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Alain PROST : Pourquoi ce champion roule en Renault ?

Printemps 1975, quelque part sur un circuit d'école de pilotage près de Magny-Cours. Un jeune homme de 20 ans vient d'arriver avec 15 minutes de retard au volant d'une Renault 16 pourrie, visiblement énervé après avoir crevé sans roue de secours. Les autres candidats se moquent gentiment - "Alors le petit gars de Saint-Chamond, on a des problèmes mécaniques ?" Mais en réalité, ce retard était parfaitement calculé. Pendant que tout le monde le prenait pour un amateur, lui observait tranquillement quelle voiture réalisait les meilleurs temps. Direction la voiture numéro 4, la rouge. Résultat ? Il termine premier de sa promotion.

Ce jeune homme, c'est Alain Prost. Et cette capacité à toujours réfléchir trois coups d'avance, à privilégier l'intelligence sur la prise de risque aveugle, eh bien elle va définir toute sa carrière. Mais ce qu'on sait moins, c'est qu'elle va aussi définir ses choix de voitures personnelles. Parce que quand on est surnommé "le Professeur" sur circuit, on n'achète pas n'importe quoi comme bagnole.

Alors moi, j'ai toujours été fasciné par ce contraste. D'un côté, vous avez un mec qui pilote des bolides de F1 à 300 km/h, de l'autre, quelqu'un qui se trimballe en scooter dans Genève et qui possède juste une Renault et une vieille Mustang. Comment un quadruple champion du monde, avec une fortune estimée entre 100 et 185 millions d'euros, peut-il avoir des goûts aussi... normaux ?

Aujourd'hui, je vous raconte l'histoire d'un homme dont la philosophie de la mesure et du calcul a autant marqué ses victoires en Formule 1 que ses choix automobiles du quotidien. Une histoire qui nous emmène de Saint-Chamond à Genève, en passant par quelques voitures brûlées et une Ferrari F40 qu'il n'a jamais voulu conduire.

Les racines du Professeur

Pour comprendre Alain Prost et ses voitures, il faut d'abord comprendre d'où il vient. Lorette, près de Saint-Chamond dans la Loire, 1955. Son père André fabrique des meubles, sa mère Marie-Rose est d'origine arménienne. Rien de flamboyant, une famille d'artisans avec des valeurs simples. La maison familiale rue Dugas-Montbel abrite l'atelier de meubles au rez-de-chaussée - on vit au-dessus du boulot, quoi.

Et puis il y a Daniel, son frère aîné. Daniel qui va tout changer dans la vie d'Alain. Passionné de sport automobile mais atteint d'une tumeur au cerveau, il transmet le virus à son petit frère. C'est lui qui emmène Alain découvrir le karting à Antibes en 1970, quand le gamin n'a que 14 ans. Daniel sera toujours là pour encourager Alain, jusqu'à sa mort tragique en septembre 1986, au moment où son frère atteint déjà les sommets.

Vous voyez, quand on grandit dans une famille comme ça, on apprend la valeur des choses. On ne gaspille pas, on réfléchit avant d'acheter, on privilégie l'utile au spectaculaire. Ça, c'est la première clé pour comprendre pourquoi Prost n'a jamais été un collectionneur de supercars.

L'école de l'intelligence plutôt que de la force

Très vite, le jeune Alain se démarque par son approche. Là où les autres pilotes foncent tête baissée, lui observe, analyse, calcule. Cette fameuse finale de l'école Winfield, c'est parfait pour illustrer sa mentalité. Arriver en retard avec une R16 pourrie, mais en réalité utiliser ce temps pour étudier la concurrence et choisir la meilleure voiture - c'est du pur Prost.

Et cette intelligence, elle ne se limite pas au pilotage. Dès ses débuts en Formule 1, Prost développe une approche économique de la course. Pourquoi user ses pneus et sa mécanique quand on peut gagner en étant plus malin ? Pourquoi prendre des risques inconsidérés quand on peut calculer le bon moment pour attaquer ?

