre, urgence après urgence.

Plus qu'des Véhicules : des Compagnons de Vie

Ces utilitaires, ils étaient devenus indissociables de la société française. Le Type H avec sa gueule inimitable, le J7 avec sa fiabilité légendaire... Ils créaient un lien émotionnel incroyable avec les gens. Combien de vies ont été sauvées grâce à ces machines ? Impossible à dire, mais c'est gigantesque.

Et le plus beau dans tout ça, c'est que ces véhicules continuent de fasciner. Ils sont devenus des icônes, des symboles d'une époque où sauver des vies passait avant tout le reste. Où l'innovation technique servait l'humain, où chaque détail était pensé pour être plus efficace, plus rapide, plus sûr.

Alors la prochaine fois que vous croiserez un vieux Type H ou un J7 dans une brocante ou un rassemblement, pensez à toutes ces vies qu'ils ont sauvées. Ces véhicules-là, ils méritent notre respect. Parce qu'ils ont été bien plus que des moyens de transport : ils ont été des machines à espoir, des compagnons de route de tous ceux qui se battent chaque jour pour sauver des vies.

Et ça, bordel, ça n'a pas de prix.

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