Ce surnom de "Professeur", il ne l'a pas volé. Jackie Stewart lui-même, son modèle absolu, déclare en 1987 : "Je suis content qu'Alain prenne mon record, c'est lui qui le mérite. Il est sans aucun doute le meilleur pilote de sa génération."

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Les voitures d'Alain Prost : la leçon d'humilité

Bon, maintenant qu'on a planté le décor, parlons de ses bagnoles. Parce que franchement, c'est là que ça devient croustillant. Vous vous attendez à quoi de la part d'un quadruple champion du monde ? Une garage rempli de Ferrari, Lamborghini, Porsche ? Eh bien détrompez-vous.

Alain Prost, c'est le type qui roule en Renault à Genève et se déplace en scooter pour éviter les embouteillages. Sérieusement. Le mec qui a gagné 51 Grands Prix, qui détient des records qui ont tenu des années, et qui préfère son scooter à une Bugatti.

Mais attendez, j'ai une anecdote savoureuse pour vous. Un jour, Prost s'arrête dans une station-service pour faire le plein. Le pompiste le regarde et lui dit : "Vous avez eu raison Monsieur Arnoux, ce Prost c'est un vrai petit con !" Le pauvre gars l'avait pris pour René Arnoux. Vous imaginez la situation ? Le quadruple champion du monde qui se fait insulter par un pompiste qui ne le reconnaît même pas !

Évidemment, on vit dans les années 90, l'image de championne passe surtout par la télé et les victoires dans la boutin, je parle de voitures de luxe en permanence. D'ailleurs, j'ai remarqué que beaucoup de mes clients sur bernardminiatures.fr sont aussi des passionnés de cette époque. Les années 90, c'était l'âge d'or des voitures de course, mais aussi des modèles de route emblématiques.

Chez moi, vous trouverez plus de 1500 miniatures, principalement en 1/43ème, qui racontent cette histoire. Des Renault des années Prost bien sûr, mais aussi toute la gamme des voitures qui ont marqué cette décennie. Bon, je vous préviens, je ne suis pas un gros site, alors souvent je n'ai qu'une ou deux pièces de chaque modèle. Mais c'est aussi ce qui fait le charme - chaque miniature a son histoire.

La livraison est gratuite à partir de 75€ en France, et je fais attention à bien emballer tout ça avec du papier bulle parce que ces petites voitures, ça casse facilement. Allez faire un tour sur bernardminiatures.fr si ça vous dit - et vous verrez, j'ai même quelques modèles de l'époque Prost qui valent vraiment le détour.

Maintenant, revenons à nos moutons. Cette simplicité de Prost, elle cache quelque chose de plus profond. Une vraie philosophie de vie, forgée par des événements parfois dramatiques.

L'exil forcé et ses conséquences

1983, c'est l'année qui va tout changer dans la vie privée d'Alain Prost. Après sa rupture fracassante avec Renault, où il critique ouvertement la fiabilité des moteurs français, la France entière lui tombe dessus. Les médias, les supporters, et même... les ouvriers de l'usine Renault.

Et là, ça dérape complètement. Des salariés mécontents débarquent chez lui à Saint-Chamond et incendient deux de ses voitures. Pas une, pas trois - deux voitures qui partent en fumée, devant chez lui. Il reçoit même des menaces téléphoniques. Au total, ce sont trois de ses bagnoles qui finiront carbonisées.

Vous imaginez le traumatisme ? Tu gagnes des courses pour la France, et des Français brûlent tes voitures parce que tu critiques un moteur défaillant. Prost n'a pas le choix : il emballe toute sa famille et file en Suisse, à Sainte-Croix. Un exil qui dure encore aujourd'hui.

Et c'est peut-être là que tout s'explique. Quand on a vu ses voitures partir en fumée à cause de la jalousie et de la bêtise humaine, on relativise l'importance du matériel. On comprend que l'essentiel, c'est pas d'avoir la plus belle caisse, mais d'être en sécurité avec sa famille.

La Ferrari F40 qu'il n'a jamais conduite

Bon, il y a quand même une exception dans cette liste de voitures modestes. En 1990, quand Prost signe chez Ferrari, la Scuderia lui offre une F40. Vous savez, la F40, c'est pas n'importe quoi - c'est la dernière Ferrari approuvée personnellement par Enzo Ferrari avant sa mort. Un missile de 478 chevaux, 0 à 100 en 4,1 secondes, 324 km/h en pointe.

Le rêve de tout amateur de belles mécaniques, quoi. Sauf que Prost... eh bien Prost n'en a rien à faire. Il prend les clés poliment, merci beaucoup, très gentil, et la revend presque immédiatement sans même l'avoir conduite.

Attendez, vous réalisez ce qui vient de se passer ? Le mec refuse de conduire une F40 offerte par Ferrari ! Moi, si on m'offrait une F40, je crois que je dormirais avec dans le garage. Mais Prost, non. Pour lui, une F40, c'est juste un objet encombrant et dangereux sur route ouverte.

Et il a peut-être raison, remarquez. Dans sa logique de Professeur, à quoi ça sert d'avoir une voiture de 324 km/h quand on roule sur des routes limitées à 80 ? Autant avoir une bonne Renault fiable qui fait le boulot sans se faire remarquer.

L'influence de son mentor Niki Lauda

Cette approche pragmatique, Prost l'a aussi apprise de son coéquipier et mentor chez McLaren : Niki Lauda. L'Autrichien, rescapé du terrible accident du Nürburgring en 1976, avait développé une vision très technique et détachée de l'automobile.

Pour Lauda, une voiture n'était qu'un outil. Pas besoin qu'elle soit belle ou impressionnante, il fallait juste qu'elle soit efficace. Cette philosophie a profondément marqué Prost, qui raconte souvent comment Lauda lui a appris à dissocier l'émotion de la performance.

Sur circuit, on pilote avec les tripes et la tête. Sur route, on conduit avec la raison. C'est peut-être la plus belle leçon que Prost ait retenue de son passage chez McLaren.

Les amitiés inattendues du Professeur

Mais bon, Prost n'est pas qu'un calculateur froid. Il a aussi ses passions et ses amitiés, parfois surprenantes. Tenez, par exemple, son amitié avec Alain Delon. Oui, l'acteur mythique, grand passionné de Ferrari.

Delon était un habitué des paddocks dans les années 80-90, surtout pendant les duels épiques entre Prost et Senna. Deux hommes que tout opposait a priori : d'un côté l'acteur flamboyant amateur de belles mécaniques italiennes, de l'autre le pilote discret qui préfère sa Renault. Et pourtant, une vraie amitié s'est nouée.

Peut-être que Delon admirait justement cette simplicité chez Prost ? Dans un monde de paillettes et d'excès, Alain restait authentique. Il n'avait pas besoin d'étaler sa richesse ou de jouer les stars. Sa légitimité, elle venait de ses 51 victoires, pas de son garage.

La leçon de sa grand-mère Lucie

D'ailleurs, cette simplicité, Prost la tient aussi de sa grand-mère Lucie. Une femme omniprésente dans sa vie, qui lui a transmis des valeurs de modestie et de travail. Quand on demande à Prost quelles sont les personnes qui l'ont le plus marqué, il cite toujours sa grand-mère en premier.

Lucie, c'était le bon sens incarné. Pas besoin de strass, pas besoin de frime, juste de la droiture et de l'honnêteté. Des valeurs qui collent parfaitement à l'image qu'on a de Prost : un champion discret, efficace, qui ne cherche pas les projecteurs.

Et puis il y a sa mère Marie-Rose, cette femme à la joie de vivre permanente malgré les épreuves. Même quand son fils se fait incendier ses voitures, elle garde le sourire et l'encourage à continuer. Ça aussi, ça forge un caractère.

Le train de vie d'un champion discret

Aujourd'hui, Alain Prost a 69 ans et vit toujours en Suisse. Avec sa fortune estimée entre 100 et 185 millions d'euros, il pourrait s'offrir n'importe quoi. Une collection de supercars, un yacht, un jet privé - le package complet du milliardaire qui s'ennuie.

Mais non. Le Professeur continue de rouler en Renault et de se déplacer en scooter à Genève. Il a bien gardé sa vieille Mustang, probablement plus par nostalgie que par passion. Mais globalement, ses choix automobiles reflètent toujours cette même philosophie : l'efficacité prime sur l'ostentation.

Je me demande parfois ce que penseraient les jeunes pilotes d'aujourd'hui en voyant ça. Eux qui collectionnent les Lamborghini et les McLaren, qui font des story Instagram dans leurs garages... Est-ce qu'ils comprennent que le vrai luxe, pour un champion comme Prost, c'est peut-être justement de ne pas avoir besoin de prouver quoi que ce soit ?

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L'héritage du Professeur

Parce que au final, c'est peut-être ça, la plus belle leçon d'Alain Prost. Dans un sport où l'ego et le fric prennent souvent le dessus, il a toujours su garder les pieds sur terre. Ses 51 victoires, ses quatre titres mondiaux, ses records qui ont tenu des décennies - tout ça ne l'a jamais fait décoller du sol.

Quand Jackie Stewart dit que Prost mérite de battre son record, ce n'est pas anodin. Stewart, c'était déjà la classe incarnée dans les années 70. Voir le relais passer à quelqu'un qui partage les mêmes valeurs, ça a dû le rassurer sur l'évolution du sport.

Et puis il y a cette image, à laquelle je repense souvent. Prost en scooter dans les rues de Genève, casque sur la tête, anonyme au milieu des autres usagers. Personne ne le reconnaît, personne ne lui demande d'autographe. Il est juste un type normal qui va faire ses courses.

C'est beau, non ? Dans un monde obsédé par l'image et la reconnaissance, avoir la liberté de rester invisible. Peut-être que c'est ça, le vrai luxe d'Alain Prost : pouvoir vivre sa vie tranquillement, sans avoir besoin de jouer un rôle.

Conclusion : Plus qu'un champion, une philosophie

Voilà, l'histoire d'Alain Prost et de ses voitures, c'est bien plus que l'histoire d'un champion et de ses bagnoles. C'est l'histoire d'un homme qui a su garder ses valeurs malgré la gloire, qui a préféré l'authenticité aux paillettes, la simplicité à l'ostentation.

De cette Renault 16 pourrie avec laquelle il est arrivé en retard à sa finale Winfield, à sa Renault actuelle qu'il conduit dans Genève, il y a une cohérence parfaite. Prost n'a jamais cherché à impressionner par ses choix automobiles. Il a juste cherché l'efficacité.

Cette Ferrari F40 qu'il a revendue sans l'avoir conduite, elle résume tout. Avoir la sagesse de refuser ce qui ne nous correspond pas, même quand c'est gratuit et prestigieux. Ça, c'est du niveau Professeur.

Et moi, quand je regarde mes miniatures de cette époque, je me dis qu'elles racontent toutes cette histoire. Celle d'un temps où les champions pouvaient encore être normaux, où la performance n'était pas forcément synonyme d'excès.

Alain Prost, quadruple champion du monde au volant d'une Renault. Il n'y a que lui pour réussir un truc pareil. Et c'est peut-être pour ça qu'on l'appelle le Professeur : parce qu'il nous donne encore des leçons, même 30 ans après sa retraite.

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Bonjour et bienvenue sur Bernard Miniatures ! Je suis Bernard, et j'ai le plaisir de vous présenter mon site dédié aux voitures miniatures.

Illustration Voitures Rétros Vintage France
Le secret du scooter d'Alain Prost